François Bozizé ayant confirmé la plainte de Bangui
devant la CPI JP Bemba entre le marteau et l’enclume
Kinshasa,
27/08/2007
Le président centrafricain, François
Bozizé qui vient de séjourner à Kinshasa, a confirmé devant la presse le
maintien de la plainte du gouvernement de son pays contre l’ancien-vice
président de la République Jean-Pierre Bemba devant la Cour Pénale
internationale.
Le président centrafricain, François
Bozizé a séjourné brièvement à Kinshasa, en milieu de semaine dernière. Après
avoir conféré avec son homologue congolais; Joseph Kabila, il a surpris tout le
monde en jetant ce qui apparaît désormais comme un nouveau pavé dans la mare. Le
numéro un centrafricain a en effet confirmé le maintien de la plainte du
gouvernement de son pays contre l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre
Bemba devant la Cour Pénale Internationale.
La République Centrafricaine, a-t-il
indiqué, attend impatiemment que la juridiction précitée puisse interpeller le
patron du Mouvement de Libération du Congo (MLC), dans sa version
politico-militaire, au sujet des pillages, viols, tueries et autres violations
des droits de l’homme perpétrés par ses troupes en 2002 à Bangui. On se souvient
qu’à l’époque, l’armée du MLC était intervenue à Bangui pour sauver le régime de
l’ex-président Ange Patassé de l’offensive de son renversement menée par les
ex-rebelles sous le commandement de Bozizé.
La parenthèse de la
transition
Après la chute du régime Patassé et
l’arrivée au pouvoir de François Bozizé, beaucoup d’encre et de salive avait
coulé autour de la responsabilité de Jean- Pierre Bemba dans les évènements de
Bangui. La plainte officielle des autorités centrafricaines, croisée avec celles
d’organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme en Afrique
et en dehors du continent, semblaient compliquer sa situation de futur
justiciable de la Cour Pénale Internationale.
En guise de réplique aux accusations
à sa charge, le « Chairman » affirmait haut et fort que ce sont les auteurs des
pillages, viols et violations des droits de l’homme à Bangui qui devaient
répondre de leurs actes. Pour sa part, il n’avait donné aucune consigne de
pillage ou massacre, la présence de ses troupes en territoire Centre Africain
ayant été dictée par la demande d’appui militaire lui lancée par son « Papa »,
le président Ange Patassé. Il attendait dès lors de la CPI l’identification des
concernés, afin qu’il puisse les livrer à la justice
internationale.
Puis, tout s’est tassé avec
l’ouverture, en juin 2003, de la parenthèse de la transition en République
Démocratique du Congo, sous la célèbre formule du 1+4 (un président et quatre
vice-présidents) et la mise sur pied d’institutions politiques ayant pour
principaux animateurs les délégués, l’ex-gouvernement de Kinhasa, d’anciennes
rébellions et de la Société Civile. Couvert par son immunité politique,
Jean-Pierre Bemba a coulé, pendant plus de trois ans, des journées tranquilles à
la vice-présidence chargée de la Commission Economique et Financière
(Ecofin).
Mais, la menace d’un rebondissement
de son dossier judiciaire demeurait permanente, tant la CPI ne cessait de
souligner, à travers ses communiqués, qu’elle ne tolérerait pas l’impunité des
seigneurs de guerre africains ou congolais coupables de crimes de guerre et
crimes contre l’humanité, compte tenu de l’imprescriptibilité de ce genre de
délits. Elle renchérissait que les immunités, politiques, titres ou grades
militaires n’exonéraient aucun criminel de la période de conflit de ses
actes.
Le Phare -
http://www.digitalcongo.net/article/46145#
Rebondissement du dossier « RCA » à la Cour Pénale
Internationale
Kinshasa,
27/08/2007
Le dossier «RCA» a déjà rebondit à
la Cour pénale internationale. Le Procureur de la CPI a décidé d’ouvrir une
enquête pour des crimes graves commis en 2002-2003 en République
Centre-africaine dans le contexte d’un conflit armé.
Cette période coïncide justement
avec celle qui a marqué l’intervention des éléments armés du MLC invités par
l’ancien président Ange-Félix Patassé pour contrer les ex-rebelles de l’actuel
président centrafricain, François Bozize. La République Centrafricaine avait
déféré la situation au Procureur « pour incapacité de mener les procédures
complexes nécessaires à l’enquête ».
Conformément au Statut de Rome, la
CPI vient d’intervenir en décidant d’ouvrir une enquête. Parmi les personnes
visées, l’ancien président centrafricain et Jean-Pierre Bemba, ex-vice-président
de la République démocratique du Congo et président national du Mouvement de
libération du Congo sont dans le collimateur de la CPI.
Cette enquête porte sur des crimes
graves relevant de la compétence de la Cour et qui ont été commis en République
Centrafricaine en 2002 et 2003. Des civils furent tués et violés, des maisons et
des commerces pillés. Les crimes présumés se sont produits « dans le contexte
d’un conflit armé entre le gouvernement et des forces rebelles », signale-t-on à
la Haye, siège de la CPI.
Selon le Procureur, des centaines de
victimes de viols, 600 jusqu’ici, ont fait connaître leur histoire personnelle,
rapportant des crimes commis avec une particulière cruauté. Des comptes rendus
de ces récits sont parvenus jusqu’au Bureau du Procureur. Les victimes décrivent
les viols en public. Les actes de violence commis par plusieurs agresseurs, les
viols en présence de membres de leur famille et les autres violences qu’elles
ont endurées lorsqu’elles offraient une résistance. De nombreuses victimes ont
été par la suite rejetées par leurs familles et leurs communautés. « Ces
victimes demandent justice », souligne M. Moreno Ocampo.
Aussi, le Procureur intervient-il à
la suite de la décision du gouvernement centrafricain d’avoir déferré la
situation au Procureur dès lors que le « système judiciaire national était dans
l’incapacité de mener les procédures complexes nécessaires à l’enquête et aux
poursuites concernant les crimes présumés ». La complexité découle du fait que
dans la plainte du Parquet de Bangui, des personnalités ci-après, Ange-Félix
Patassé et Jean-Pierre Bemba avaient été citées. Le Premier, chassé du pouvoir
s’est réfugié au Togo. Le second était vice-président de la République de la
Rdc, actuellement sénateur. Il était difficile pour le Parquet de Bangui de les
interpeller pour les juger.
Concernant l’évolution de
l’instruction sur la réquisition d’information de la Cour pénale internationale
(CPI) au sujet de l’intervention des éléments du MLC à Bangui, le président
Bozizé a laissé entendre qu’il appartient à la CPI de répondre. Il a ajouté que
la justice a toujours été trop lente, il faut donc beaucoup de temps pour réunir
toutes les preuves avant que la CPI ne se mette en branle. Toutefois, François
Bozizé a tenu à préciser que, contrairement à ce que certains pensent, la
République Centrafricaine n’a jamais retiré sa plainte, contre Jean-Pierre
Bemba. « Il n’en est pas question. A ma connaissance, il n’y a rien de cela »,
a-t-il martelé.
Wilma
Tshitenge/Uhuru
http://www.digitalcongo.net/article/46150
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