Le Ministre Charles Paul Lemasset Mandya appelle à l'union de la classe politique

 

Bangui, 19 mai 2017 (ACAP)- Le Ministre de la Communication et de l’Information, Charles-Paul Lemasset-Mandya a appelé, vendredi 19 mai 2017 à Bangui, "l’ensemble du peuple, des partis politiques, des parlementaires à s’unir dans sa large diversité pour affronter les nombreux défis de l’heure".

 

Charles Paul Lemasset Mandya

Charles Paul Lemasset Mandya (archives ACAP)

 

S'exprimant au nom du gouvernement, le Ministre de la Communication a désigné sans les nommer "certains élus de la nation [qui], de manière inquisitoire et sans précaution aucune, accusent le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, d’afficher une attitude de mépris et de défiance à l’égard de l’Assemblée Nationale".
 
Il faisait allusion à un débat général de l'Assemblée nationale, le 17 mai dernier, consacré au vote d'un Projet de loi relatif au Code de Transparence et de Bonne Gouvernance dans la Gestion des Finances Publiques.
 
Lors de ce débat, certains élus ont appelé à une motion de censure pour renverser le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, accusé de se soustraire de façon systématique aux interpellations de la représentation nationale.
 
Pour Charles-Paul Lemasset-Mandya, "ces déclarations et prises de position tranchées, qui entraînent la confusion dans l’opinion", constituent "un procès d’intention totalement inutile", la motion de censure devant être motivée et obéïr à une procédure strictement encadrée par les dispositions de l’article 61 de la Constitution.
 
"Au moment où une partie de notre territoire est menacée par les forces du mal, menace qui devrait engager toute la nation s’unir pour une issue dans l’intérêt global et commun, nous voilà plongés dans des querelles intestines nous écartant des réalités et de l’intérêt de notre peuple", déplore-t-il, avant de conclure que le gouvernement "est toujours disponible et ouvert au dialogue".
 
La controverse opposant le gouvernement à l'Assemblée nationale intervient alors que plusieurs localités de l'arrière-pays sont en proie à des attaques d'hommes armés non identifiés qui ont fait de nombreuses victimes et contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leur domicile pour des sites de déplacés.

 

Vendredi 19 Mai 2017

Acap Rédaction

 

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RCA : Crise institutionnelle à Bangui, calme précaire à l’intérieur du pays

 

radiondekeluka.org - dimanche 21 mai 2017 15:04

 

Depuis plusieurs jours, le gouvernement serait menacé par une motion de censure de l'Assemblée Nationale. Selon certaines indiscrétions, le projet non encore officiel serait en cours d'initiation. Une nouvelle qui crée un véritable remue-ménage au sein de l'exécutif.

« Il y a des étapes pour parvenir à une motion de censure. Le gouvernement s’interroge sur l’opportunité de cet objectif dès lors que toutes les étapes ne sont pas franchies et qu’il est toujours disponible et ouvert au dialogue », a martelé vendredi dernier Charles Paul Lemasset-Mandja, ministre de la Communication.

Pour le gouvernement Sarandji, une telle initiative ne fait qu'empirer la situation en cette période de crise que traverse le pays. « Au moment où une partie de notre territoire est menacée par les forces du mal, menace qui devait engagée toute la nation, nous voilà plonger dans des querelles intestines nous écartant des réalités et de l’intérêt de notre peuple », a poursuivi M. Lemasset.

Réponse de l'Assemblée Nationale

Ne voulant pas visiblement s'engager dans une sorte de Ping Pong avec le gouvernement, le parlement qualifie d'infondés, les propos du ministre de la communication.

« Une campagne de désinformation est orchestrée par le gouvernement. L’Assemblée Nationale n’a nullement interpellé le Premier ministre, chef du gouvernement qui aurait refusé d’y déférer », explique Bernard Dillah, 1er secrétaire parlementaire.

Au bureau des élus du peuple, on assure avoir conscience des attentes de la population et le parlement doit pleinement jouer son rôle en faveur de la stabilisation et de la concorde nationale.

Bernard Dillah pense que l'information véhiculé sur un probable projet de destitution du gouvernement est « une accusation grave et plein de mensonge ».
 
Il a précisé que depuis le 31 mars dernier, « la journée du mercredi de chaque semaine à 10 heures » est réservée « aux questions écrites et orales au gouvernement ».

Depuis plusieurs mois, une brouille s'est installée dans les relations exécutif et parlement. Le parlement qui n'aurait pas reçu depuis un trimestre ses frais de fonctionnement.

Calme précaire  à Bria

En dépit d'un calme relatif qui règne à Bria, la crainte gagne toujours les esprits au sujet du retrait progressif des humanitaires de la ville.

Les humanitaires ont commencé à être évacués sur Bangui depuis le samedi 19 mai à bord des avions de UNHAS. Selon des sources contactées par Radio Ndeke Luka, seules MSF et IMC continuent de porter secours à la population. Les mêmes sources affirment que les déplacés du site de la paroisse sont toujours dans la peur. Certains ont trouvé refuge en brousse.

Pour le moment, ce sont les soldats onusiens qui sécurisent les sites et qui multiplient des patrouilles pour rassurer la population civile. Dans un communiqué publié hier samedi, la force de la Minusca appelle les groupes armés à cesser immédiatement les hostilités.

Selon la mission de l'ONU, le bilan provisoire des affrontements fait état de 22 personnes tuées y compris 17 civils, cinq éléments armés et quelques 36 blessés. Le conflit a aussi occasionné 10.000 nouveaux déplacés, faisant un total de  20.000 déplacés internes à Bria, dont 15.000 à proximité de sa base de Pk3.

Retrait total de 3R de Niem

Les rebelles de 3R ont entamé leur retrait total depuis le jeudi dernier. Il se retire seulement de Niem, mais les éléments sont encore dans la région.

« Nous avons pris un engagement de nous retirer de Niem-Yéléwa afin que la commune devienne une ville sans arme. Depuis vendredi, les habitants ont commencé à regagner leurs domiciles », a indiqué Patrick Gongbadrou, porte parole du mouvement, affirmant aussi que les troupes comptent maintenir leur « position initiale à Degaulle, Sanguèrè, Besson et Sabéwa ».

Départ confirmé par le député de Bouar 4, Jonas Donon : « J’ai reçu des informations me confirmant que ces éléments ne sont plus dans la ville ». Le parlementaire appelle par ailleurs les autorités à plus de responsabilités pour sécuriser les populations civiles.

La localité de Niem a été assiégée par les rebelles de 3R le 4 mai dernier occasionnant plus d’une dizaine de personnes tuées et de nombreuses autres blessées.