Centrafrique: Plainte des déplacés du site M'poko en déguerpissement. Incendie criminel ravage le site de déplacés de Batangafo

 

Par RJDH Centrafrique - PAR SANDRINE MBAGNA, LE

 

Centrafrique: Plainte des déplacés du site M’poko en déguerpissement

L’opération de déguerpissement des déplacés du site M’poko traine encore. Certains déplacés se plaignent de leur situation

 

L’opération de déguerpissement des déplacés du site M’poko traine encore. Certains déplacés se plaignent de leur situation. Ils ont réagi ce matin au micro du RJDH qui a fait un tour sur ce site.

Le Gouvernement avait initié le 15 décembre l’Opération « Noël à la Maison » pour le retour des déplacés dans les quartiers. Plus de 10 jours après son lancement, le site est encore occupé et les déplacés dénoncent la
procédure de leur déguerpissement contrairement aux promesses du pouvoir.

Léa Nakoése, une cheffe de ménage que nous avons rencontré sur le site se plaint que depuis lundi, sa famille et elle ont passé la nuit sous un arbre. Elle rapporte que «la destruction des tentes était subordonnée à l’enveloppe. Mais présentement ce n’est pas le cas, ils ont détruit notre tente depuis lundi et nous avons rien reçu ». Elle ajoute que « tous nos effets sont dans le grand bâtiment en face et nous passons la nuit sous cet arbre avec les enfants, notre condition de vie ici est vraiment difficile », se plaint-elle.

Alida Lapelou, dénonce le favoritisme des chefs de zones qui n’enregistrent que les noms de leurs parents et amis au détriment des déplacés.

Pour Blaise Nambona, les processus ne sont pas respectés, car « on demande à des personnes dont leurs maisons ont été incendiées de présenter leurs pièces d’identité avant la perception de l’argent. Comment vont-ils faire ? » Il note par ailleurs que « Noël à la Maison » n’avance pas. « Sur 13 zones, ils ne sont qu’à la sixième zone. Hors le Président avait parlé de Noël et nouvelle l’an à la maison. A ce rythme, le programme sera-t-il respecté avant le 1er janvier ? » S’inquiète-t-il.

Pour Juliana Boui, chef de service de l’action humanitaire au ministère des affaires sociales, ces cas sont des allégations qui restent à prouver. « Dans un premier temps, il y avait l’opération de profilage qui date d’un mois déjà, et cela a été fait par des professionnelles. C’est sur les résultats de ces profilages que nous avons eu les bases de données et ce qui nous a permis de travailler aujourd’hui. Donc nous ignorons les raisons des plaintes de ces personnes», explique-t-elle.

Elle souligne que ce n’est pas chaque membre de la famille qui doit être accompagné. « Ce n’est pas tous les noms inscrits sur la liste qui doivent être accompagnés. Le fait d’aligner leurs noms sur la liste ne veux pas dire qu’ils ont aussi droit, non. C’est juste le responsable du ménage qui a le pouvoir de percevoir l’argent », indique-t-elle.

Selon certains déplacés qui ont déjà regagné les quartiers, plusieurs personnes parmi les manifestants n’avaient inscrit leurs noms. « Ils étaient dans les quartiers et ne croyaient pas à la réussite de l’opération », lance une retourné.

L’opération « retour de déplacés à la maison avant Noël » a été lancée le 15 décembre dernier par le gouvernement. Sur les 13 zones qui sont sur le site, les opérateurs ont pu évacuer déjà quatre zones.

 

 

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Centrafrique : Un incendie criminel ravage le site de déplacés de Batangafo

 

rjdh.org – PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 28 DÉCEMBRE 2016

 

Incendie sur un site à Batangafo
Incendie sur un site à Batangafo @LNC

 

BATANGAFO, 28 décembre 2016 (RJDH) — Un incendie a ravagé le site des déplacés de Bagga dans la ville de Batangafo. 137 huttes sont réduites en cendre. L’acte s’est produit le 26 décembre 2016.

 

« Une rixe a opposé deux jeunes habitants le site de Bagga à Batangafo. Au cours du combat, l’un des jeunes a poignardé à mort son adversaire », a rapporté un témoin de la scène. « Furieux, les parents de la victime pour se venger ont incendié la hutte du bourreau. Le feu s’est propagé dans le site pour détruire les autres tentes d’habitation », indique-t-il.

 

Indignée, la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) qualifie cet incendie de « criminel ». Selon le bilan d’OCHA, « 165 ménages ont été touchés et 137 huttes totalement réduites en cendres. Au 27 décembre, il y avait 921 personnes déplacées sans abri. Les acteurs humanitaires évaluent les besoins et programment la réponse ».

 

Des sources concordantes indiquent que trois personnes sont mortes suite à cet incident sur le site des déplacés de Batangafo et 52 autres blessées. Au moins 500 personnes vivent encore sur ce site et la situation des blessés reste critique du fait que plusieurs ONG ont quitté la localité à cause de l’insécurité.

C’est le quatrième incendie déclaré sur les sites à Batangafo en intervalle d’un an. Le dernier cas est survenu le 10 février 2016 où plus de 449 familles déplacées ont perdu leur abri et leurs biens.