La presse centrafricaine euphorique après la table ronde de Bruxelles
Bangui, 29 octobre 2007 (ACAP) - Les
journaux centrafricains, d'ordinaire très critique à l'endroit des autorités de
Bangui, rivalisaient de superlatifs, lundi, pour commenter les résultats et
identifier le vainqueur de la table ronde qui a mis face à face le 26 octobre
dernier à Bruxelles, en Belgique, les bailleurs de fonds et le gouvernement du
Premier Ministre Elie Doté, soutenu par le président François Bozizé.
« Table ronde de Bruxelles : la joie
des Centrafricains à l'annonce des résultats », titre en manchette le quotidien
Le Citoyen, pour qui les 300 milliards F CFA promis par les bailleurs de fonds
pour une période de 3 ans constitue une réussite qui est « l'œuvre de la nation
toute entière qui a dû consentir d'énormes sacrifices pour que Kangara
[sobriquet du président Bozizé] et le gouvernement aboutissent à ce résultat
Le journal affirme espérer qu'avec
cette bouffée d'oxygène, qui arrive « contre toute attente », le gouvernement,
qui n'attendait que 50 milliards F CFA, « va continuer dans les réformes et
surtout la bonne gouvernance pour qu'enfin les Centrafricains retrouvent la joie
de vivre des années 60 et 70 ».
Même son de cloche chez le quotidien
Le Confident, qui prévient, sous le titre « Examen de passage réussi par Bozizé
! », que « cet appui financier qui prend en compte la situation sociale et
humanitaire de
« Véritable exploit », commente de
son côté le quotidien Le Démocrate, qui met l'exploit en question à l'actif « de
la perspicacité » du Premier ministre Elie Doté et de son ministre de l'Economie
et du Plan, Sylvain Maliko et suggère la création d'une « structure intégrée de
gestion de ce fonds » car, explique le journal, « les donateurs vont veiller à
ce que cette somme soit mieux utilisée ».
« 300 milliards : Bravo !
Félicitations Boz ! », s'extasie pour sa part le quotidien Centrafrique Matin à
la « Une » de sa livraison de lundi sur laquelle on peut voir côte à côte une
photo du président Bozizé et une autre montrant 3 sacs dont l'apparence suggère
un contenu composé d'espèces sonnantes et trébuchantes.
« Il est permis d'espérer, de croire
en l'avenir », se réjouit le journal, qui regrette qu'il ait « fallu plus de
trois décennies de misère, de souffrance pour enfin voir les bailleurs de fonds
au chevet de
« Si Boz ne verse pas dans les
sentiments, son deuxième mandat est en poche sans bavure », prédit Centrafrique
Matin, qui invite le chef de l'Etat centrafricain à « revoir le gouvernement,
pour placer l'homme qu'il faut à la place qu'il faut » et « nos frères qui ont
pris des armes [à] se rendre à l'évidence » car, conclut-il « le pays ne peut
demeurer éternellement anti-paix ».
L'ombre à ce joli tableau vient du
quotidien L'Hirondelle, qui, sous le titre « Quelle trêve sociale après
Bruxelles », prévient qu' « en attendant que les choses sérieuses ne débutent en
2008, le gouvernement centrafricain, enclin à tout attendre de l'extérieur,
rencontrera entre temps les enseignants du supérieur et les syndicats sur son
passage, respectivement le 17 novembre et le 31 décembre
Il conviendrait de signaler, dans la
rubrique « pas comme les autres », un reportage dans les coulisses de Bruxelles,
signé du correspondant du quotidien L'Indépendant, unique journaliste de la
presse écrite privée à effectuer le déplacement.
Sous le titre « 600 millions de
dollars promis à
Actualité
Centrafrique de sangonet