L'archevêque de
Bangui, Dieudonné
Nzapalainga, devient le
premier cardinal de l'histoire de la République Centrafricaine
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L'archevêque de
Bangui devient le premier cardinal de l'histoire de la
RCA
Le
pape François embrasse le nouveau cardinal centrafricain Dieudonné Nzapalainga
pendant la cérémonie, samedi 19 novembre 2016, à la basilique Saint-Pierre.
©
REUTERS/Stefano Rellandini
Par RFI Publié le
19-11-2016 Modifié le 19-11-2016 à 22:04
Dix-sept
nouveaux cardinaux rejoignent le collège des hommes en pourpre. Ils sont
228 au total, mais la moitié d'entre eux âgés de moins de 80 ans ont
le droit d'élire un nouveau pape. Parmi ces nouveaux cardinaux, deux Africains
et à 49 ans le plus jeune d'entre eux est l'archevêque de Bangui Mgr
Dieudonné Nzapalainga.
C’est
en latin, comme le veut la tradition que le pape a énuméré le nom de ces
17 nouveaux membres qui ont rejoint le Sacré collège, parmi lesquels
13 électeurs en cas de conclave.
En remettant la
pourpre à l’archevêque de Bangui, François en fait le plus jeune des
« princes de l’Eglise » à seulement 49 ans. Le pape a voulu remercier
cet évêque de terrain, inlassable artisan de
paix dans son
pays. Un honneur que le nouveau cardinal prend avec
humilité :
« Moi, je
ne prends pas ça comme du mérite ou autre chose. Je prends ça comme un appel, un
don que le Seigneur fait, pas pour moi, mais au peuple centrafricain qui depuis
souffre, qui depuis aspire à la
paix. Le pape est
venu visiter ce
pays pauvre et il appelle maintenant un fils pauvre d’un pays pauvre pour
l’aider dans sa mission que le Christ a laissée à Pierre. A travers lui, c’est
un signal fort pour les pauvres aussi de par le monde. »
Dans son homélie, le
pape a déploré que « la polarisation et l’exclusion » soient
souvent conçues comme l’unique façon possible de résoudre les conflits. Les
différences, a-t-il souligné, sont transformées alors en « symptômes
d’hostilité, de menace, et de violence. »
Des mots qui
pourraient s’appliquer parfaitement à la Centrafrique. Ce consistoire a provoqué
une grande joie chez les 200 Centrafricains qui avaient fait le déplacement au
Vatican.
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Le
cardinal Nzapalainga, témoin de miséricorde pour la
Centrafrique
Le
cardinal Nzapalainga recevant les félicitations des Centrafricains, en salle
Paul VI, quelques heures après le Consistoire. - AP
(RV), 19/11/2016 19:54 -- Parmi les 17 nouveaux cardinaux créés ce
19 novembre par le Pape François se détache la figure du cardinal
Dieudonné Nzapalainga. L’archevêque de Bangui, en République
centrafricaine, un religieux spiritain de 49 ans, est devenu en
quelques années une figure de rassemblement dans un pays fracturé par une guerre
civile et une instabilité politique chronique.
En lien avec l'imam Oumar
Kobine Layama, président du Conseil Islamique, et le pasteur
Guerekoyame-Gbangou, président de l’Alliance évangélique, l’archevêque de
Bangui a fondé la Plateforme de Paix interreligieuse de Centrafrique, qui a
permis de mettre fin aux massacres perpétrés par des milices, alors qu'en 2013
et 2014, le risque d'un conflit interethnique et interreligieux semblait se
profiler. Autre évolution dans laquelle les chefs religieux ont joué un rôle
décisif : le retour à une stabilité institutionnelle, avec l'organisation
d'élections en 2015 et 2016.
Encouragé dans ses efforts par la
visite du Pape François en novembre 2015 dans son pays, où le Pape avait
symboliquement ouvert la première Porte Sainte du Jubilé de la Miséricorde à la
cathédrale de Bangui, le cardinal Nzapalainga entre maintenant dans le Sacré
Collège, et dans l’histoire, devenant le premier cardinal de ce pays considéré
comme l’un des plus pauvres et les plus isolés du monde.
Au micro de Cyprien Viet, il évoque
la joie de son peuple, dont de nombreux membres, catholiques mais aussi
protestants et musulmans, sont venus l’entourer à Rome à l’occasion de ce
consistoire.