Un officier et trois éleveurs peuls tués à Bangui en Centrafrique

04 octobre 2016 – VOA avec l’AFP

Soldat de la Minusca dans le quartier du PK5 à Bangui, Centrafrique le 27 novembre 2015
Soldat de la Minusca dans le quartier du PK5 à Bangui, Centrafrique le 27 novembre 2015.

 

Un officier de l'armée centrafricaine a été tué mardi matin dans le quartier musulman PK5 de Bangui, et trois éleveurs peuls ont été tués en représailles, selon le ministre de la Sécurité Jean-Serge Bokassa.

"Marcel Mombeka a été tué du côté du PK5 dans des zones sous contrôle de groupes d'autodéfense" du quartier, a déclaré à l'AFP le ministre qui parle d'une situation "extrêmement tendue".

Ces groupes d'autodéfense sont liés à des éléments "radicaux appartenant à la communauté musulmane", d'après le ministre.

Le commandant a été mortellement touché par balle alors que son véhicule stationnait non loin du marché, en compagnie de son fils de 14 ans qui a été légèrement blessé mais dont les jours ne sont pas en danger, selon les témoignages recueillis par un correspondant de l'AFP.

Les auteurs de cet acte ne sont pas identifiés.

Trois éleveurs peuls (musulmans) ont été tués plus tard "en représailles" alors qu'ils faisaient paître leur troupeau devant l'abattoir de Bangui dans le 6ème arrondissement, d'après le ministre.

"Les forces de sécurité ont protégé une vingtaine d'éleveurs qui ont été acheminés vers la gendarmerie pour leur protection", a ajouté M. Bokassa.

La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, environ 12.000 hommes) "dénonce ces actes inadmissibles qui menacent la paix et la stabilité encore fragiles, obtenues à la suite d'efforts considérables de la part des autorités centrafricaines et des forces internationales".

La prise du pouvoir par les rebelles Séléka (coalition en sango) à dominante musulmane en 2013, après le renversement de l'ex-président François Bozizé, a précipité la Centrafrique dans le chaos. Une contre-offensive de milices anti-Balaka, majoritairement chrétiennes, a entrainé de nouvelles exactions contre la communauté musulmane.

Le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, d'après les Nations unies.

L'intervention de l'opération française Sangaris, puis de la Minusca a ensuite stabilisé la situation et permis l'élection dans un calme relatif du président Faustin-Archange Touadéra en début d'année 2016.

 



Bangui : Un officier des FACA tué, le gouvernement appelle à la retenue

mardi 4 octobre 2016 12:37 - radiondekeluka.org

Commandant Marcel Mombéka des Forces Armées Centrafricaines (FACA) abattu le 4 octobre 2016

Un commandant des Forces Armées Centrafricaines (FACA), Marcel Mombéka, a été mortellement atteint de deux balles ce mardi dans le 3e arrondissement de Bangui. L’officier supérieur était à bord de son véhicule, accompagné de son garçon âgé de 14 ans, qui a lui aussi reçu des balles. Le jeune, qui allait à l’école, est admis pour des soins à l’hôpital Communautaire de Bangui. L’incident meurtrier s’est produit à proximité du commissariat du 3e arrondissement.

« J’étais à bord de son véhicule quelques minutes avant sa mort. Je suis descendue pour le laisser continuer jusqu’au niveau du commissariat du 3e arrondissement », a relaté Kévine Mombéka, la sœur cadette de l’officier.

Toujours selon le témoin, « Des tirs d’arme ont retenti créant la panique au sein de la population. J’ai fui comme tout le monde. C’est un jeune homme qui m’a rattrapé pour me dire que mon grand frère est tué par un groupe de musulmans. Je me suis d’abord rendue à la morgue de l’hôpital général avant de venir à celle de l’hôpital Communautaire », a-t-elle expliqué concluant que « nous ne sommes plus dans un Etat ».

Réaction du gouvernement

Dans une déclaration faite quelques minutes après cet incident survenu dans le 3e arrondissement, le ministre de la Sécurité publique, Jean Serge Bokassa, dénonce ce qu’il qualifie d’actes de déstabilisation du pays. « Des informations recoupées et parvenues au gouvernement font été de préparatifs d’actes de nature à déstabiliser le pays et compromettre littéralement les démarches que le gouvernement est en train d’entreprendre dans le cadre du retour à la paix et à la cohésion sociale ».

Pour le ministre Bokassa, « Les faits de ces derniers jours témoignent à suffisance la volonté de certains ; volonté criminelle, volonté meurtrière d’enfreindre le processus de paix résolument engagé par le président de la République », soulignant toutefois que « céder à ces provocations, en donnant libre cour à des actes de vengeance personnelle ne saurait arranger cette situation ».

Il estime que « Face aux conspirateurs du peuple centrafricain, le plus bel exemple que nous devons donner est celui de la solidarité et de l’unité ; solidarité et unité autour d’une action cohérente que nous allons mener ».

« Le gouvernement met en garde les présumés auteurs de telles préméditations car, ils ne resteront pas impunis », prévient Jean Serge Bokassa exhortant au nom du gouvernement « les filles et fils du pays à beaucoup de vigilance ».