Compte rendu se la rencontre, info, échange (Paris): création d’un Conseil National des Centrafricains de l’Etranger (CNCE)
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Collectif des Centrafricains en France
Association loi 1901 – J.O N°152 du 30.06.1984
Compte rendu de synthèse
Rencontre d’information et
d’échanges sur le processus mis en place par les autorités nationales
centrafricaines en vue de la création d’un Conseil National des Centrafricains
de l’Etranger
L’an deux mille quatre et le samedi vingt novembre
s’est tenue au Centre International de Séjour de Paris 12ème
(France), une rencontre d'informations et d'échanges sur le processus mis en
place par les autorités nationales Centrafricaines en vue de la création d'un
Conseil National des Centrafricains de l'Etranger (CNCE).
La
rencontre qui s’est déroulée sous la présidence de Monsieur Sylvain DEMANGHO,
Président du Collectif des Centrafricains en France (CCF), a réuni près d’une
soixantaine de personnes, dont plusieurs responsables d’associations ainsi que
des représentants de partis politiques.
Dans
son intervention introductive, le Président du CCF a fait savoir qu’à la suite
des recommandations du Dialogue National concernant la création d’un organe
représentatif des centrafricains vivant hors du territoire national, le Chef de
l'Etat, le Général François BOZIZE a chargé en avril 2004, le Vice-président de
la République, le Professeur Abel GOUMBA, de la mission de création d'un
Conseil National des Centrafricains de l'Etranger (CNCE). Dans le cadre de
cette mission, le Vice-Président de la République a défini un cadre référentiel
et mis en place un Comité Ad hoc ayant pour mission la création dudit Conseil.
Ainsi, c’est dans le
but d’informer les Centrafricains en France sur les différents contours du
processus enclenché par les autorités nationales et aussi de leur permettre de
donner leurs avis et sentiments sur « quelque chose » qui les concerne
directement que le CCF a organisé cette rencontre.
Prenant la parole après le Président du CCF,
Monsieur Claude YABANDA, Chef de Cabinet Particulier du Vice-Président de la
République, a tout d’abord rappelé le cadre général des missions dévolues à la
Vice-Présidence de la République (Voir lettre de mission du Chef de l’Etat du
05 avril 2004). Ensuite, il a présenté les grandes lignes du cadre référentiel
du projet de création du CNCE.
Après lecture des termes de référence du CNCE faite
par Monsieur Claude YABANDA, ainsi que des documents distribués séance tenante
par ce dernier, il ressort les points suivants :
Objectif du Comité Ad Hoc constitué à Bangui
Placé sous l’autorité du Vice-Président de la
République et sous la supervision du Ministre Directeur de Cabinet et plus
particulièrement du Chef de Cabinet particulier du Vice-Président de la
République, le Comité Ad Hoc a pour objectif : la création du CNCE placé sous l’autorité du Ministère des Affaires
Etrangères et doter d’une Direction de Coordination nationale, ainsi que
diverses Directions Régionales ou Sous Régionales au niveau mondial (…)
Composition du Comité Ad Hoc(fixée par arrêté du
Vice-Président de la République)
Le Comité comprend des membres des entités
suivantes :
q
Présidence
q
Vice-Présidence
q
Primature
q
Conseil National de Transition
q
Ministère du Plan, des Finances, du Budget et de la
Coopération Internationale
q
Ministère des Affaires Etrangères
q
Ministère de l’Intérieur
q
Ministère du Commerce
q
Ministère de la Justice
q
Ministère du développement, du Tourisme et de
l’Artisanat
q
Ministère de la Santé
q
Ministère de la Fonction Publique
q
Ministère de la Jeunesse, des Sports, des arts et de
la culture
q
Haut Commissariat aux droits de l’Homme
q
Haut Commissariat Chargé de la Régionalisation et de
la Décentralisation
q
Conseil Permanent Chargé de la Réforme de
l’Administration Centrafricaine
q
Société Civile.
Liste des membres du Bureau du Comité Ad Hoc (nommés
par arrêté du Vice-Président de la République)
1.
Président :
Monsieur Faustin ZAMETO
2.
Vice-Président :
Monsieur Serge BOZANGA
3.
Rapporteur
Général : Monsieur Claude YABANDA
4.
Rapporteur
Général Adjoint : Monsieur Henri
GOUANDJIA
5.
Trésorier
Général : Monsieur André LALI
6.
Conseiller
Juridique : Monsieur Claude LENGA
7.
Responsable
chargé des ONG et de la Société Civile : Monsieur Mathieu TIKANGO
Budget du Comité Ad Hoc
Un budget prévisionnel de fonctionnement du Comité
Ad Hoc d’un montant de 158 378 500 Francs CFA a été élaboré et soumis aux
autorités compétentes.
Après l’intervention de Monsieur Claude YABANDA, le
débat a été ouvert. Les échanges qui ont été très directs, quelques fois vifs
et houleux ont permis à la majorité des participants, après quatre listes
d’interventions, d’exprimer les points de vue les plus importants
suivants :
1.
La mise en
place à Bangui du Comité Ad Hoc, chargé de la création du CNCE a manqué
cruellement de transparence. D’autre part, il y a eu un déficit
manifeste de consultation et/ou concertation entre l’autorité nationale
chargée du projet de création du CNCE et les centrafricains de l’étranger,
notamment les représentants des organisations représentatives ;
2.
Le sentiment
et la crainte d’un accaparement du projet du CNCE à des fins politiciennes ou
pour la poursuite d’ambitions égoïstes et personnelles par le parti Front
Patriotique pour le Progrès (FPP) d’une part, des individus opportunistes,
autoproclamés « Représentants de la Diaspora » d’autre part ;
3.
Le caractère
exorbitant et incohérent du budget de fonctionnement du Comité Ad Hoc
(chiffrage du poste des dépenses sans la partie recettes). Qui va payer ?
l’Etat Centrafricain, les organismes financiers internationaux ?… ;
4.
Des
questionnements sur la légitimité politique du régime de la transition de
vouloir créer le CNCE alors que dans quelques mois des consultations populaires
vont permettre au pays de se doter de nouvelles institutions démocratiques et
légitimes ;
5.
L’inquiétude
par rapport aux risques de dérives politico-administratives en cas de mise sous
tutelle du Ministère des Affaires Etrangères du CNCE. En effet, connaissant les
pratiques en la matière au niveau national, le placement du CNCE sous tutelle
directe du gouvernement risquerait de compromettre sa gestion rigoureuse, son
autonomie et son indépendance par rapport au pouvoir politique ;
6.
Le souhait de confier au CCF la coordination des
actions pour une réelle information et implication des Centrafricains de France
dans la conception, l’élaboration et la réalisation du projet de création du
CNCE ;
7.
Le CCF doit rapidement organiser, en lien avec les
autres organisations centrafricaines de France, une prochaine rencontre afin de
permettre la poursuite et l’approfondissement de la réflexion sur le sujet
ainsi que d’arrêter une position commune sur le processus en cours au pays.
Répondant sur ces différents points, Monsieur Claude YABANDA a tenu à rassurer l’assemblée sur la volonté du Vice-Président de la République de conduire sa mission dans un esprit d’ouverture, d’équité et surtout de concertation avec les principaux intéressés, à savoir : tous les centrafricains de l’étranger. D’autre part, concernant les termes de référence du projet ainsi que la composition du Comité Ad Hoc, il a affirmé que les choses ne sont pas figées.
En clôturant la rencontre, Monsieur Sylvain DEMANGHO, Président du CCF, a remercié l’assemblée pour son sens du dialogue constructif. Il a particulièrement félicité et remercié Monsieur Claude YABANDA qui, à la différence de la majorité des personnalités nationales de passage en France, a accepté, malgré ses importantes charges de se rendre disponible afin d’échanger des idées avec ses compatriotes sur des questions d’intérêt national.
Enfin, le Président du CCF a annoncé la convocation
d’une prochaine rencontre à Paris (France) afin d’approfondir la réflexion sur
la question et surtout d’arrêter une position commune sur le processus mis en
place par la Vice-Présidence de la République.
Paris, le 25 novembre 2004
André FOKY-DOUNGOUMA
Secrétaire Général du CCF
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E.Mail : collectif-des-centrafricains@wanadoo.fr