BANGUI, AFP, 06 novembre 2007 - Le
président centrafricain François Bozizé a "tendu la main" mardi à la principale
rébellion du nord-ouest du pays, invitée à participer à un "dialogue politique",
et a demandé "pardon" pour toutes les violences commises dans cette région, y
compris par l'armée centrafricaine.
"Les autres groupes armés ont déjà
désigné leur représentant au comité préparatoire du +dialogue politique
inclusif+ que je compte convoquer pour trouver des solutions aux problèmes de
notre pays", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours retransmis par la
radio nationale depuis Bocaranga, dans l'extrême nord-ouest de
"J'invite l'APRD (Armée populaire de
restauration de la démocratie) à désigner son représentant au sein de ce
comité", a-t-il poursuivi en langue sango.
Le comité, qui doit préparer le
futur "dialogue politique", doit comprendre cinq représentants de la majorité,
cinq de l'opposition, cinq des pouvoirs publics et cinq de la société civile,
ainsi que trois des groupes rebelles.
Le président n'a pas précisé quels
groupes armés avaient déjà nommé leur représentant.
"Je tends la main au groupe armé qui
mène la guérilla dans la région pour lui demander de renoncer à la confrontation
armée et de faire la paix", a ensuite lancé, en français, le chef de
l'Etat.
"Dans cette confrontation armée, il
n'y a ni vainqueur ni vaincu, mais c'est la population qui paie un lourd
tribut", a-t-il estimé.
Repassant au sango, il a ensuite
demandé "pardon" pour les violences commises. "Le sang a beaucoup coulé à cause
des +coupeurs de route+, des groupes armés, des rebelles et l'armée. Pour tout
cela, je vous demande pardon", a-t-il dit.
Dans un rapport publié en septembre,
l'organisation Human Rights Watch (HRW) accusait l'armée centrafricaine d'avoir
tué depuis mi-2005 des centaines de civils, incendié plus de 10.000 maisons et
provoqué l'exode de centaines de milliers de personnes dans le nord du
pays.
Le même mois, Amnesty International
faisait état d'exactions perpétrées, dans le nord, aussi bien par l'armée que
par les rebelles et les "coupeurs de route".
"Nous devons mettre un terme à ces
conflits (...) et nous consacrer uniquement au développement de notre pays qui a
trop regressé", a encore affirmé M. Bozizé.
"Que faisons-nous de nos richesses
naturelles, pendant que tout autour de nous, nos voisins progressent dans divers
domaines? Il suffit pour s'en rendre compte de traverser les frontières pour
découvrir le fossé qui nous sépare en termes de développement économique",
a-t-il déploré.
Actualité Centrafrique de sangonet