Réactions prudentes
au nouveau cessez-le-feu en République Centrafricaine
BANGUI, 15 mai 2008
(IRIN) - La signature, le
9 mai, d'un accord de paix et de cessez-le-feu entre le gouvernement de
La trêve conclue
avec l'Armée populaire pour la restauration de la république et la démocratie
(APRD), basée dans le nord-ouest de
Outre la cessation
des hostilités, l'APRD a entrepris de cantonner ses combattants à leurs bases.
L'accord a également ouvert la voie à une amnistie, soumise au vote d'un projet
de loi qui doit être présenté devant l'Assemblée nationale.
« C'est un pas en
avant dans la résolution du conflit », a affirmé le professeur Mathias Morouba,
président de l'Observatoire centrafricain des droits de l'Homme (OCDH) et de
« La population a
envie de vivre autre chose. [Les habitants sont] dans une situation de détresse
», a-t-il déclaré, ajoutant que l'accord ne représentait qu'un élément de la
solution à long terme qu'il faudra trouver aux problèmes de
« D'accord pour le
règlement politique. Mais quelle sera alors la situation de ceux qui ont eu à
perdre des parents ou des biens lors de la rébellion ? Il faut que le
gouvernement prenne en compte la situation de ceux-là ; sinon, nous risquons de
former à l'avenir d'autres rebelles », a prévenu M. Morouba.
Jusqu'ici, pour Toby
Lanzer, coordinateur humanitaire des Nations Unies en RCA, ce dernier
cessez-le-feu, qui fait suite à d'autres accords semblables, conclus avec deux
autres groupes rebelles, est « le meilleur signe de la possibilité d'une paix
durable dans la région nord-ouest de
En effet, dans le
nord-ouest de
Mais à en croire
Christophe Ndouba, député de Paoua, une ville du nord-ouest du pays, il est
encore trop tôt pour pouvoir mesurer l'apport de cet accord, signé avec l'APRD.
« Les populations
sont toujours [dans la] brousse, d'autres restent dans les camps de réfugiés, au
Tchad. Il est donc trop tôt pour [que je puisse dire si] cet accord va alléger
ou améliorer les conditions de vie de la population », a-t-il déclaré à IRIN.
Un avis partagé par
un responsable humanitaire, qui n'a pas souhaité être nommé : « Il faut encore
attendre une à deux semaines. Même la population de Paoua n'est pas encore
informée de la signature de cet accord. Il est trop tôt pour avoir notre
réaction », a-t-il déclaré.
Pour Stanislas
Bango, conseiller politique du président François Bozizé, cet accord « est
bienvenu, dans la mesure où il va déboucher sur un accord de paix global ».
« La paix va enfin
revenir au pays, ce qui permettra au gouvernement de consacrer de l'argent aux
projets de développement, au lieu d'investir dans la guerre. Avec cet accord de
paix, les investisseurs vont arriver dans le pays et les populations en général
vont [en] tirer profit », a-t-il affirmé.
Actualité Centrafrique de sangonet