Incendies de maisons pastorales à Bangui,  journées de prière,  allocution du président Bozizé à l'occasion du nouvel an 2007

 


REACTION DE L'UFVN RELATIVE A L'ORDRE DONNE PAR LE CHEF DE L'ETAT D'INCENDIER DES MAISONS HABITEES

De mémoire de la République, jamais un Chef de l'Etat, Garant constitutionnel de l'ordre et de la paix sociale, de la cohésion nationale et de l'unité du Peuple n'a jamais posé un acte aussi odieux qu'inouï :

Ordonner, à titre de représailles, la destruction des maisons habitées. Un comble !

En effet, revenu de son « sacre » au Bénin, le Général François BOZIZE YANGOUVONDA, Pasteur de son état, 1ER Magistrat de la Nation, Président de la République Chef de l'Etat n'a eu aucun scrupule à ordonner à ses ‘'hommes de main'' d'incendier des maisons appartenant à des personnes soupçonnées d'être à l'origine de l'incendie d'une autre maison, celle d'un Pasteur, le dénommé TOUANGAYE, une Autorité Spirituelle très contestée dans son Eglise de KINA, un quartier de la ville de Bangui.

Par cet acte ignoble et surtout inattendu de la part d'un Chef d'Etat«démocratiquement élu», le Général d'Armée François BOZIZE YANGOUVONDA s'est rendu coupable de forfaiture qui fait de lui un illustre «multi récidiviste». A ce propos, l'Union des Forces Vives de la Nation rappelle que l'Homme du 15 mars 2003 est effectivement coutumier des crimes d'incendies des maisons habitées. Cela a été le cas, de PAOUA à NDELE en passant par KABO, BATANGAFO, NANA BAKASSA, BIRAO etc.

A la lecture de la Constitution et vu l'exactitude des faits qui lui sont reprochés, le Chef de l'Etat François BOZIZE qui a juré solennellement «d'assurer le bien être du Peuple centrafricain» s'est exposé tout seul, et chaque jour un peu plus :

1° à des poursuites judiciaires devant la Haute Cour de Justice, pour Violation intentionnelle et répétée de son Serment du 11 juin 2005 et 2° à sa destitution consécutive de ses fonctions de Chef de l'Etat, Président de la République.

Par ailleurs, l'Union des Forces Vives de la Nation est surprise de constater que les bras séculiers de ces crimes à répétition à savoir notamment, les nommés : SEMNDIRO et GBANGOUMA bénéficient d'une impunité désarmante. Elle s'interroge aussi sur la constance du comportement partisan du Chef de l'Etat, le Général BOZIZE qui intervient systématiquement aux cotés de ses « Frères de tribu », avec des forces de sécurité, pour réprimer «leurs agresseurs» «d'autre tribu» (a wandé), néanmoins centrafricains.

Il en a été ainsi hier en effet, dans les cas de Sanzé et Yango Kapita où, pendant les actions de représailles sur commande, Maître Tiangaye (wandé) a payé de sa maison détruite. Il en est encore ainsi aujourd'hui, dans le cas du Pasteur TOUANGAYE un « Frère de tribu » agressé par des «Centrafricains de tribu différente » Enfin, l'Union des Forces Vives de la Nation observe avec désarroi que, le Chef de l'Etat ait choisi, en toute immoralité, l'occasion de son discours de clôture du Forum de validation du document politique de la Jeunesse, le

25 décembre 2006 et devant un parterre de Diplomates, POUR REVENDIQUER LES INCENDIES DE MAISONS DE KINA ET INAUGURER AINSI SA PEDAGOGIE DE LA VIOLENCE ET DE LA VENGEANCE.

L'UFVN est effectivement stupéfaite de constater qu'en faisant publiquement l'apologie de la Loi de Talion :« dents pour dents », « œil pour œil » le Chef de l'Etat n'a pas craint que son comportement et son discours vengeurs aient valeur d'exemple et ne se révèlent à cette jeunesse affamée et désoeuvrée, ultra réceptive et hyper vulnérable psychologiquement, comme une incitation, depuis le sommet de l'Etat, au déclenchement de leur pulsion destructrice, au grand dam de la République aujourd'hui à l'agonie.

En tout état de cause, fidèle à son combat contre les différentes formes de violation des droits de l'homme en République Centrafricaine, l'UFVN ;

- Condamne avec la dernière énergie ce climat politique délétère qui compromet gravement la survie de l'embryon de l'Etat de droit et l'autorité de l'Etat;

- Interpelle la Communauté nationale et internationale sur le risque d'un retour annoncé à un « Etat Sauvage » où règne sans partage la Loi de la Jungle;

- Appelle tous les Démocrates à barrer la route à ce comportement rétrograde, attentatoire à la dignité de la Haute Fonction de Chef d'Etat, Président élu de la République, Président de tous les Centrafricains.

Invitent tous les partisans d'une paix durable, de la stabilité des Institutions, de la reconstruction nationale et de la cohésion sociale dans la liberté et la prospérité, l'ordre et la justice, à se battre becs et ongles, pour l'organisation dans les meilleurs délais, du DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF que tout le pays réclame désormais et attend impatiemment, comme la seule et unique voie de sortie du bourbier politico militaire et socio économique dans laquelle il patauge.

Fait à Bangui le 31 décembre 2006

Pour l'Union des Forces Vives de la Nation ;

Le Coordonnateur :

Maître Henri POUZERE.

 

 

 


DECLARATION DES ORGANISATIONS CENTRAFRICAINES DE PROMOTION ET DE DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME SUR LES EVENEMENTS DE KINA

Un différend portant sur la gestion de l'Eglise protestante Baptiste de KINA dans le 3ème arrondissement de la ville de BANGUI oppose depuis près d'un an un groupe de fidèles liés au pasteur Thomas TOUANGAÏ, à un autre groupe dirigé par le Comité de gestion dont le Président est Dieudonné KOUZOUMANDJI.

Cette situation a conduit le Ministère Chargé de l'Administration du Territoire à ordonner la fermeture provisoire de l'Eglise dans l'attente d'un règlement définitif du différend.
Entre temps, les deux camps ont continué leurs cultes à des endroits séparés, l'un à YAMALE et l'autre à DOLOKO.

Le camp opposé à celui du pasteur Thomas TOUANGAÏ a obtenu à titre exceptionnel, une autorisation du Ministère Chargé de l'Administration du Territoire pour célébrer la fête de Noël dans la cour de l'Eglise sous chapiteau.

Cependant, un contre ordre venu du même Ministère, interdit la cérémonie et autorise l'intervention de la police qui, pour faire évacuer les lieux, utilise des grenades lacrymogènes.
Le 24 Décembre 2006, aux environs de 10 heures, au cours des opérations de police, un incendie dont on a pu déterminer avec précision l'origine a ravagé le logement de fonction du pasteur située à proximité de l'Eglise.

Des personnes, soupçonnées d'avoir incité des jeunes parmi les fidèles opposés au pasteur Thomas TOUANGAÏ à incendier son logement de fonction, ont été placées en garde à vue au Commissariat Central de police.

Le mardi 26 Décembre 2006, le Président de la République, le Général François BOZIZE s'est rendu personnellement sur les lieux à KINA pour constater les faits.

Cette visite a été suivie d'une autre, celle d'éléments de la garde présidentielle qui, après avoir passé à tabac Dieudonné NGOUZOUMANDJI reconduit manu militari à son domicile, ont aspergé à l'aide de bidon d'essence sa maison et y ont mis le feu.

Quant au président de la Jeunesse Evangélique Africaine « JEA » de la dite Eglise, Michel KOZOBIANI, ses effets et biens personnels et ceux de sa famille ont été sortis du logement de fonction qu'il occupait à la société SOCATEL à LAKOUANGA, avant de subir également en sa présence le sort du feu.

Le lendemain, lors du discours de clôture du Forum de la jeunesse, le Président de la République a déclaré sans ambages : «… j'ai ordonné à l'Armée d'aller incendier la maison du meneur aussi… Et puis c'est tout. Sa maison étant brûlée, on va le libérer de la prison. Il va rester chez lui comme le pasteur à qui on a incendié la maison . Cette justice-ci est nette…C'est plus simple comme ça…»

Or selon les Normes Internationales relatives aux droits de l'homme pour l'application des lois, « aucune dérogation ou excuse ne peut justifier l'usage illicite de la force ».

Il est pour le moins curieux que le Président de la République qui n'a pas jugé utile d'intervenir ou de prononcer des paroles d'apaisement lors de l'assassinat le samedi 9 Décembre 2006, d'un citoyen, Monsieur Léonce POUNGUERE au PK 12 de retour du pèlerinage marial de NGOUKOMBA, soit intervenu intempestivement dans une affaire strictement religieuse à KINA en dépit du caractère laïc de l'Etat Centrafricain.

Par ailleurs, en sa qualité de pasteur , il aurait du avoir le sens de la retenue.

La déclaration publique faite par le Chef de l'Etat, garant de l'unité nationale, de la sécurité des biens et des personnes et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature est d'une gravité extrême.

Elle apporte un éclairage nouveau sur la conception de la justice selon l'autorité censée garantir son indépendance à savoir, l'application de la loi du talion, c'est-à-dire « oeil pour œil dent pour dent ».


La déclaration du Président de la République rappelle l'aveu implicite fait le 10 Février 2006 à la Radio France Internationale « RFI », justifiant l'assassinat du Sergent-Chef Claude SANZE au cours de sa garde-à-vue et confirme qui était le donneur d'ordre.

Pour ceux qui pouvaient encore en douter, le régime du Général François BOZIZE démontre lui-même que malgré l'onction démocratique à travers les élections de 2005, il n'entend pas respecter les principes de l'Etat de droit, de la démocratie et de la justice et opte pour la vengeance privée et la terreur.

Il importe de rappeler que la République Centrafricaine est un Etat de droit et l'application de la loi du talion et le terrorisme d'Etat sont proscrits par les articles 3 et 80 de la Constitution du 27 Décembre 2004 et les articles 8, 10 et 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

En conséquence, les Organisations centrafricaines de Promotion et de Défense des Droits de l'Homme :

Condamnent fermement l'application de la loi du talion et le régime de terreur que veut imposer le Général BOZIZE ;

Appellent les Centrafricains à s'opposer à la culture et à la pratique de la violence et du terrorisme d'état mais à respecter les principes de l'état de droit et de la justice;
Exhortent tous les fidèles de l'Eglise de KINA à la retenue et à la recherche d'un règlement pacifique de leur différend par le dialogue.

Bangui, le 1er Janvier 2007
Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture et de la Peine de Mort « ACAT- RCA »
Me Bruno Hyacinthe GBIEGBA
Association des Femmes Juristes de Centrafrique « AFJC »
Me Marie Edith DOUZIMA LAWSON
Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme « LCDH »
Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO
Mouvement pour la Défense des Droits de l'Homme et d'Action Humanitaire « MDDH »
Mr Adolphe NGOUYOMBO
Observatoire Centrafricain des Droits de l'Homme « OCDH »
Me Mathias Barthélemy MOROUBA.

 

 

 


Allocution du président François Bozizé Yangouvonda au peuple, 31 décembre 2006

Centrafricaines, Centrafricains
Mes très chers compatriotes

Au crépuscule de l'année 2005, dans mon message à la nation, je vous invitais à placer l'année 2006 sous le signe de la reconstitution nationale. Je mesure l'intérêt que vous y avez porté même si des obstacles réels se sont dressés sur notre route quant à notre volonté affirmée de satisfaire pleinement à cette exigence. Aussi, voudrais-je vous adresser à vous tous, Centrafricaines, centrafricaines, travailleurs de toutes catégories socioprofessionnelles confondues, paysans, pêcheurs, commerçants etc. mes meilleurs vœux de santé et de prospérité. En votre nom, je voudrais également formuler mes vœux les meilleurs aux populations de tous les pays frères et amis installés dans notre pays, témoins avisés de notre marche en avant en dépit de nombreux défis que nous avons ensemble pris l'engagement de relever dans l'intérêt du peuple centrafricain.

Il vous souviendra également à cette occasion, je vous ai engagé dans le sens de responsabilité pour préserver les acquis de cette expérience originale de transition consensuelle que nous avons inspiré et mis en œuvre à la satisfaction générale. Ensemble, les actions que nous avons entreprises pendant cette période nous valent le capital de crédibilité indéniable que nous nous engrangeons aujourd'hui et qui n'est fondée sur rien d'autre que l'union sacrée de tous les enfants de Centrafrique autour des valeurs de l'unité, de paix, de solidarité, de démocratie et des objectifs de reconstruction nationale.

Centrafricaines, Centrafricains, très chers compatriotes

Aujourd'hui, je crois absolument nécessaire de proclamer ce que j'ai annoncé à cette même occasion l'année dernière et qui ne saurait donner de prétextes à l'élaboration d'une doctrine politique contraire qui me soit opposable à savoir : Sous mon mandat, aucune frange de la population, aucune région, aucune ethnie, aucun clan et aucun parti politique n'investira seul, je dis bien seul dans la sphère de l'Etat. Je vous en donne la preuve tous les jours car je reste convaincu que si les centrafricains et centrafricaines, après avoir été victime de l'ostracisme conspuée à jamais, ce n'est pas pour que l'on puisse en favoriser l'apparition sous d'autres formes nouvelles sous le régime Bozizé. Je n'ai cessé d'exhorter les uns et les autres à une réconciliation véritable. Croyez-moi, je ne me laisserai pas distraire encore moins détourné un seul instant de ce qui a toujours constitué ma conviction profonde pour sauver la RCA. Seule l'union sacrée de ses filles et fils en vue de la reconstruction nationale par le travail rien que le travail est requise. Toute autre considération ne sera que démagogique naturellement. Depuis l'avènement du 15 mars 2003, l'appel que je vous ai lancé a été entendu, le message que je n'ai cessé de vous livré est perçu.

Nous avons pris conscience de l'importance qu'il y a pour notre pays à tout mettre en œuvre pour renforcer la sécurité afin de garantir la paix et la concorde nationales.

Vous savez tous centrafricaines, centrafricains, très chers compatriotes que le génie propre à chaque nation qui forge le moule dans lequel elle entend se développer et s'épanouir harmonieusement, l'avenir de notre pays repose sur cette double nécessité d'unité et de travail pour le bonheur et le progrès des filles et fils de Centrafrique. Le président Barthélemy Boganda en nous traçant cette voie savait que celle-ci était la seule qui pouvait nous affranchir à tout jamais de la servitude. L'œuvre que je me suis engagé depuis le 15 mars 2003 à accomplir au bénéfice de mes chers compatriotes que vous êtes. Relever presque d'une gageure car nous émergeons en fait d'une économie de subsistance, la destruction programmée par nous-mêmes de ce qui restait encore du tissu économique encore embryonnaire a plongé notre pays au fond du gouffre et a rendu notre économie véritablement exempte.

J'ai alors jugé opportun pour que nous sachons repartir m'inspirer de la maxime toujours d'actualité du président Barthélemy Boganda relative au travail pour nous proposer un partenariat à travers la philosophie Kwa Na Kwa afin de nous permettre de remettre la République Centrafricaine sur la voie du travail. Je crois également en la vertu du travail en tant que force pouvant de manière brutale remporter la victoire inévitable sur les forces diaboliques, de la discorde, de la déstabilisation et de la fragmentation de notre pays. Et c'est bien ce que j'ai entrevu lorsque je vous ai engagé à pratiquer la philosophie KNK comme autre moyen de favoriser la réconciliation nationale pour la consolidation de l'unité nationale mise naguère à rude épreuve par une politique de division aggravée par la programmation des viols, vols, assassinats de tous genres ayant laissés de tristes souvenirs qui ne favorisent guère la réconciliation véritable entre les centrafricains eux-mêmes. Cette tâche de reconstruction et de réconciliation nationale n'est aisée pour personne, pas plus pour les gouvernants qui exercent des responsabilités écrasantes que pour des populations qui doivent consentir un effort impressionnant de tous les instants. Aujourd'hui, nous constatons avec beaucoup de satisfaction et les témoignages de nos partenaires au développement le prouvent à suffisance que nous évoluons lentement mais sûrement vers des lendemains meilleurs, ce qui apparaissait au lendemain du 15 mars 2003 comme une gageure devient une réalité. Le miracle se poursuit car ce miracle est en réalité le fruit d'une politique soigneusement conçue mais faiblement conduite. Ce qui nous force aujourd'hui l'admiration de la communauté internationale financière. Ce n'est pas sans intérêt non plus de souligner que notre paysannerie qui constitue notre seule richesse et qui devait être le fer de lance de notre essor économique abandonnée longtemps à elle-même, recouvre de la vigueur avec la réforme des filières coton, café, tabac que le gouvernement suit de manière particulière.
Aujourd'hui, la valorisation de nos énormes potentialités n'est plus un vain pieux mot. On en avait fait des incantations stériles, nous en faisons une réalisation concrète à Bakouma, à Rafaï, à Bakala, Berberati que sais-je encore. Nous engageons ensemble notre pays dans une forme d'exploitation industrielle de nos ressources minières avec les partenaires dont le sérieux est fort connu. S'il y a quelques années, les experts de tous bords accueillaient nos projets et nos ambitions avec scepticisme et critiquaient systématiquement nos initiatives, nous ramons à contre courant en faisant preuve de volontarisme et de ténacité. Aussi, nous nous faisons fort de poursuivre la sécurisation du territoire par la restructuration conséquente de notre armée avec l'aide des pays amis afin de garantir à l'investissement un environnement propice et un meilleur climat.
Par ailleurs, en dépit de nombreux défis à relever et malgré la crise, dont heureusement nous avons depuis peu commencé à sortir, nous avons sous les yeux, les témoignages éloquents de ce qui se fait et qui suscite non seulement l'étonnement de certains mais aussi la haine et la colère de bien d'autres qui, après tant d'échecs n'ont apporté aux centrafricains que deuils, viols et désolation. En témoignage, l'accord de financement de 81 millions de dollars signés avec la Banque Mondiale, la visite du directeur général de cette institution à Bangui est de bonne augure et prouve à suffisance que notre pays a renoué à jamais avec les institutions financières internationales, la BAD et aujourd'hui avec le FMI, ce qui nous permettra de bénéficier du dispositif financier mis en place dans le cadre du PPTE.

Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes
Oui, nous pouvons repartir de l'avant et je me suis engagé à faire de l'année 2007, l'occasion de passer un nouveau pas avec le progrès social et la réussite économique. La mise en œuvre du programme par la remise en ordre de notre économie constitue un gage certain de relance de notre économie et de la société centrafricaine tout entière. Les efforts déployés par le gouvernement tant pour assainir les finances de l'Etat que pour améliorer le rendement des régies financières et rationaliser les filières bois, mines, coton, café, tabac et tout ce qui constitue l'essentiel des énormes potentialités seront poursuivies et amplifiées. En 2006 et je n'avais pas manqué de souligner ma vision pour la jeunesse centrafricaine et pour la femme qui consistait à leur confier une place de choix dans l'œuvre de reconstruction nationale.

En effet, je reste convaincu que le levier économique de demain reste la jeunesse et la femme. Leur formation, leur capacité à sans cesse apprendre et innover, nous devons poursuivre en cette année 2007, la réflexion permanente de garantir la participation de notre jeunesse et de la femme à cette étape décisive de notre évolution. Et c'est le lieu de me réjouir avec vous de l'initiative prise par le gouvernement d'organiser ces jours-ci, le forum national de validation de la politique de la promotion de la jeunesse centrafricaine et dont les conclusions ont conforté nos attentes au regard de l'avenir de la jeunesse ainsi que de la femme. Cela va bien au delà, vous le comprenez de la promotion de l'entreprise et des entreprenants qu'il faut bien suivre, amplifier et dynamiser. Ce qu'il s'agit de faire grâce notamment à la poursuite de la réforme de notre système de formation, c'est de donner à chaque jeune et à chaque femme tout au long de leur vie, de possibilités individuelles et familiales d'apprentissage, d'initiatives et d'évolution et d'épanouissement personnels. Tel est le sens et la portée du programme de restructuration du service civique national que j'ai tenu à réhabiliter et à rendre fonctionnel sur toute l'étendue du territoire national. Je veillerai à ce que dans les délais raisonnables, les conclusions du comité de restructuration du Service Civique National de participation soient traduites en mesures législatives ou réglementaires afin d'en assurer sa fonctionnalité. Il nous faudra capitaliser cette volonté des jeunes et des femmes de participer à l'effort de reconstruction nationale et en faire un levier certains de la relance des activités génératrices de revenus d'une part et au cadre d'expression et de vitalité pour notre jeune démocratie. La valorisation des capacités intrinsèques de la jeunesse centrafricaine et de la femme tant sur la scène nationale qu'internationale constitue une préoccupation permanente et personnelle et je veillerais à voir le gouvernement créer les conditions, les meilleurs à leur épanouissement. Nous devons dans le cadre de la protection de nos mœurs et de nos comportements atteindre un seul objectif à savoir : l'affirmation de notre identité culturelle qu'il nous faut réaliser à travers une synthèse féconde entre nos traditions et la modernité sans verser dans un mimétisme aveugle.

Par ailleurs, dans notre ordonnancement juridique, existent des lois relatives à la protection de la femme et de l'enfant. Je voudrais qu'au-delà des dispositions légales et répressives, des dispositions pratiques soient envisagées pour une meilleure protection de nos mœurs et de nos comportements qu'il nous faut reformer, ce qui est l'affaire de tous et non du gouvernement seul. Il faut que la population entière s'implique et nous soutienne dans tous ces défis tels que la lutte contre la criminalité, le banditisme, l'oisiveté, la délinquance juvénile et les stupéfiants.

Centrafricaines, centrafricains, biens chers compatriotes,

Président de la République, Chef de l'Etat, la loi fondamentale de notre pays me confère les pouvoirs nécessaires d'être le principal artisan de l'impartialité de l'Etat. Même si je compte comme vous le savez sur votre ardent concours. C'est de la confiance de toutes les filles et de tous les fils de notre pays que je tire ma légitimité et je considère qu'il m'incombe de haut devoir d'être le garant du pluralisme politique, de liberté d'opinion, l'impartialité des pouvoirs publics vis-à-vis des citoyens quelque soit leur origine, leur opinion ou leur croyance.
Je considère aussi qu'en tant que chef d'Etat, il m'incombe de garantir l'intégrité du territoire et l'unité du peuple centrafricain.

Cette unité de la nation qui est l'héritage combien précieux de notre père fondateur, l'illustre Président Barthélemy Boganda ne saurait faire l'objet d'un quelconque trafic que ce soit. Il nous faut toujours la conforter et la consolider par une action vigoureuse de rééquilibrage entre les régions mais aussi que chaque fois qu'une menace virtuelle où manifeste attentatoire à ses fondements et d'identifier, je ne ménagerai aucun effort pour en assurer la neutralisation et la condamnation énergique par tous les moyens. Le corollaire de cette unité que constituent la paix et la sécurité, comme vous le savez nonobstant tous les efforts réalisés depuis l'avènement du 15 mars 2003 pour les consolider ont été mis à rude épreuve par les ennemis de notre peuple ces derniers mois. Ceux-ci qui ont entretenu et entretiennent toujours des velléités irrédentistes, une sorte de contestation armée de notre légitimité constitutionnelle et qui sont déjà identifiés ne sauraient pendant longtemps continuer à défier l'Etat tant il est vrai qu l'Etat dans son essence même prévoit toujours des mécanismes par lesquels, au seul moyen de l'application de la Constitution permettent du moins de réduire si non d'aplanir les contradictions pouvant apparaître dans la société. Aussi, l'approche idéale reste bien celle au quelle les démocraties modernes en recourent de plus en plus aujourd'hui et dont j'ai souligné la pertinence à l'occasion de la commémoration du 48 anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine à savoir : le dialogue que je partage et défends comme credo politique sauf si celui-ci dans le cas de la situation que connaît actuellement la République Centrafricaine ne doit non seulement porter atteinte à la forme laïque ni au statut du chef de l'Etat naturellement et encore moins à la Constitution elle-même à laquelle comme disait Montesquieu « ne devrait toucher que d'une main tremblante ». Toutefois, pour vous témoigner mon adhésion de principe au dialogue, j'ai mandaté le groupe des sages dont l'une des missions est de rapprocher les vues de nos citoyens sur une question donnée à l'effet de commencer à jeter les bases de la forme que pourrait prendre ce dialogue souhaité. Le Président Zokoué doit être à pieds d'œuvre en ce moment sur la question et nous attendons de voir les propositions soumises à ce niveau avant d'aviser.

Mes biens chers compatriotes, conforté par l'amélioration relative des conditions générales de notre existence, je ne permettrais plus que s'installe à nouveau, le désordre dans notre pays qui en a longtemps souffert alors que nous devrions consacrer nos talents à rattraper le retard que nous avions pris depuis la construction de la République Centrafricaine. Plus jamais de division et d'anarchie dans tous les compartiments de la vie de notre société, je m'engagerais comme je l'ai juré lors du serment que j'ai prêté sur la Constitution le 11 juin 2005 à protéger la Centrafrique de toutes mes forces et en faire une société plus solidaire et plus unie.
Je veillerais à préserver nuits et jours l'héritage du Président Barthélemy Boganda dans toute sa plénitude. Quelque soit l'application faite des actions que nous avons su mener grâce à la dynamique consensuelle que nous avons inspiré depuis le 15 mars 2003 et la Traverse par nature toujours insuffisante. Nos concitoyens veulent toujours plus mais ne vont jamais assez vite et assez loin pour assurer les conditions d'existence des moins favorisés.
Tant que l'on se trouve dans une période de stagnation ou de recul, l'on considère son sort comme une fatalité à laquelle on se résigne. Mais l'on ne peut comme le dit aller plus vite que la vitesse du vent. Notre marche vers le progrès est certes lente, je puis vous assurer qu'ensemble, nous en garantirons l'heureux aboutissement.

Centrafricaines, Centrafricains, biens chers compatriotes
L'avènement de cette nouvelle année devrait nous permettre de réaffirmer notre attachement commun aux valeurs d'unité, de réconciliation nationale et de solidarité qui nous a permis de mener ensemble dans la sécurité, cette expérience de gestion consensuelle des affaires de l'Etat. De toutes ces réalisations menées en particulier celle qui nous a permis de renouer avec la communauté internationale, il est résulté et je puis personnellement en témoigner, un renouveau de notre rayonnement international.

Oui, nous sommes devenus dans la sous région, en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique et dans le monde entier, un pays respecté et écouté. Ce qui nous permet d'œuvrer de notre mieux à la recherche de la paix et du développement pour nous-même et pour l'ensemble des autres pays africains. En témoigne nos déplacements à l'invitation des gouvernements amis ou des organisations internationales que des milieux d'affaires et des grandes institutions d'influence mondiale. Comme je l'ai toujours promis, la République Centrafricaine depuis le 15 mars 2003 renaît de ses cendres et se met debout et s'est remise à nouveau en marche. Elle est résolument engagée pour la réalisation de son progrès. Cette marche en avant de tous et de chacun, il nous faut la poursuivre dans la persévérance et dans la fraternité de nos composantes ethniques. Je n'oublie pas que dans cette marche, nous sommes accompagnés, soutenus par nos frères et amis citoyens du monde qui ont choisi partager avec nous, nos efforts et parfois nos difficultés. Africains, Européens, Asiatiques, Américains, ils sont à des degrés divers, les témoins privilégiés et avertis de notre marche vers le progrès et la réconciliation, de la paix, de la sécurité et de l'intégrité de notre territoire.

En votre nom à tous, je leur souhaite ainsi qu'à leurs familles, nos vœux de santé, de prospérité et de longévité. En votre nom également, je formule le vœu les meilleurs aux représentants des pays frères et amis installés chez nous ainsi qu'à leurs familles. Je voudrais spécialement en cette fin d'année en votre nom mes biens chers compatriotes, rendre à nouveau un hommage appuyé au président Jacques Chirac dont l'attachement à la cause de la paix et de la stabilité dans le monde et particulièrement en Afrique n'est plus à démontrer.
J'associe naturellement à cet hommage, le Doyen El Hadj Omar Bongo Ondimba, président du comité ad hoc sur la République Centrafricaine, Denis Sassou N'guesso président de l'Union Africaine, le président Idriss Deby Itno ainsi que d'autres chefs d'Etat de la CEMAC pour leur contribution aux efforts de paix dans la sous région.

Vous me permettez de réserver une motion particulière à notre frère Kofi Annan, Secrétaire Général sortant des Nations Unies dont le cours du mandat 1996 – 2006 aura coïncidé avec nos périodes de difficultés en République Centrafricaine, ce qui lui a fait jouer un rôle de premier plan dans le règlement de la question centrafricaine de bout en bout.

En votre nom à tous, je lui renouvelle notre fraternelle reconnaissance tout en formulant le vœu qu'il continue à mettre son immense expertise au service de l'humanité.

Que les Nations Unies donc, l'Organisation Internationale de la Francophonie, l'Union Européenne, l'Union Africaine, la CENSAD, la CEMAC trouvent ici l'expression de l'amitié et de la gratitude de la République Centrafricaine.

Centrafricaines, Centrafricains, biens chers compatriotes
A chacun et à chacune de vous, je vous souhaite de tout cœur une bonne et heureuse année 2007
Vive la République, je vous remercie.

François Bozize Yangouvonda

 

 


Célébration de la Tabaski à Bangui

Bangui, 30 déc. 2006 (ACAP) - La communauté musulmane de la République Centrafricaine a célébrée samedi 30 décembre 2006, comme d'autres pays du monde, la fête de tabaski ou Aïd El kébir en présence du Président de la République, François Bozizé, qui était accompagné à la Mosquée centrale de Bangui du Médiateur de la République, le professeur Abel Goumba, du Président de l'Assemblée nationale, Célestin Leroy Gaombalet, du Premier Ministre Elie Doté, ainsi que quelques diplomates des pays musulmans accrédités en Centrafrique.

A cette occasion, l'Imam principal de la Mosquée de Bangui, Moussa Nahibi, à prêté serment accompagné d'une prière invoquant Allah, de purifier la République Centrafricaine afin que la paix et l'amour dominent le cœur des Centrafricains.

Le président François Bozizé a saisi cette occasion pour exhorter la communauté musulmane à s'impliquer dans la recherche de la paix, de la tolérance, du travail et de la concorde, tout en leur adressant ses meilleurs vœux pour l'année 2007.

il convient de noter que la fête d'Aïd El Kébir de cette année est célébrée autour du thème «amour, paix, unité, tolérance, unité nationale, réconciliation nationale, travail, source de progrès et du développement de la nation».

La fête de tabaski ou fête du mouton est célébrée dans le monde entier par les musulmans. Elle est considérée comme un rite à double signification à la fois rituelle et historique, car la religion musulmane recommande chaque année en cette période le sacrifice d'un mouton.

 

 

 


Trois jours de jeûne et de prière pour la fin d'année 2006

Bangui, 28 déc. 2006 (ACAP) - Le ministre intérimaire de l'Intérieur chargé de la Sécurité Publique, M. Paul Otto, a annoncé jeudi 27 décembre 2006, l'observation de « trois jours de jeûne et de prières de repentance, de pardon et de remerciements à Dieu l'Eternel Tout-Puissant », à l'occasion de la célébration de la fête de nouvel an 2007.

Le communiqué officiel précise que ces cultes et privations commenceront le vendredi 29 décembre à zéro heure et prendront fin le dimanche 31 décembre 2006 à 18 heures, clarifiant que les débits de boissons seront fermés à partir de samedi 30 décembre à 18 heures au dimanche 31 décembre 2006 à 18 heures.

Rappelons que cet arrêté ministériel fait suite à l'annonce du Président de la République, François Bozizé, dimanche dernier à l'Eglise Apostolique Sion de pk 3, où il avait invité le peuple centrafricain à observer trois journées de jeûne et de prière pour la fin de l'année 2006.

Actualité Centrafrique de sangonet