Malgré le
coronavirus, le Cameroun poursuivra ses échanges commerciaux frontaliers – en
particulier avec la République Centrafricaine et le Tchad
Une vue générale du port de Douala au Cameroun. Reinnier KAZE/AFP
Le Cameroun
poursuivra ses échanges commerciaux avec les pays de la CEMAC, ont précisé ce
jeudi par les autorités camerounaises. Mardi, dans le cadre de la lutte contre
le Covid-19, le Premier ministre avait annoncé la fermeture des
« frontières terrestres, aériennes, et maritimes », du pays à
l’exception des « vols cargos » et des « navires transportant des
produits de consommation courantes » et « biens matériels
nécessaires », mais sans plus de précisions concernant les échanges
routiers, ce qui avait suscité quelques remous dans les pays voisins, très
dépendants de ces échanges pour leur approvisionnement.
Mercredi déjà,
le premier ministre précisait que les échanges commerciaux frontaliers seraient
maintenus, « en particulier avec le Tchad et la Centrafrique ». Ce
jeudi, nouveau communiqué pour lever toute ambiguïté : c’est bien avec
« tous les pays de la CEMAC » qu’ils seront maintenus. Centrafrique et
Tchad donc, mais aussi Gabon, Congo et Guinée équatoriale.
Il faut dire
que le
Cameroun est l’un des piliers des échanges commerciaux au sein de la
zone. 24,7% à lui tout seul entre 2014 et 2017, selon le dernier rapport de la
Banque Africaine de développement sur les perspectives économiques en Afrique,
« grâce à l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la Cemac
et le Nigéria ». Le
port de Douala est aussi la principale porte d’entrée des
marchandises pour la
Centrafrique et le Tchad, des pays enclavés sans accès la mer. 80% des
importations et des exportations tchadiennes passent par le
Cameroun.
Une fermeture
totale des frontières entrainement donc une rupture brutale dans les chaînes
d’approvisionnements, mais aussi une baisse considérable de recettes pour le
port autonome de Douala. Les autorités camerounaises promettent que les
conducteurs de marchandises feront toutefois l’objet d’un « contrôle
sanitaire ». L’application de ces mesures a été confié au ministère des
Transports.
Le Cameroun
également dépend de l’étranger pour son approvisionnement en produits
essentiels. Il importe, par exemple, la totalité du carburant utilisé
localement, mais aussi 90% de ses besoins en médicament, 50% de besoins en
poisson.
RFI - 20/03/2020, 04:21