Adoption par le parlement du règlement de la Cour pénale spéciale et prise de position des 40 organisations centrafricaines et internationales

 

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Feu vert pour la Cour pénale spéciale centrafricaine

 

Les députés centrafricains ont adopté la loi portant sur le règlement de procédures et de preuves de la CPS. Le tribunal mis en place pour juger les crimes commis depuis 2003 en RCA devient opérationnel.

Il aura fallu un an pour que la loi soit finalement votée. Mardi (29.05), à Bangui, 93 députés ont donné une voix favorable à l'adoption de la loi portant sur la Cour pénale spéciale, contre deux contre et 43 absents lors de la séance.

"Le dispositif juridique centrafricain qui existait avant l'adoption de ce règlement ne permettait pas de régler les problèmes tels que la protection des victimes et des témoins", explique Alain Tolmo, substitut national au bureau du procureur de la Cour pénale spéciale.

"Avec l'adoption de cette loi, la Cour pénale spéciale va pouvoir entrer dans sa phase opérationnelle plus pratique", se réjouit-il.

L'indépendance de la Cour en question

Avec un mandat de cinq ans renouvelable, la Cour pénale spéciale trouve ses principaux bailleurs dans la communauté internationale. Ce financement peut soulever de nombreuses questions, dont celle de son indépendance et de sa pérennité. Un expert français, chargé par la Minusca d'une mission d'expertise, accuse d'ailleurs la mission onusienne de l'avoir remercié pour avoir mis en doute l'indépendance de la cour.

http://www.dw.com/fr/feu-vert-pour-la-cour-p%C3%A9nale-sp%C3%A9ciale-centrafricaine/a-44012731

 

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République centrafricaine : le Parlement a adopté le règlement de la Cour pénale spéciale

Le procureur devrait aller de l’avant avec les enquêtes

 

4 juin 2018 2:01AM EDT -

https://www.hrw.org/fr/news/2018/06/04/republique-centrafricaine-le-parlement-adopte-le-reglement-de-la-cour-penale

 

(Bangui) – Le parlement centrafricain a adopté, le 29 mai 2018, le règlement de procédure et de preuve pour la Cour pénale spéciale, le tribunal chargé de juger des crimes de guerre au sein du système de justice de la République centrafricaine, avec une participation et un soutien internationaux.

« L’adoption par le Parlement du règlement de procédure et de preuve est un pas important vers l’opérationnalisation de la Cour pénale spéciale », ont commenté conjointement 40 organisations centrafricaines, ainsi que Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). « Nous nous tournons maintenant vers le procureur spécial de la Cour pénale spéciale pour qu’il enquête sur les crimes commis, et vers le tribunal pour que les victimes soient pleinement associées à ses procédures afin que justice puisse être rendue. 

Préalablement au vote, ces organisations ont écrit aux parlementaires et organisé une conférence de presse pour demander l’adoption du règlement. La Cour est confrontée à d’autres défis, notamment la protection des victimes et des témoins ainsi que le soutien et la sécurité du personnel judiciaire. Mais ce vote est un pas en avant vers la fin de l’impunité qui a recouvert des années de conflits sanglants et de violations des droits humains en République centrafricaine, ont estimé les organisations.

Les organisations centrafricaines sont les suivantes :

  1. Association chrétienne d’aide sociale (ACAS)
  2. Association chrétienne pour l’abolition de la torture (ACAT-RCA)
  3. Association des éleveurs centrafricains de volailles (AECV)
  4. Association espérance pour la paix en Centrafrique (AEPAC)
  5. Association des femmes juriste de Centrafrique (AFJC)
  6. Association pour l’intégration des jeunes (AIJ)
  7. Association des jeunes pour l’éducation chrétienne et les œuvres sociales (AJECOS)
  8. Association de secours aux enfants atteints de concert (ASEAC)
  9. Association de solidarité pastorale pour un développement communautaire holistique (ASPDCH)
  10. Association des victimes des événements de Fatima (ASVI-2015)
  11. Association des victimes des événements de 2012-2014 (AVED)
  12. AVIDESC
  13. Association des victimes de la LRA en Centrafrique (AVLRAC)
  14. Association des victimes solidaires (AVS-2013)
  15. Centre d’alphabétisation pour la formation des aveugles en Centrafrique (CAFBAC)
  16. Coopération agro-pastorale et minière pour le développement (CAMDCA)
  17. Alerte humanitaire (CALL)
  18. Carrefour des jeunes
  19. Coalition pour la cour pénale spéciale (CCPS)
  20. Centre de documentation d’information et de formation pour le développement (CEDIFOD)
  21. Commission épiscopale justice et paix (CEJP)
  22. Civisme et démocratie (CIDEM)
  23. Conseil inter organisation non gouvernementale centrafricain (CIONGCA)
  24. Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique (COMUC)
  25. Coordination des plates-formes des organisations nationales d‘action humanitaire et de développement en Centrafrique (CPFON-AHDCA)
  26. Femme homme action plus (FHAP)
  27. Gestion durable des ressources naturelles et environnementales (GDRNE)
  28. Groupe de travail de la société civile pour la justice transitionnelle (GTSC-JT)
  29. Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH)
  30. Mouvement de défense des droits de l’Homme (MDDH)
  31. Observatoire centrafricain de droits de l’Homme (OCDH)
  32. OECSPAE
  33. Organisation des partisans pour le développement communautaire (OPPDCH)
  34. Radis-Formation
  35. Réseau des peuples autochtones et locaux de Centrafrique (REPALCA)
  36. Réseau national des organisations de la jeunesse pour les droits de l’Homme (RNOJDH)
  37. Sewa maï (SEMA)
  38. SOS-Environnement
  39. SISSITIAKO
  40. Volontaires unis pour la paix et le développement (VUPAD)