Le processus DDRR en marche en République Centrafricaine

Radio Ndeke Luka.org - mardi 26 avril 2016 13:42

Au moins 3000 ex-combattants de la capitale centrafricaine s'identifient depuis ce lundi dans le cadre du processus de Désarmement-Démobilisation-Réinsertion et Rapatriement des ex-combattants (DDRR). Les opérations, lancées par la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca)  et le gouvernement, se déroulent à Boy Rabe dans le 4e arrondissement où 1500 ex-Antibalaka devront être recensés.

A la différence des activités du pré-DDR réalisées dans certaines régions de la République Centrafricaine, les 3000 ex-combattants attendus à l'issue de cette identification bénéficieront du projet « Réduction de violences communautaires ». 1500 seront recensés au sein de la milice Antibalaka et 1500 autres parmi les groupes d'auto-défense de PK5.

« Il est clair que les bénéficiaires, après l'enregistrement et le profilage socio-professionnel, vont être regroupés par pilier professionnel, tous ensemble et mélangés. On ne va pas faire une association d'agriculteurs pour les Antibalaka et une association d'agriculteurs pour des gens qui sortent des entités armées du 3e Arrondissement. Nous allons former une seule association où ils seront mélangés », a expliqué Hervé Hesse de la division DDR de la Minusca.

La Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies, Diane Corner, se félicite de ce projet qu'elle qualifie d'appréciable.

« C'est un projet très important. Qu'est-ce qu'on espère faire dans ce projet ? D'abord, c'est un peu donner notre avenir pour ces éléments des groupes armés. On va les former sur des questions très importantes pour l'avenir de ce pays ».

Les membres des groupes armés estiment que ce nouveau projet pourrait contribuer à asseoir la cohésion sociale et à apporter un plus dans leur vécu quotidien en attendant le DDRR.

« Cela va changer beaucoup de choses parce que nos éléments vont être formés sur des activités génératrices de revenu. Les Séléka seront ensemble avec les Antibalaka pour subir la formation. C'est une solution qui va aider dans le cadre de la cohésion sociale », s'est réjouit Judicaël Ez Moganazoum, secrétaire général de la Coordination des Antibalaka.

L'opération  d'identification des ex-combattants se fera de manière régulière à Bangui et dans les zones périphériques jusqu'au recensement complet des 3000 éléments.

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Centrafrique : Opération de profilage de 1500 ex-combattants Anti-Balaka de Bangui

 

Profilage 
des Anti-Balaka dans le 4e arr de Bangui
Profilage des Anti-Balaka dans le 4e arr de Bangui

Par Saint-Cyr Gbegbe le 26 avril 2016 Actualités, Bangui, Société

 

BANGUI, 26 Avril 2016 (RJDH)- Au moins 1500 ex-combattants Anti-Balaka de Bangui ont commencé l’enregistrement pour leur profilage socioprofessionnel. Les activités ont débuté ce mardi 26 avril 2016 dans le quartier Boy-Rabe à Bangui.

C’est un projet initié par la Minusca section Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). L’activité vise à  établir à chaque combattant la carte socioprofessionnelle, qui permettra à chacun d’œuvrer dans une activité génératrice de revenu. Ces ex-combattants Anti-Balaka des différents arrondissements de Bangui, arrivent l’un après l’autre pour être enregistrer à travers une liste bien structurée.

Diane Corner, secrétaire générale adjointe du représentant de la Minusca  a expliqué que le projet de profilage socioprofessionnel est autre que le processus du pré-DRR, « pour le programme pré-DDR, nous avons environs 10.600 ex combattants enregistrés sur le territoire national. Pour ce projet, c’est un programme de réduction des violences dans les communautés », a-t-elle précisé.

Hervé Hesse, chef de section DDR de la Minusca a souligné que ce projet consiste à aider les jeunes désœuvrés ou les jeunes à risque, « nous avons préféré choisir une approche qu’on appelle celle de réduction de la violence communautaire, plutôt que celle du pré-DDR ».

Judicaël Moganazoum, secrétaire général des Anti-Balaka juge que c’est une stratégie d’occupation des anciens combattants à travers les activités génératrices de revenu, « ce projet va aider les ex combattants qui, depuis plusieurs années n’ont rien à faire et qui sont souvent qualifiés de bandits de grand chemin et des voleurs de s’occuper d’autres choses », a estimé le secrétaire général des ex combattants Anti-Balaka.

C’est le premier enregistrement officiel des ex-combattants au niveau de Bangui pour un grand projet d’envergure depuis les évènements du 5 décembre 2013. La prochaine cible d’enregistrement, sera le 3ème arrondissement de Bangui. Ce projet vise 3.000 ex-combattants Anti-Balaka et Séléka.

Parallèlement à ce projet, les activités relatives au pré-DDR sont aussi menées par la même section DDR de la Minusca.

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Centrafrique: 500 ex-combattants de Kaga-Bandoro abandonnent les armes et optent pour l’agriculture

Carte de la République Centrafricaine avec la ville de Kaga Bandoro

Par Auguste Bati-Kalamet le

KAGA-BANDORO, 25 avril 2016 (RJDH) — Au total 500 ex-combattants de la ville de Kaga-Bandoro ont volontairement déposé les armes la semaine dernière et ont opté pour l’agriculture et l’élevage, pour la relance des activités socio-économiques. L’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) appuie cette activité dans le cadre du pré-DDR.

Ces jeunes de Kaga-Bandoro, enrôlés dans les groupes armés, ont décidé de rompre avec les armes et opter pour la vie sociale. Appuyés par la FAO et la Minusca, ils ont choisi le domaine de l’agriculture et de l’élevage comme moyen de la relance socio-économique.

Rosmon Zokoué, assistant en communication à la FAO, souligne que l’appui aux ex-combattants est composé des kits agricoles et de l’élevage, « parmi les 500 ex-combattants enregistrés,  80 d’entre eux se sont lancés dans la culture maraîchère. Ils ont bénéficié des outils agricoles et des semences. Ceux qui ont choisi l’élevage ont reçu également des kits pour l’élevage des porcins et des caprins », a t-il expliqué. Il a par ailleurs ajouté que « cet appui entre dans le cadre du Pré-DDR ».

Le préfet de la Nana, Gribizi Gaston Yendémo, joint par le RJDH, a confirmé les activités qui ont été menées par la FAO auprès des jeunes de la ville de Kaga-Bandoro, qui selon lui, « consistent à redynamiser le secteur agricole et de l’élevage à travers le pré-DDR. Ce dynamisme est le souhait de la population, parce que le secteur agricole peine à reprendre suite à la présence des groupes armés qui sévissent dans les périphériques », a témoigné cette autorité préfectorale.

Environ 750 jeunes issus des groupes armés ex-Séléka et Anti-Balaka, ont été identifiés et ont bénéficié de l’appui des partenaires pour  des activités génératrices de revenu. Ce processus qui entre dans le cadre du pré-DDR a été une fois de plus effectué à Kaga-Bandoro en janvier et en février 2016.