Les femmes de Bangassou s’insurgent contre les crimes

 

Marche des femmes à Bangassou@PereGaétan
> Marche des femmes à Bangassou@PereGaétan

 

BANGASSOU, 31 mai 2017 (RJDH) - Bangassou, Chef-lieu du Mbomou est sous la coupe d’une bande armée qui se réclame Autodéfense et s’est attaquée à la population civile et la force de la Minusca sur place. Exaspérées, les femmes de la ville ont manifesté ce matin dans les rues.

 

Dans la nuit du 13 mai 2017, une bande armée a attaqué la ville de Bangassou ciblant la population civile et les casques bleus de la Minusca. L’ONU déploie des moyens aériens pour briser l’étau qui se resserrait sur la base de ses hommes. Coïncidence : la présence du Cardinal Dieudonné Nzapalainga aura permis que les assaillants se retirent après les négociations. Mais une courte durée avec un calme précaire.

Le bureau de Ocha en Centrafrique a fait un bilan de 100 morts, de nombreux blessés, plus  de 4.400 déplacés internes  et un nombre important de la population a traversé la rive pour se réfugier en RD Congo.

« Traumatisées » par ces tueries qui ont brisé la cohésion sociale entre les communautés, les femmes de Bangassou ont manifesté aujourd’hui les pieds-nus et pour certaines les seins nus pour dénoncer les crimes sur la population civile », a rapporté le Père Gaétan Kabasha, ancien curé de Bakouma.

A la fin de leur manifestation, le Collectif des Femmes ont remis un mémorandum aux autorités et il est signé par Léa Nabala. Dans cet exposé, les femmes ont demandé au Gouvernement centrafricain d’ « accélérer le DDRR, de déployer les Forces Armées Centrafricaines dans la ville, de libérer l’axe Bangassou-Bambari pour des trafics sans danger et enfin, d’appuyer les femmes traumatisées », exigent les participantes à cette marche.

Au contingent Marocain déployé dans la région d’« arrêter les tirs sur la population civile innocente, de faire des interventions ciblées, libérer l’axe Bangassou-Bambari et ramener la paix », a demandé les femmes.

En ce qui concerne les groupes armés, les dames ont demandé le démantèlement des barrières, la cessation des tires et pillages, et la libération des établissements scolaire pour la reprise des cours.

Violences, vandalisme et déplacement de population:

A l’Est de la RCA, se déroule actuellement une tragédie. Dans le Mbomou et Haut-Mbomou, «  certaines communautés de Zemio, Rafaï et autres petits villages ont déjà traversé vers le Congo. Du coup, les petits villages de l’autre côté (Ndu, Sahali, Dangobe, Kpete, Kanzawi, Gona etc.) ont accueilli les réfugiés centrafricains sans aucune présence des humanitaires pour les aider », a rapporté Gaétan Kabasha. A Mobaye, l’on rapporte que la population a trouvé refuge de l’autre côté de la rive en RDC.

La situation sécuritaire et humanitaire à l’intérieur du pays reste dégradée. Plusieurs incidents sont relevés par des acteurs humanitaires ainsi des actions de réponse. La résurgence des violences fait fuir 88.000 civils dont 20.000 réfugiés en RDC.