Amnistie
générale en Centrafrique ou orchestration d’une parodie?
Pendant
longtemps, nous nous étions demandés quelle définition élémentaire de la
démocratie devrait être clairement énoncée, afin de mieux en faire saisir le
sens aux citoyens centrafricains, et, surtout à ceux et celles qui avaient
prétendu en être les émules, c’est à dire les politiciens, leurs activistes et
les chefs des rébellions armées dans le pays. Selon nous, le terme démocratie serait
plus que la déclaration universelle des droits de l’homme dont l’usage des
termes juridiques éloquents avaient peut-être causé la consternation, quant à ce
qui concerne son application, au sein d’une classe politique d’amateurs dans le
pays et à l’étranger. Mieux encore,
le terme démocratie serait plus que ce que les écoliers centrafricains avaient
appris par coeur et qui avait été traduit par “le gouvernement du peuple par le
peuple pour le peuple”. Mais si
cette dernière définition avait été aussi facile que cela à comprendre et à
traduire, pourquoi donc l’application desdits préceptes par les régimes
politiques dans le pays n’avait pas coulé de source? Pourquoi les régimes politiques
successifs à Bangui avaient eu tant de mal à les adopter? Pourquoi chacun d’eux, y compris Bozizé
et les rébelles avaient refusé de prendre en considération les véritables
bénéficiaires du processus de gouvernement? Enfin et pour éviter toute mauvaise
interprétation du terme, nous étions arrivés à la proposition qui suit. La démocratie serait un accord tacite
qui avait insisté sur la protection réciproque des membres d’une société par
chacun et par tous. Ce serait
l’accord de protéger, chacun, ses arrières et de protéger les arrières des
autres. Plus simplement, ce serait
la participation de tous les membres d’une société à la protection des intérêts
de chacun et de tous et, par conséquent, des intérêts de toute la
communauté. Mieux encore, la
démocratie serait simplement l’acceptation de veiller au bien-être de chacun et
de tous. Ce modèle d’organisation ou de gouvernement qui rappellerait la
pratique dans la société helvétique, avait été également observé, soit dit en
passant, chez d’autres espèces animales, telles les fourmis ou les
abeilles. Et nous avions été
heureux de nous demander si ce modèle d’organisation démocratique n’avait pas
été celui, idéal pour la survie de la société et, qui avait en même temps,
ouvert le champ à l’émancipation de ces sociétés particulières à travers les
âges!
Lorsque des
décisions prises par un gouvernement souverain à Bangui, ou par un gouvernement
inféodé à Libreville, N’djamena, Tripoli ou Paris, ou encore par les députés
d’une assemblée nationale en Centrafrique ne prennent pas en compte la
préservation des intérêts ou le bien-être de chaque citoyen centrafricain, ces
décisions prises sans réflexion profonde pour faire plaisir à Bozizé, à
Démafouth ou à de nombreux autres criminels, et, dont toutes les conséquences
n’avaient pas été explorées et mesurées, ces décisions avaient cessé d’être
considérées comme la démonstration dune bonne gouvernance selon la définition de
la démocratie que nous avions donnée plus haut. Parce que ces décisions n’avaient pas
été prises en connaissance des règles démocratiques élémentaires et dans le sens
des intérêts véritables de tous les citoyens centrafricains, victimes des actes
odieux de leurs agresseurs, nous considérerons ces décisions non
qualifiées. De fait, ces mauvaises
décisions retireraient toute la crédibilité et la prétention à Bozizé et à
l’assemblée nationale, de parler d’un gouvernement pour le peuple ou de parler
au nom du peuple centrafricain. Ces
mauvaises décisions devraient devenir immédiatement nulles et non à venues,
parce que leurs bases avaient foulé aux pieds le principe même du respect de la
démocratie et entre autre du
respect des droits fondamentaux des centrafricains. Ces mauvaises decisions n’avaient pas
pris en compte le principe d’une justice équitable et avaient oublié les
fondements mêmes de la construction d’une société harmonieuse, paisible et dont
ses membres pouvaient aspirerait à mieux.
Et l’exemple d’une telle mauvaise décision avait été celle de l’amnistie
générale de criminels, et, qui avait laissé un goût amer dans la bouche de la
majorité des centrafricains.
Par ailleurs,
nous estimerons pour notre part que la majorité des centrafricains n’avait pas
été consultée, même si les apparences indiqueraient que ces hommes et ces femmes
qui avaient été élu(e)s par les centrafricains pour siéger à l’assemblée
nationale, représenteraient tout le peuple centrafricain et chaque citoyen. Si un sondage d’opinion ou un référendum
avait été organisé à ce sujet, pensez-vous que les résultats auraient conclu que
la majorité des centrafricains aurait été favorable à une loi d’amnistie
générale des criminels nationaux et étrangers qui avaient causé d’énormes peines
aux fils et filles du pays?
N’étant pas
particulièrement concernés par le bien-être des citoyens centrafricains, les
politiciens, députés de la majorité ou ceux d’une opposition, et, les rébelles
en armes, avaient fait croire à l’exercice des principes de la démocratie en
Centrafrique. Un exemple avait été
la décision de l’amnistie générale, votée par une assemblée nationale, et, qui
avait enfin mérité l’attribut de loi sous le paraphe de Bozizé. Dans ce contexte, vous auriez cru que
Bozizé, le président de l’assemblée nationale, et les chefs des partis
rassemblés au sein de l’UFVN, auraient, chacun en ce qui le concerne, pris la
peine d’expliquer de manière intelligible et intelligente aux victimes des
meurtres, des viols, et autre crime et au peuple centrafricain tout entier, les
raisons profondes et la logique de l’amnistie générale qui élargissait tout ceux
qui avaient d’une manière ou d’une autre, causé des grandes souffrances à des
citoyens ou aux populations civiles des villes et des campagnes dans le
pays. La raison du silence de
chacun d’eux se résumerait par une arrogance qui leur ferait dire pourquoi
devrions nous rendre compte au peuple puisque nous sommes les maîtres? Et la contemplation d’une telle réplique
ou d’un tel raisonnement ne contradicterait-elle pas le principe même d’un
gouvernement dont le président et les députés avaient été élus par le peuple
pour conduire les grandes destinées de la Centrafrique, puis offrir le bien-être
à chaque centrafricain?
Si la
Centrafrique était régie par une constitution à essence véritablement
démocratique, pourquoi donc Bozizé et ses complices n’avaient-ils pas pris en
compte les opinions de tout ceux laissés pour compte, leurs victimes et leurs
familles? Comment Bozizé et toute
la classe politique dans le pays et les partisans de l’amnistie générale
avaient-ils pu se convaincre que cette amnistie générale était la solution
acceptable et acceptée par le peuple centrafricain? Ils avaient volontairement tû le
fait que cette amnistie générale n’était pas née avec les intérêts du peuple
dans leurs têtes, mais bien pour protéger leur criminalité et pour protéger des
criminels. Mais donnez-nous aussi
les noms de ceux qui auraient dû se récuser dans la prise d’une telle
décision? N’avaient-ils pas voté
cette loi d’amnistie générale parce que ces criminels étaient soit leurs associés, soit des cousins, des
neveux, des oncles ou autre?
Comment les uns ou les autres avaient pensé que les meurtres dont ils
étaient soupçonnés, les crimes dont ils avaient été accusés d’être les auteurs,
ou les crimes dont ils seraient aussi les complices, devraient-être à jamais
oubliés et pardonnés par une loi centrafricaine d’amnistie générale? Mais savent-ils vraiment ce que c’est
que le pardon?
Mais tout ce
monde et tout ceux qui s’étaient jetés des fleurs et avaient clamé tout haut
d’avoir remporté la victoire politique ou judiciaire, avaient oublié plusieurs
principes importants que nous nous ferions le plaisir de rappeler ici. Le premier est qu’une loi, quelle
qu’elle soit, pourrait être amendée ou abrogée, si le peuple centrafricain en
faisait la demande par un vote populaire.
Dans ce contexte, nous proposerons volontairement aux candidats sérieux
aux prochaines élections dans le pays de 2010 d’inscrire dans leurs programmes
de campagne, la restauration de la véritable justice dans le pays et
l’abrogation de la loi d’amnistie de Bozizé ou d’appler à un référendum sur ce
sujet. Nous proposerions également
aux véritables députés, à ceux ou celles qui ne sont pas des marionnettes,
d’introduire immédiatement ou après les prochaines élections, un projet de loi
demandant l’abrogation pure et simple de la dernière loi d’amnistie générale de
Bozizé. Selon nous, ce sera en
rétablissant la dignité d’une véritable justice dans le pays, en opérant entre
autre ces mesures, que la démocratie centrafricaine sera consolidée et quélle
pourra paver la voie vers l’émancipation sociale et le développement économique
du pays. Et cette loi d’amnistie
générale devrait être une honte pour tout ceux qui de près ou de loin avaient
participé à son élaboration. Selon
nous, cette dernière loi d’amnistie générale de Bozizé mériterait d’être annulée
purement et simplement, parce qu’elle n’a pas démontré les bénéfices pour les
victimes d’actes crapuleux et pour la grande famille
centrafricaine.
Enfin,
Monsieur le Président, votre conscience ne vous gênerait pas du tout si les
hommes que vous aviez menés dans votre rébellion contre le régime de Patassé
avaient été ces tueurs, ces violeurs et ces criminels que vous recompensez par
une amistie générale? Peut-être que
les centrafricains eux-mêmes auront un jour le courage de vous dire combien
votre régime est injuste.
Point de vue
et analyse - sangonet