Archevêque de Bangui, en Centrafrique, le cardinal Dieudonné Nzapalainga dément avoir mandaté quiconque pour signer en son nom un « accord politique pour la paix en République centrafricaine » sous l’égide de la communauté de Sant’Egidio.
L’archevêque
de Bangui Dieudonne Nzapalainga. / -/AFP
Le
cardinal Dieudionné Nzapalainga n’a jamais signé ou fait signer l’« accord
politique pour la paix en République centrafricaine ». Quelques jours après
la publication par la communauté de Sant’Egidio d’un texte de dix pages
entendant mettre un terme aux violences en Centrafrique, l’archevêque de Bangui
dément formellement l’avoir paraphé.
La
signature d’un certain Godefroy Mokamanede, présenté comme étant le «
représentant du cardinal Nzapalainga », figure sur le document. Mais dans un
communiqué publié le 22 juin, le cardinal centrafricain précise qu’il n’a «
mandaté personne pour le représenter et prendre des engagements en son nom,
ni à titre personnel, ni comme président de la CECA (Conférence épiscopale
centrafricaine, NDLR), ni comme membre fondateur de la Plateforme des
confessions religieuses ».
Cette
plate-forme interreligieuse, qui réunit également un responsable musulman et un
représentant protestant centrafricains, est impliquée dans de nombreux
pourparlers de paix.
L’archevêque
de Bangui salue, dans son communiqué, « tous
les efforts en faveur du rétablissement de la cohésion sociale en RCA
». Interrogé par La Croix samedi 24 juin, il portait toutefois un
regard critique sur l’accord publié par la communauté italienne. « Le
texte tel qu’il a été publié est une porte ouverte vers l’impunité pour les
auteurs des violences », affirme-t-il.
L’accord
signé à Rome lundi 19 juin prévoit un cessez-le-feu immédiat. Au terme de trois
jours et nuits de travail, ses signataires – les nombreux groupes
politico-militaires présents dans le pays, ainsi que les envoyés du président de
la République Faustin-Archange Touadéra – se sont mis d’accord sur des points
qui touchent aux aspects politique, sécuritaire, économique, humanitaire et
social. Ils ont donné à cet accord le caractère d’une « feuille de route
» vers la sortie de la crise, censée ouvrir « la voie à la pacification de la
Centrafrique ».
Le
texte a été signé à Rome, en présence du représentant spécial du secrétaire
général de l’ONU en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, d’observateurs de la
communauté internationale de Sant’Egidio, de représentants de l’Union européenne
et du gouvernement italien. Le cardinal Nzapalainga était le seul responsable
religieux à voir figurer son nom sur ce texte.
Mais
sur le terrain, les combats violents et meurtriers se sont poursuivis, notamment
dans les zones de Bangassou, Alindao et Bria.
Loup
Besmond de Senneville (avec Laurent Larcher, à Bangui), le 26/06/2017 à
16h38