République centrafricaine : les violences armées augmentent

Un communiqué de presse de CICR Comité International de la Croix-Rouge

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est appelé à renforcer substantiellement ses activités humanitaires en République centrafricaine, en particulier celles en faveur des personnes déplacées et de leurs communautés d'accueil.

Dans les prochains mois, près de 100 000 personnes bénéficieront de la distribution de matériel d'urgence (moustiquaires, couvertures, bâches, nattes, kits de cuisine, seaux, savon) et d'outils agricoles. Toutes les distributions d'assistance du CICR seront menées avec la collaboration de tous les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine.

L'extension géographique et l'intensification des violences armées dans le nord du pays ont été accompagnées de nombreux déplacements de la population civile. Fin 2006, de violents combats se sont produits dans le nord-est entre l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) et les forces gouvernementales, d'une part, et un conflit armé a opposé dans le nord-ouest l'Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) et les forces armées centrafricaines, d'autre part

Souvent, les populations civiles ont été prises entre deux feux. Des villages entiers ont été saccagés ou brûlés, et leurs habitants soumis à de graves exactions. Les hostilités auraient provoqué le déplacement d'un nombre important de personnes, entre 150 000 et 280 000 selon les estimations.

Le CICR renforcera également ses activités de protection en faveur de la population civile et des personnes privées de liberté en rappelant à toutes les parties concernées leur obligation de respecter les dispositions du droit international humanitaire

« Face à la dégradation de la situation humanitaire et aux besoins des dizaines de milliers de personnes en détresse, le CICR a accentué sa présence sur le terrain, a déclaré Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine. Cela nous a permis d'avoir un accès privilégié aux personnes se trouvant dans les zones de conflit et de leur venir en aide. Notre présence étant plus marquée, nous avons aussi pu établir un dialogue permanent avec tous les acteurs armés, qui reconnaissent notre neutralité et notre indépendance. »

Présent en République centrafricaine depuis 1997, le CICR a dès 2006 considérablement renforcé sa présence dans les zones de conflit, et cela afin d'être en mesure de s'adapter à la nature, à l'ampleur et à l'urgence des besoins. Des bureaux du CICR sont déjà opérationnels à Paoua et à Kaga-Bandoro (nord-ouest), et l'ouverture d'un nouveau bureau est prévue à Birao (nord-est). La délégation compte actuellement 17 expatriés et 80 employés nationaux.

Pour pouvoir mener à bien ses activités humanitaires, le CICR demande à ses donateurs 5,5 millions de francs suisses supplémentaires, ce qui portera son budget à près de 10,8 millions de francs en 2007.

(Source: News Press 05/06/2007 11:47)