Communiqué final des Premiers états généraux des médias centrafricains et séminaire de formation des professionnels des médias

 


COMMUNIQUE FINAL DES PREMIERS ETATS GENERAUX DES MEDIAS CENTRAFRICAINS (PEGMC)

A l'initiative du gouvernement centrafricain, se sont tenus, du 27 août au 1er septembre 2007 au palais de l'Assemblée Nationale, à Bangui, les Premiers Etats Généraux des Médias Centrafricains, organisés en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), avec l'appui technique et matériel de l'Organisation internationale de la Francophonie, de l'Unesco et du Bureau des Nations Unies en Centrafrique (Bonuca).

La cérémonie d'ouverture de ces assises a été présidée par le Président de la République, François Bozizé, qui a notamment déclaré qu'« une bonne démocratie a besoin d'une presse active et efficace, qui informe correctement les citoyens des affaires de l'Etat, mais aussi de la vie quotidienne de l'opinion et des préoccupations de tous les compatriotes ».

Deux cent sept délégués représentant les professionnels des médias ainsi que ceux d'autres secteurs ont pris part aux travaux de ces Etats Généraux qui avaient pour objectif de permettre aux acteurs des médias de faire une analyse critique de leur pratique professionnelle afin de formuler des recommandations et résolutions visant à améliorer la qualité de leurs prestations.

Dix consultants nationaux ont apporté leur contribution aux travaux, en présentant en séances plénières, les 27 et 28 août, des communications suivies de débats sur des thèmes liés, notamment, aux relations entre les médias et les différents pouvoirs, aux conditions de vie et de travail des professionnels des médias, à la collaboration entre les professionnels des médias de service public et ceux des médias privés, à la carte de presse aux statuts et missions des radios et télévisions privées, à l'aide de l'Etat aux médias privés et à la réforme du Haut Conseil de la Communication.

Cinq
experts internationaux ont complété la série de communications, en portant un regard critique sur la presse centrafricaine et en présentant l'expérience des instances de régulation et d'autorégulation du Burkina Faso et du Bénin.

Les participants se sont ensuite répartis dans 3 commissions thématiques (médias publics, médias privés, instances de régulation et d'autorégulation) et procédé, les 29 et 30 août à l'état des lieux de chaque secteur, avant de formuler des propositions de recommandations et de résolutions, qui ont été soumises à la plénière le 31 août 2007.

A l'issue des débats en plénière, les participants ont adopté 30 recommandations, 6 résolutions et 3 motions de remerciement.

RECOMMANDATIONS

A L'ENDROIT DU GOUVERNEMENT

Dix sept (17) recommandations s'adressent au gouvernement et visent :
1°) l'inscription de la communication parmi les priorités du gouvernement et dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté ;
2°) l'octroi d'une aide d'urgence aux médias publics et privés pour leur permettre de remplir efficacement leur mission de service public ;
3°) la mise à exécution des dispositions des articles 75, 76, 77 de la loi n° 05.002 relative à la liberté de la communication en République Centrafricaine ;
4°) la ratification par l'Etat centrafricain dans les meilleurs délais de l'accord de Florence de 1950 et ses annexes de Naïrobi de 1976, de même que l'adhésion à la déclaration de Windhoek de 1991 ;
5°) la mise en application de la loi n° 03.006 du 25 janvier 2003 et du décret d'application n° 03.040 du 17 février 2003 relatifs à la création de l'Office de radio télévision centrafricain (ORTCA), pour permettre à la fois une amélioration des prestations et une meilleure prise en charge des personnels de la radiodiffusion et de la télévision publiques ;
6°) la prise de dispositions légales et réglementaires nécessaires, notamment la relecture du statut général de la Fonction publique, pour l'attribution d'indemnités conséquentes aux personnels des médias publics, en attendant l'adoption d'une convention collective dans le cadre de l'ORTCA ;
7°) la construction et l'équipement d'un nouvel immeuble pour abriter les services de la radiodiffusion, de la télévision publiques et de l'Agence Centrafrique presse (ACAP) ;
8°) l'érection de l'Agence Centrafrique Presse (ACAP) en office et sa dotation en moyens adéquats pour l'accomplissement de sa mission ;
9°) la couverture de tout le territoire national en ondes satellitaires numériques pour la radio et la télévision du secteur public ;
10°) la facilitation de la création d'entreprises de médias et de structures de production audiovisuelle en prenant des mesures incitatives telles que l'allègement des charges et la simplification des formalités de création par la mise en place d'un guichet unique, un plafonnement du cumul des sommes exigées pour l'agrément et la création d'entreprises de presse audiovisuelles ;
11°) la construction d'un siège pour le Haut Conseil de la Communication et sa dotation en ressources humaines compétentes ainsi qu'en moyens financiers et techniques nécessaires à l'accomplissement de sa mission ;
12°) la mise en évidence du rang protocolaire qui revient au président du Haut Conseil de la Communication dans les cérémonies officielles ;
13°) l'application de la politique nationale de l'égalité et de l'équité en ce qui concerne les recrutements, la répartition des tâches, la formation et les nominations aux postes de responsabilité au Ministère de la Communication, autant que dans toutes les autres instances de décision ;
14°) l'encouragement par les pouvoirs publics et les partenaires au développement de l'émergence d'une presse féminine de qualité ;
15°) la réactivation des accords de coopération existant entre le Centre cinématographique marocain et le Ministère de la Communication ;
16°) la création d'un fonds de soutien aux médias ;
17°) l'exploration de nouvelles voies et de nouveaux moyens dans le cadre de la coopération multilatérale auprès de l'Unesco, de l'Union Européenne, de l'Organisation internationale de la Francophonie notamment, en vue de favoriser l'émergence de professionnels dans cette branche des médias qu'est le cinéma ;
18°) la mise en place un comité de suivi et sa dotation en moyens attachés à sa mission pour une période d'un an.

A L'ENDROIT DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT

Les participants aux Premiers Etats Généraux des Médias Centrafricains recommandent :

1 – Un appui aux efforts des médias en vue de les doter des moyens modernes de Communication ;

2 – L'ouverture d'une imprimerie de presse ;

3 – un appui au renforcement des capacités de l'observatoire des Médias Centrafricains pour un respect plus affirmé de la déontologie et de l'éthique par les professionnels des médias ;

4 – une contribution à la création d'un Fonds de Soutien aux médias ;

5 – Un soutien plus visible dans le domaine des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication pour favoriser l'émergence des journaux en
ligne ;

6 – un apport constant aux médias privés en vue de favoriser un meilleur maillage du
territoire national pour aider la population à accéder à l'information dans le cadre
du pluralisme d'opinions.

A L'ENDROIT DU HAUT CONSEIL DE LA COMMUNICATION (H.C.C.) ET A L'OBSERVATOIRE DES MEDIAS CENTRAFRICAINS (O.M.C.A.)

Les participants aux Premiers Etats Généraux des Médias Centrafricains recommandent :

1 – l'instaurer d'une étroite collaboration entre le Haut Conseil de la Communication et l'Agence de Régulation des Télécommunications dans les domaines de leurs compétences ;

2 – une aide au renforcement des capacités des associations professionnelles en vue
d'une meilleure défense des intérêts moraux des personnels et leur promotion
sociale ;

3 – l'acquisition d'équipements de monitoring et des ressources adaptées à leurs
missions, tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays ;

4 – la création et la gestion, en accord avec le gouvernement et les partenaires au
Développement, d'un Fonds de Soutien et une subvention aux Médias Privés ;

5 – la restructuration de l'Observatoire des Médias Centrafricains pour plus
d'efficacité ;

6 – la réglementation de l'accès des médias publics et privés au marché publicitaire en
tenant compte des cahiers de charges des organes respectifs.

RESOLUTIONS

Les Professionnels des Médias ont adopté les résolutions suivantes qui visent à :

1. exiger aux organes des médias de se conformer à la loi et de régulariser leur situation juridique dans le plus bref délai ;

2. tout mettre en œuvre pour accélérer l'attribution de la carte de presse qui est la condition sine qua non du respect des journalistes ;

3. renforcer les capacités des associations professionnelles et travailler dans la confraternité ;

4. œuvrer, selon les possibilités matérielles et financières, dans le sens de l'amélioration de la qualité de leurs organes, afin de mieux remplir leur rôle d'utilité publique ;

5. contribuer à l'élaboration d'une convention collective spécifique au secteur des médias dans le but de l'amélioration des conditions de vie des professionnels des médias ;

6 œuvrer dans le sens de l'amélioration de la qualité des organes, afin de mieux remplir leur rôle d'utilité publique.

Dans son discours de clôture des PEGMC, le Premier Ministre Elie Doté, représentant personnel du Président de la République, a annoncé que le gouvernement allait inscrire la communication parmi les priorités de l'Etat.

Fait à Bangui, le 1er septembre 2007

Source :ACAP -  http://www.acap-cf.info - Prospert YAKA MAÏDE (5 sept 2007)

 


Les journalistes centrafricains à l'école de la déontologie et de l'éthique professionnelle

Bangui, 06 sept (ACAP)- Le ministre de la Communication, de la Réconciliation nationale, de la Culture démocratique et de la Promotion des droits de l'Homme, M. Aurélien Simplice Zingas, a ouvert mercredi 05 septembre 2007, à Bangui, un séminaire de formation des professionnels des médias sur le thème « La protection des journalistes et la législation des médias ».

 

 

L'objectif de ce séminaire, organisé par l'Union des journalistes de Centrafrique (Ujca) en partenariat avec l'Unesco et qui regroupe une cinquantaine de participants venus de la presse du secteur public et de la presse privée indépendante, est de permettre aux journalistes de maîtriser davantage les différentes règles et les différents textes qui régissent leur profession.

M. Zingas a déclaré dans son mot d'ouverture que le thème retenu pour cette formation revêt une importance capitale. « Car la parfaite connaissance de l'ensemble des lois et des dispositions qui régissent la profession de journaliste est primordiale pour éviter aux acteurs concernés de tomber dans les travers les autres lois qui régissent la société ».

« Le journaliste est avant tout un citoyen et les textes qui régissent sa profession ne le dispensent nullement de la bonne observance des autres textes », a renchéri M. Zingas.

Pour le président de l'Ujca, M. Macka Gbossokotto, la tenue de ce séminaire sur la déontologie et l'éthique de la profession est la traduction en acte d'une des recommandations fortes des premiers états généraux des médias centrafricains, à savoir la formation.

« C'est en effet du respect des règles de la déontologie et de l'éthique professionnelle ainsi que les suivis des lois et règlements de notre pays que dépendront votre sécurité et votre place au sein de la société centrafricaine », a-t-il souligné.

« Votre responsabilité est immense dans la construction de la cohésion nationale après les affres des diverses crises récurrentes qui ont engendré la division, le tribalisme et le régionalisme », a-t-il déclaré.

« Je souhaite que ce séminaire vous offre l'occasion d'ancrer à jamais en vous les règles de déontologie afin de faire de vous des professionnels respectés et respectueux des autres », a-t-il conclu.

La chargée d'Antenne de l'Unesco à Bangui, Mme Hélène Cron, a pour sa part indiqué que cette première formation sur la protection des journalistes et la législation des médias sera suivie de deux autres sur le reportage et la gestion des petites entreprises de presse ainsi que d'une formation de base sur le Design, la maquette et la mise en page.

Durant trois jours, les participants seront entretenus par le Professeur Tchindi de l'Ecole supérieure des techniques de l'information et de la communication de Yaoundé (Estic) et M. Athanase Karayénga, responsable à la Fondation Hirondelle à Genève, ainsi que des experts nationaux sur plusieurs thèmes dont liberté de la presse et protection des journalistes, déontologie et éthique professionnelle, diffamation et injures.

Il convient de rappeler que cette formation intervient 4 jours après la tenue des Premiers Etats Généraux des Médias Centrafricains (PEGMC) au cours desquels la presse nationale a été très critiquée pour sa non maitrise des règles élémentaires de la profession.

Source :ACAP -  http://www.acap-cf.info - J. Soupou (6 sept 2007)

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