Le lieutenant Colonel Sylvain Ndountingaï nommé ministre des Finances, cumulant avec l’énergie. Premier ministre Elie Doté limogé ?


 

Sylvain Ndountingaï nommé ministre des Finances. Doté limogé ?

Bangui, 16 juil. 2007 (ACAP)- Le Président centrafricain François Bozizé a nommé lundi 16 juillet 2007 le Lieutenant Colonel Sylvain Ndoutingaï au poste de ministre des Finances, des mines et de l'énergie et M. Jean Chrysostome Mékondongo, ministre délégué auprès du ministre des Finances, des mines et de l'énergie chargé des mines et de l'énergie.

Sylvain Ndountingaï était depuis mars 2003, ministère des Mines, de l'énergie et de l'hydraulique et M. Mékondongo était jusqu'à lors, coordonnateur de l'Agence du secteur électrique à l'Energie centrafricaine (Enerca).
Le président Bozizé avait limogé le 13 juillet dernier M. Elie Doté qui s'occupait du ministère des Finances et du budget et son ministre délégué Nicolas Nganzé Doukou.

Lundi 16 Juillet 2007 - 17:34  - Dagoulou/ACAP

 

NDLR : en raison des fuites, le décret qui devait annoncer le départ du premier ministre Elie Doté a dû être retiré avant diffusion officielle ; ce dernier reste néanmoins en place mais amputé du ministère des finances qu’il dirigeait personnellement.

 

 

 

Document d’archive (2006) :

Elie Doté en première ligne

Mesures vigoureuses, réformes « impopulaires », le technocrate Elie Doté se bat contre lianes et ronces pour dégager le chemin.

M. Elie Doté lors d'un petit déjeuner de presse en avril 2006. Au second plan le ministre de l'intérieur, M. Michel Sallé. Ph. Vonou/Acap)

 

Le Premier ministre Élie Doté en a surpris plus d'un, non seulement par son maintien à la tête du gouvernement, mais aussi et surtout par le renforcement de son pouvoir en matière financière, suite au remaniement du gouvernement intervenu le 2 septembre 2006 et à la faveur duquel il a récupéré le portefeuille des finances et du budget.
Pourtant, la reconduction d'Élie Doté au poste de Premier ministre était prévisible quand on sait que, dans un environnement relativement hostile, il est parvenu, grâce à des mesures hardies, à dégoter un deuxième programme post-conflit sur lequel le régime de Bangui fonde son espoir de réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué : le versement régulier des salaires et traitements des agents de l'Etat.
Nommé Premier ministre alors qu'il achevait une carrière de fonctionnaire international à la Banque africaine de développement, le chef du gouvernement centrafricain, qui est perçu - jusques et y compris au sein de la majorité parlementaire censée le soutenir – comme un intrus, a dû faire face à plusieurs manifestations hostiles, dont les revendications salariales d'octobre 2005 à janvier 2006 et les protestations suscitées par l'augmentation des prix des produits pétroliers en janvier 2006.
Se faisant l'écho des appels à la démission et des rumeurs qui circulaient au sein des état-major politiques et dans les couloirs de l'Assemblée nationale au sujet du dépôt imminent d'une motion de censure, une certaine presse l'avait donné partant et avait même ouvert les paris sur le nom de son successeur à l'immeuble Petroca, siège de la Primature.
Exaspéré
par cette hostilité, qu'il met sur le compte des réformes engagées par son gouvernement, Élie Doté s'est résolu à animer, en avril dernier, un petit déjeuner de presse afin de couper court aux rumeurs et s'expliquer sur le bien-fondé de ses décisions dans certains dossiers, tels que le contrôle physique des agents de l'Etat, l'ouverture à Douala, au Cameroun, d'un guichet unique de dédouanement, l'augmentation des prix du carburant et de la Tva, etc.
« Le travail que nous avons commencé se poursuivra et nous irons jusqu'au bout, mais dans le respect de la loi  », avait alors affirmé le Premier ministre à propos du contrôle de l'effectif des fonctionnaires (contrôle paiement), promettant la radiation à ceux des 2699 agents de l'Etat traduits devant le conseil de discipline qui seraient convaincus d'avoir détourné une certaine somme d'argent.
Pour Elie Doté, la République Centrafricaine va mieux, même si ça ne se voit pas encore et cela, grâce aux mesures vigoureuses prises dans le prolongement du premier programme post-conflit (avril 2006) pour stabiliser le cadre macroéconomique et financier du pays par l'amélioration des recettes et la maîtrise des dépenses. A titre d'exemple, il avait cité les recettes douanières des 3 premiers mois de 2006, en augmentation par rapport à la même période de 2005, avec 5,8 milliards F CFA, contre 3,8 milliards F CFA pour la même période de 2005.
Dans un discours bilan, après une année à la primature, Élie Doté passe en revue les mesures appliquées par son gouvernement dans le but d'augmenter les recettes et maîtriser la masse salariale. Il s'agit au niveau de l'administration des impôts de la généralisation du numéro d'identification fiscale (Nif) à tous les opérateurs économiques et du renforcement du contrôle fiscal.
Du côté de la douane, les mesures concernent l'instauration d'une identification plus précise des produits d'origine CEMAC et d'une caution systématique de 50 millions F CFA à tout commissionnaire de douane ainsi que la mise en place d'une cellule de gestion du transit et d'un guichet unique de dédouanement au port de Douala, au Cameroun, suivie de l'adoption du système informatique Sydonia.
L'augmentation des prix de carburant et du taux de Tva (qui passe de 18 à 19%) s'inscrit également dans la logique de renforcement des recettes de l'Etat.
Quant à la maîtrise des dépenses, en particulier de la masse salariale dont le dérapage a souvent été pointé par les institutions financières internationales, le chef du gouvernement se réjouit des résultats de l'opération de contrôle paiement, qui a, selon lui « permis d'identifier de nombreuses fraudes et un nombre considérable de fonctionnaires fantômes », avec à la clé une économie d'environ 700 millions F CFA.
« Ces différentes mesures prises ont donné satisfaction à nos partenaires, notamment le FMI qui a approuvé en janvier 2006 un second programme post-conflit que nous sommes en train d'exécuter », explique Elie Doté, qui conclut toutefois à la nécessité de « poursuivre les réformes structurelles et institutionnelles appropriées en vue d'accroître les recettes publiques », de manière à rendre possible « un programme plus vaste appuyé par la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) », qui ouvrirait l'accès à l'initiative en faveur des pays pauvre très endettés (PPTE).
Mais l'explication de texte du Premier ministre n'a pas suffi à convaincre l'opinion, à commencer par les fonctionnaires des douanes, premiers pourvoyeurs du trésor public, régulièrement tancés par le chef de l'Etat, François Bozize Yangouvonda, pour insuffisance de résultats.
A l'appel de leur syndicat, ceux-ci ont engagé, fin juin 2006, avec le ministre des Finances Théodore Dabanga, un bras-de-fer qui a fini par entraîner le limogeage du ministre et la dissolution de l'administration des douanes.
Devenu ministre des Finances au lendemain de ce bras-de-fer meurtrier, le chef du gouvernement se retrouve désormais seul en première ligne sur le front social que ni les fins de mois difficiles, ni la « guérilla » engagée par le syndicat des douaniers ne saurait contribuer à apaiser.
Il lui appartient donc maintenant de trouver, dans le cadre du dialogue social, la force de persuasion nécessaire pour faire des partenaires sociaux ses alliés objectifs.

 

Vendredi 22 Septembre 2006

SPN

Source : http://www.tendanceseco.com/index.php?action=article&numero=142

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