Embuscade: au moins 13 militaires tués dans une embuscade à Kabo (Centrafrique), près de la frontière avec le Tchad

BANGUI, AFP, 12 novembre 2008, 10h34:53 GMT - Au moins 13 militaires centrafricains ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des rebelles présumés à Kabo, près de la frontière avec le Tchad et à 400 km environ au nord de Bangui, ont affirmé mercredi à l'AFP des membres de leurs familles.

Le ministère centrafricain de la Défense a confirmé l'attaque dans un communiqué diffusé à la radio, en indiquant que "des militaires centrafricains ont été tués", mais n'a pas fourni de bilan.

Selon des membres de leurs familles qui ont affirmé avoir été informés par des militaires joints sur place, les militaires revenaient à leur base à Kabo après une mission effectuée près de la frontière tchadienne. Ils sont tombés dans l'embuscade et n'ont pas eu le temps de riposter aux tirs.

Les dépouilles des militaires tués n'avaient pas encore été transportées mercredi à Bangui, où de nombreuses personnes affluaient à la morgue de l'hôpital communautaire.

Dans son communiqué, le porte-parole du ministère de la Défense, le général Guillaume Lapo, a affirmé que l'unité militaire basée à Kabo s'était rendue dans la localité de "Moyenne Sido pour une mission de routine".

Sur le chemin du retour, elle est tombée "dans une embuscade dressée par les rebelles du FDPC (Front démocratique du peuple centrafricain) d'Abdoulaye Miskine au village de Nobandja, à 18 km de Moyenne Sido où ils ont séquestré des transporteurs", a expliqué le porte-parole.

"Des militaires centrafricains ont été tués et un véhicule mis hors d'usage", a-t-il ajouté, sans donner d'autres détails.

L'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), principal mouvement de rébellion en Centrafrique, a assuré à l'AFP qu'elle n'était pas impliquée dans cette attaque.

Les auteurs ne sont pas "des hommes de l'APRD. (...) On ne sait pas qui a fait ça, quel groupe...", a déclaré son président, Jean-Jacques Demafouth, joint en France depuis Libreville.

"C'est gros, mais je ne pense pas que cela mette en péril le +Dialogue inclusif+", a commenté M. Demafouth, en référence au forum devant rassembler pouvoir, opposition, rébellions et société civile pour sortir le pays de la crise et y ramener la paix.

Initialement fixé au 8 juin, ce forum a été reporté à plusieurs reprises en raison de nombreux désaccords soulevés par des mouvements rebelles et l'opposition, notamment sur la loi d'amnistie devant concerner tous les acteurs centrafricains.

La semaine dernière, le président centrafricain François Bozizé a annoncé que le "Dialogue inclusif" se tiendrait du 5 au 22 décembre.

La Centrafrique, pays enclavé figurant parmi les plus pauvres de la planète, est en proie depuis 2005, année de l'élection du président Bozizé, à l'insécurité dans le nord où groupes rebelles, "coupeurs de routes" et soldats gouvernementaux commettent de nombreuses exactions. Elle fait aussi face à une grave crise financière et sociale.

Début novembre, un chef d'un groupuscule rebelle, le capitaine Abacar Sabone, président du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ), avait estimé que "de nombreux groupes rebelles étaient "écartés" du processus de paix et qu'ils "continueraient la lutte armée". Selon lui, le FDPC faisait partie de ces mouvements.


Des militaires tués dans une embuscade

 

 


(Carte : E. Dupard / RFI)

 

RFI, 12 novembre 2008, 13:51 TU - L'attaque contre des militaires à la frontière avec le Tchad au nord de la Centrafrique, est survenue alors que le président François Bozize a annoncé l'ouverture d'un dialogue politique

 

Alors qu'ils approchaient du village de Nobandja, les rebelles du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) ont lancé une roquette sur le véhicule des militaires, tuant ses occupants sur le coup. Ces derniers n'auraient pas pu riposter.

Le ministère de la Défense ne fait état d'aucun bilan chiffré. Mais selon les familles de militaires, jointes par téléphone depuis Bangui, au moins treize soldats seraient morts dans l'attaque. Abdoulaye Miskin, le chef du FDPC, reconnaît que ses hommes sont bien à l'origine de cette embuscade mais affirme ne pas leur avoir donné l'ordre d'attaquer l'armée nationale.

Le leader du FDPC, qui vit à Tripoli, ne semble pas contrôler les agissements de ses hommes sur le terrain. Selon une source diplomatique, les rebelles étaient en train de racketter un convoi de transporteurs quand ils ont été surpris par l'armée.

Cette embuscade a provoqué la colère du ministère de la Défense, qui a dénoncé les velléités de provocation de la part de certains groupes armés. L'incident survient alors que le Président François Bozizé a annoncé son intention d'organiser, du 5 au 22 décembre, un dialogue politique inclusif à Bangui. Depuis cette annonce, plusieurs groupes armés s'agitent au nord et au nord-est de la Centrafrique.

 


 

Embuscade meurtrière en Centrafrique près du Tchad

Paul-Marin Ngoupana

Reuters, Mercredi 12 novembre 208, 17h47  - Quatorze soldats gouvernementaux ont été tués dans une embuscade tendue par des rebelles dans le nord-ouest du Centrafrique, aux confins de la frontière tchadienne, annoncent les autorités.

 

Le préfet de l'Ouham, le général Gabriel Baipo, a indiqué à Reuters à Bossangoa, à 200 km au nord de Bangui, que l'attaque s'était produite mardi soir non loin de la localité de Sido, proche duTchad.  

Il a imputé cette embuscade à l'Armée populaire pour la restauration de la république et de la démocratie (APRD), l'un des groupes insurgés qui mènent une guerre de faible intensité contre le gouvernement du président François Bozizé.

De son côté, le ministère de l'Intérieur a mis en cause, dans un communiqué, le Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC) d'Abdoulaye Miskine, un ancien proche de l'ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par un coup d'Etat militaire.

A Bangui, les porte-parole de l'ARPD et du FDPC ont déclaré n'avoir aucune information particulière sur cette embuscade et tout ignorer de leurs auteurs.

Le communiqué du ministère de l'Intérieur ne fournit aucun chiffre de victimes. Les familles des victimes, citées par les médias centrafricains dans la capitale, parlent quant à elles de 13 morts dans les rangs de l'armée.

TOURNÉE MINISTÉRIELLE ANNULÉE

Le nord de l'ancien territoire français de l'Oubangui-Chari, enclavé au coeur du continent, connaît un regain d'activité rebelle depuis que le gouvernement de Bangui envisage de tenir en décembre un dialogue national visant à mettre fin à des années d'instabilité et de violence.

Le ministre de la Justice, Thierry Maleyombo, qui devait se rendre en visite à Sido et dans d'autres secteurs au nord de Bossangoa, a annulé son déplacement.

Cette embuscade intervient alors que des émissaires du président François Bozizé effectuent une tournée dans le nord du pays pour expliquer aux populations les difficultés à mettre en place un accord de cessez-le-feu signé au mois de juin.

Depuis le début du mois d'août, cet accord entre le gouvernement et les rebelles est mis à mal, les insurgés et les représentants de l'opposition ayant quitté la table des négociations sur la question de l'amnistie des insurgés.

L'armée a signalé une reprise des attaques commises par l'APRD qui avait pris les armes peu après le renversement de Patassé par Bozizé en 2003.

Un petit détachement de la force européenne Eufor stationnée dans l'est du Tchad pour protéger les réfugiés venant du Darfour soudanais est déployé dans l'extrême nord-est du Centrafrique où opèrent les rebelles de l'UFDR.

Version française Pierre Sérisier et Jean-Loup Fiévet

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