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ABIDJAN,
Reuters, 18 septembre
2016 - Des rebelles de la Séléka ont
tué 26 civils dans un village du nord de la République centrafricaine, a annoncé
samedi un porte-parole de la présidence, soit le pire carnage de ces derniers
mois dans un pays qui tente de se relever après des années de
chaos.
"C'était un
massacre", a dit Albert Yakolé Mokpeme, qui a précisé que l'attaque s'était
produite dans le village de Ndomete, à 350 km au nord de la capitale, Bangui.
"Les Séléka sont allés de porte en porte", a-t-il dit.
Aucun
représentant des ex-rebelles de la Séléka, principalement musulmans, n'a pu être
joint dans l'immédiat.
Des affrontements
entre Séléka et miliciens chrétiens anti-Balaka ont débuté vendredi à Ndomete
avant de se propager vers la ville de Kaga-Bandoro, où les casques bleus de la
Minusca, la mission de l'Onu en Centrafrique, se sont interposés, parvenant à
séparer les deux groupes.
La Minusca n'a
pas fourni de bilan mais, dans un communiqué, "regrette les pertes humaines et
les blessés qui ont été enregistrés et dénonce également des attaques contre la
communauté humanitaire et le personnel des Nations unies".
La République
centrafricaine tente de tourner la page sur les violences à caractère ethnique
et confessionnel qui ont débuté début 2013 lorsque les rebelles de la Séléka ont
renversé le président François Bozizé.
Les miliciens
chrétiens anti-Balaka ont répliqué, et le cycle des exactions et des
représailles a déplacé un cinquième de la population, tandis que l'armée
française et les casques bleus de l'Onu intervenaient pour tenter de stopper les
effusions de sang.
Faustin-Archange
Touadéra, ancien Premier ministre, a été élu président en février dernier. Mais
rebelles et miliciens sont toujours présents dans de larges portions du
territoire.
(Joe Bavier;
Henri-Pierre André pour le service français)
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lapresse.ca,
le 18 septembre 2016 à 08h19 - avec
Christian PANIKA
-Agence France-Presse Bangui
Une
patrouille des Nations Unies en Centreafrique. Photo Issouf Sanogo, archives
Agence France-Presse
Une
vingtaine de personnes ont été tuées depuis vendredi dans le centre de la
Centrafrique dans des attaques lancées par des hommes armés issus de
l'ex-coalition rebelle séléka, illustrant la fragilité de la stabilisation d'un
pays ravagé par des violences intercommunautaires en
2013-2014.
«Au
moins 20 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des attaques
lancées vendredi par des éléments ex-séléka contre Kaga Bandoro et des villages
environnants, provoquant la peur parmi les habitants qui ont fui en brousse ou
encore vers les localités voisines», a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat
un responsable de la gendarmerie centrafricaine.
Ces
attaques qui se sont poursuivies samedi «ont fait 19 morts dans des villages,
dont celui de Ndomété, très affecté par ces nouvelles violences» autour de Kanga
Bandoro, selon la même source, qui a également fait état de morts à Kanga
Bandoro sans pouvoir donner un bilan précis dans un premier
temps.
Dans
un communiqué, la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) a indiqué dimanche
avoir «décidé de renforcer son dispositif militaire à Kaga Bandoro et Ndomété
pour prévenir toute détérioration de la situation».
«La
Force de la MINUSCA est déjà intervenue à Ndomété pour séparer les belligérants
afin d'éviter des répercussions sur la population civile, ainsi qu'à Kaga
Bandoro afin de renforcer la sécurité dans la localité, notamment tant celle de
l'hôpital que des déplacés», ajoute le communiqué de la Minusca, qui compte
quelque 10 000 Casques bleus.
Neutraliser
les groupes armés
Kaga
Bandoro est le fief du Front populaire pour le renouveau de Centrafrique (FPRC)
de Noureddine Adam, groupe armé issu de l'ex-coalition rebelle
Séléka.
Noureddine
Adam est sous le coup de sanctions internationales pour son implication présumée
dans les tueries intercommunautaires de 2013-2014.
«Les
assaillants lourdement armés ont incendié des dizaines de maisons d'habitation
qu'ils ont pillées dans ces villages, emportant de surcroît des biens et animaux
domestiques. Certains habitants qui le peuvent ont pris la route de Bangui, ou
se sont réfugiés à Sibut» ville voisine, a encore le responsable de la
gendarmerie.
Toujours
de même source, «ces attaques, selon les habitants de Kaga Bandoro, en fuite à
Sibut, feraient suite aux informations faisant état de regroupement d'éléments
anti-balaka dans les villages situés autour de Kaga Bandoro. Ces derniers
s'apprêteraient à déloger les ex-séléka les accusant de prendre en otage la
population».
La
prise du pouvoir par les Séléka en 2013, après le renversement de l'ex-président
François Bozizé, a précipité la Centrafrique et ses 4,5 millions d'habitants
dans le chaos avec une contre-offensive des milices anti-Balaka majoritairement
chrétiennes.
Le
conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés
d'après les Nations unies.
L'intervention
militaire française de l'opération Sangaris, fin 2013, puis le déploiement de
Casques bleus, ont permis de stabiliser la situation sécuritaire, mais des
bandes armées continuent de sévir dans plusieurs régions de ce pays dont
l'histoire est jalonnée de coups d'État, de mutineries et de
rébellions.
Dirigée
par Michel Djotodia, actuellement en exil, la coalition Séléka a finalement été
chassée du pouvoir en 2014 sous la pression
internationale.
Après
une transition politique, les Centrafricains ont élu début 2016 à la tête du
pays Faustin-Archange Touadéra.
Avec
l'aide de la communauté internationale, le nouveau président tente de mettre en
oeuvre un programme de désarmement des groupes armés qui tiennent la population
sous leur coupe dans leurs fiefs.
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Centrafrique.
Les rebelles de la Séléka accusés
d'un massacre
ouest-france.fr
- le 17/09/2016 à 22:55
Des
affrontements entre Séléka et miliciens chrétiens anti-Balaka ont débuté
vendredi à Ndomete. | Archives Reuters
Des
rebelles de la Séléka ont tué 26 civils dans un village du nord de la République
centrafricaine, a annoncé samedi un porte-parole de la présidence, soit le
pire carnage de ces derniers mois dans un pays qui tente de se
relever après des années de chaos.
« C'était
un massacre » ,
a dit Albert Yakolé Mokpeme, qui a précisé que l'attaque s'était
produite dans le village de Ndomete, à 350 km au nord de la capitale,
Bangui. « Les Séléka sont allés de porte en porte »,
a-t-il dit.
Des
affrontements entre Séléka et miliciens chrétiens anti-Balaka ont débuté
vendredi à Ndomete avant de se propager vers la ville de Kaga-Bandoro, où
les casques bleus de la Minusca, la mission de l'Onu en
Centrafrique, se sont interposés, parvenant à séparer les deux
groupes.
La
Minusca n'a pas fourni de bilan mais, dans un
communiqué, « regrette les pertes humaines et les blessés qui ont
été enregistrés et dénonce également des attaques contre la communauté
humanitaire et le personnel des Nations unies ».
La
République centrafricaine tente de tourner la page sur les violences à caractère
ethnique et confessionnel qui ont débuté début 2013 lorsque les rebelles de la
Séléka ont renversé le président François Bozizé.
Les
miliciens chrétiens anti-Balaka ont répliqué, et le cycle des exactions et des
représailles a déplacé un cinquième de la population, tandis que l'armée
française et les casques bleus de l'Onu intervenaient pour tenter de stopper les
effusions de sang.