Les combats de lundi pour la prise de Birao en République centrafricaine ont fait 12 morts, selon les rebelles

Les combats pour la prise de Birao, ville du nord-est de la Centrafrique tombée lundi aux mains de rebelles, ont fait dix morts dans les rangs de l'armée et deux parmi les assaillants, a affirmé mardi un porte-parole du groupe qui assure contrôler cette localité.

"Les combats ont duré en tout 45 mn, il n'y a pas eu de résistance. Les forces régulières ont été mises en débandade", a déclaré à l'AFP par téléphone satellitaire le capitaine Abakar Sabone, porte-parole de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qu'il a présenté comme une alliance de rebelles centrafricains.

"Nous avons dénombré 10 morts parmi les forces gouvernementales et 2 dans nos rangs", a-t-il ajouté, assurant que les rebelles ne s'étaient pas "attaqués aux civils".

Selon le capitaine Sabone, les rebelles ont récupéré onze véhicules des Forces armées centrafricaines (Faca), "dont deux équipés et bourrés d'armes".

La présidence centrafricaine a reconnu lundi soir que Birao, à plus de 800 km au nord-est de Bangui, près des frontières tchadienne et soudanaise, avait été "investie" par des "assaillants non identifiés" venus selon elle du Soudan voisin, qu'elle a accusé d'"agression barbare".

Sans fournir de bilan précis, la présidence a évoqué "des pertes en vies humaines au sein des forces armées nationales" et "de la population civile".

Le capitaine Sabone a présenté l'UFDR comme une coalition créée en septembre au Rwanda et réunissant trois groupuscules centrafricains dont la prise de Birao est le premier fait d'armes d'envergure. Son chef est Michel Am-Non Droko Djotodia, inconnu sur la scène centrafricaine.

L'attaque de Birao avait dans un premier temps été attribuée à une autre petite rébellion, l'Union des forces républicaines (UFR) du lieutenant Florian Ndjadder-Bédaya, mais le porte-parole de l'UFDR a assuré que les deux mouvements n'étaient pas liés.

La nouvelle alliance rebelle "s'engage à mener des actions militaires contre le pouvoir anti-démocratique, mafieux et ethnique du président François Bozizé, qui s'oppose au dialogue", a expliqué son porte-parole.

Toujours selon le capitaine Sabone, le chef d'état-major de l'UFDR est "le général Moustapha Maloum", nom de guerre d'Abdoulaye Miskine, un ancien homme de main du président déchu Ange-Félix Patassé, renversé en mars 2003 par le général Bozizé et aujourd'hui exilé au Togo.

Quant au capitaine Sabone, il faisait partie des "libérateurs" qui ont accompagné François Bozizé dans sa conquête du pouvoir. Il a pris la tête en 2004 d'un mouvement d'"ex-libérateurs" qui se jugeaient mal récompensés.

Source : http://afriklive.com/ avec AFP – 16 juillet 2008

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