« J'ai signé cet
accord pour que ce pays se tourne vers la paix, première des choses, et qu'il se
tourne vers la prospérité afin que chaque Centrafricain connaisse le bien-être
et j'affirme promettre que le Centrafricain connaîtra le bien-être grâce à
l'accord que j'ai signé », a confié Abdoulaye Miskine dans un entretien à la
presse présidentielle diffusé samedi par la radio nationale.
« Voyez-vous, nous
sommes au mois de février, nous avons signé un accord cette nuit, mais au moment
d'apposer notre signature au bas du document, il pleuvait, c'est une grande
bénédiction, comme tout le monde le sait, pour montrer que le bien est de retour
dans le pays », a encore déclaré le chef rebelle arrivé à Bangui dans l'avion
qui ramenait de Syrte le Président Bozizé.
S'exprimant à Syrte
après la signature de l'accord, le chef de l'Etat centrafricain avait invité le
« frère Abdoulaye Miskine à rentrer chez lui en République Centrafricaine, même
immédiatement ».
« Depuis le
changement du 15 mars 2003, jamais le régime Bozizé n'a été accusé d'avoir
égorgé quelconque citoyen. Donc il peut rentrer pour participer à l'effort de
reconstruction nationale », a expliqué François Bozizé, qui a remercié son
homologue libyen Muhammar Khadafi pour avoir rendu possible l'accord de Syrte.
Conclu après une
semaine de négociations, cet accord prévoit notamment l'arrêt immédiat des
hostilités, le cantonnement en territoire centrafricain des troupes du Fdpc et
de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (Ufdr) en attendant
leur intégration dans les forces de défense et de sécurité, la libération des
prisonniers politiques et la proclamation d'une amnistie générale à l'endroit
des militaires et des combattants du Fdpc et de l'Ufdr ainsi que la
participation de ceux-ci à la gestion des affaires de l'Etat « dans un esprit de
réconciliation nationale ».
« L'UFVN tient pour
responsable le Président de
Me Henri Pouzère a
déploré le fait que le Président de
Commentant l'accord
signé la veille par le gouvernement et le chef rebelle Abdoulaye Miskine, il a
fustigé le pasteur Issac Zokoé, accusé d'être « passé de sa fonction de coursier
pour devenir un diplomate négociant des accords entre le Président François
Bozizé et les rebelles à Syrte, en Libye
Maître Pouzère s'est
toutefois gardé de rejeté l'accord, indiquant que « la teneur de l'accord sera
reversé au dialogue », qui, selon lui, « est fondamentalement politique,
beaucoup plus restrictif quant à sa composition et les objectifs ne sont pas les
mêmes que celui du Dialogue National d'octobre et novembre 2003
Ce point de presse
de l'Ufvn intervient au lendemain de l'accord de Syrte, en Libye, entre le
gouvernement centrafricain, Abdoulaye Miskine du Front Démocratique du Peuple
centrafricain (Fdpc) et André Ringui Le Gaillard, ancien ministre sous le régime
Patassé et porte-parole de l'Armée pour la restauration de la démocratie (Aprd).
Le président Bozizé a rencontré des chefs rebelles en Libye
BANGUI
28 janvier 2007 (AFP) - Ces entretiens
ont eu lieu jeudi dans la ville libyenne de Syrte en marge d'un sommet de
"Grâce au concours
des autorités libyennes, des dirigeants de
"Il ne reste plus
que quelques détails pour harmoniser les points de vue afin de permettre à notre
pays de retrouver la paix et de s'occuper de son développement", a-t-il ajouté
sans donner davantage de précisions sur le contenu de ces entretiens.
Abdoulaye Miskine,
qui se dit centrafricain mais est souvent considéré comme un Tchadien, est un
ancien homme de main du président déchu Patassé, renversé par le général Bozizé
lors d'un coup d'Etat en mars 2003. Son nom est évoqué à chaque fois qu'une
rébellion voit le jour en Centrafrique, et il dirigerait une mouvance armée
proche des rebelles de l'Union des forces républicaines (UFR) du lieutenant
Florian Ndjadder-Bédaya, active dans le nord-ouest du pays en proie depuis près
de deux ans à l'insécurité.
Quant à André Ringui
Le Gaillard, ancien ministre du régime Patassé, il est aujourd'hui proche de
l'Armée populaire pour la restauration de
Il s'agit de la
première rencontre entre le président Bozizé et des dirigeants
rebelles
Un temps occulté par
l'apparition d'une autre rébellion, l'Union des forces démocratiques pour le
rassemblement (UFDR), qui a occupé fin 2006 plusieurs localités du nord-est du
pays avant d'en être délogée par les armées centrafricaine et française, la
situation dans le nord-ouest demeure tendue.
La population y est
victime des attaques de "coupeurs de routes", de bandits armés ou de
groupuscules rebelles, et parfois aussi des représailles des Forces armées
centrafricaines (Faca).
Le
président Bozizé n'a en revanche rencontré aucun responsable de l'UFDR. Deux de
ses chefs avaient été arrêtés au Bénin en pleine crise dans le nord-est de
Le président
centrafricain François Bozizé (g) à son arrivée à Syrte en Libye, le 24 janvier
2007 (© AFP - Mahmud Turkia)