Centrafrique: le
rebelle Abakar Sabone sous le coup d'un mandat d'arrêt
RFI
- Publié le : . Envoyée
spéciale à Bangui,
Florence Morice
Abakar
Sabone (ici le 22 décembre 2013), ancien chef du MLCJ, ancien ministre de
Bozizé, ancien conseiller de Djotodia, ancien membre du FRPC, puis porte-parole
de la CPC, est sous le coup d'un mandat d'arrêt, depuis le 25 janvier 2021. AFP
- MIGUEL MEDINA
Abakar
Sabone, l’un des porte-parole de la rébellion CPC, est sous le coup d’un mandat
d’arrêt international émis par la justice centrafricaine. Ancien conseiller
spécial de Michel Djotodia du temps de l’ex-Séléka, il est rentré en
Centrafrique en 2019, après un long exil au Tchad. Les autorités souhaitent
aujourd’hui le poursuivre pour « des infractions commises entre décembre
2020 et janvier 2021 ».
Ce
n’est pas l’un des principaux chefs rebelles de la CPC. Son mouvement, fondé il
y a un an, n’est d’ailleurs pas signataire de l’accord de Kamba Kotta, acte de
naissance de la coalition. Mais il en est l’un des porte-paroles et l’une des
figures les plus médiatiques, habitué aux déclarations tonitruantes sur les
réseaux sociaux. « Ce n’est pas un petit bout de papier signé par un
procureur qui va nous empêcher de poursuivre la lutte », régissait-il
encore hier soir au sujet du mandat d’arrêt émis contre lui ce 25
janvier.
Il
faut dire qu’à 55 ans, Abakar Sabone, né à Carnot, s’est forgé une longue
expérience dans diverses rébellions, au gré des soubresauts que connait son
pays. Actif aux côtés de François Bozizé lors de son coup d’État de mars 2003,
il est son dernier ministre du Tourisme, avant de rejoindre le camp
adverse : la Séléka de Michel Djotodia qui en fait son conseiller spécial.
À cette époque, il défraye la chronique en proposant une partition de la
Centrafrique.
Exilé au Tchad pendant de longues années, il prend part aux négociations de l’accord de Khartoum pour le FPRC de Noureddine Adam, puis quitte ce mouvement. Selon le mandat d’arrêt émis contre lui, il est accusé d’incitation à la désobéissance et au refus de payer l’impôt. Un mandat émis dans le cadre de l’instruction en cours contre Thierry Savonarole, un cadre du KNK, le parti de l’ex-président Bozizé, arrêté en janvier.