Procès verbal de la réunion de l’Antenne Europe

du Comité de suivi des actes du dialogue national

du 30 octobre 2004

 

Le samedi 30 octobre 2004 s’est tenue au Château Blanc à Thumeries (59) une réunion de l’antenne Europe du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National.

 

Cette réunion était organisée par l’Association MANASSE, organe représentatif de l’antenne Europe du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National en présence de Monsieur Olivier GABIRAULT, Vice-Président du CSADN de passage en France.

L’ordre du jour devait porter sur :

 

  1. Historique et situation actuelle du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National
  2. Compte rendu des travaux du Comité de Suivi à l’issue de deux sessions
  3. Historique et situation actuelle de l’Antenne Europe du CSADN
  4. Présentation du Bureau de l’Antenne Europe du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National
  5. Calendrier des actions à entreprendre
  6. Divers.

 

C’est à 14h 30 que la Présidente du Comité madame Maguy BARTHABURU a pris la parole pour remercier les personnes qui ont bien voulu accepter de répondre à l’invitation du Comité.

 

Elle a demandé à l’assistance d’accepter qu’elle puisse implorer la présence de Dieu par une courte prière pour la conduite de cette réunion.

 

La parole a été donnée aussitôt à monsieur le Vice-Président du Comité de Suivi, Olivier GABIRAULT pour son mot de bienvenu. Monsieur GABIRAULT a exprimé toute sa satisfaction et l’honneur qui lui est fait par sa présence au cours de cette réunion. C’est pour lui un réel plaisir de se retrouver à cet endroit et pouvoir parler des orientations du Comité depuis la fin du dialogue national.

 

La parole a été ensuite donnée à monsieur Robert REEVE qui, dans le cadre de sa mission, s’est rendu déjà en Centrafrique et connaît parfaitement ce peuple. Monsieur Robert REEVE est missionnaire, il travaille depuis 20 ans France et dirige un centre de formation dans le nord de la France. Il est docteur en missiologie et exerce en France en Afrique et en Asie. C’est pour lui un réel plaisir de pouvoir travailler avec l’association. Selon lui, après les différents soulèvements vécus par la République centrafricaine, aujourd’hui on parle de la reconstruction de ce pays, c’est un véritable commencement. Les évènements politico-militaires qui ont secoué la Centrafrique doivent être considérés comme faisant parti du passé. Le travail confié à Maguy symbolise un nouveau commencement. Le Château Blanc qui est un centre pour les Nations est jugé comme le lieu idéal pour ce nouveau commencement. Le Château Blanc met à la disposition de l’association Manassé ses locaux et ses infrastructures. Il faut rappeler que MANASSE vient de la bible: il est l’un des fils de Joseph et ce nom signifie: ‘’Dieu m’a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père’’ Ce Château est disposé à aider et prêter main forte au Comité pour le succès de sa mission..

 

 

Après une brève pause la réunion a repris son cours.

 

La Présidente Maguy BARTHABURU a pris la parole pour rappeler l’historique de ce comité qui a pris naissance par une lettre de mission de la Présidente du Comité madame Catherine SAMBA PANZA qui lui a demandé dans cette lettre de mission de mettre en place ce comité au niveau de l’Europe afin d’informer les compatriotes de la diaspora des recommandations qui ont été arrêtées à l’issue des assises du Dialogue national qui s’est déroulé du 9 septembre 2003 au 24 octobre 2003. Le choix de madame Catherine SAMBA PANZA s’est porté sur elle par rapport à sa présence et son implication pendant ce dialogue. Elle a accepté cette mission après mûre réflexion puisqu’elle a la conviction que les choses peuvent changer en Centrafrique si chaque centrafricain fait l’effort nécessaire de réconciliation prônée lors de ce dialogue.

 

L’aboutissement de cette mission ne sera effectif que si le comité pouvait jouir d’un statut juridique lui permettant de mener à bien la mission. Il fallait créer une association sur la base de la loi 1901 qui a la capacité juridique de conduire la mission du Comité. Cette association a été créée et porte le nom de ‘’MANASSE’’. L’appui de monsieur Robert REEVE a été considérable puisqu’il a accepté de l’héberger au Château Blanc à Thumeries (59). C’est dans ce lieu qui est le siège même de l’association que celle-ci prendra appui pour mener sa mission. Il faut aussi souligner le concours des personnes comme Patrick Malfait et d’autres qui ont contribué énormément par leur apport tant matériel qu’intellectuel à la rédaction des statuts de l’Association MANASSE.

 

Elle a donné la parole à monsieur Olivier GABIRAULT, Vice-président du Comité pour exposer pour sa part un compte rendu des activités du Comité du suivi des actes du Dialogue National. Selon monsieur GABIRAULT les différentes crises qui ont secoué la RCA ont fragilisé la cohésion sociale, le maigre tissu économique était entièrement détruit pendant les multiples coups d’état et tentatives de coup d’état. Les évènements du 15 mars 2003 ont fini pour donner le coup de grâce. Les nouvelles autorités issues de ce coup d’état, de commun accord avec les personnes de la société civile ont souhaité vivement la tenue du Dialogue National.

 

Ce dialogue national devait être l’occasion du grand pardon et de la réconciliation, porter une réflexion sur les causes de ces différentes crises qui ont secoué notre pays depuis ces dix dernières années. Il a été convoqué pour les assises de ce Dialogue National au moins 350 personnes de différentes sensibilités, des Experts de la communauté internationale, notamment ceux du Système des Nations Unies (BONUCA, PNUD, UNICEF, UNFPA, HCR, PAM, FAO, OMS) et de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

 

Un mois de travail a permis de faire l’autopsie du mal centrafricain depuis les indépendances jusqu’en 2003. Chacun des participants devait dire ce qu’il a vécu et faire une proposition. Il fallait absolument le pardon et la réconciliation nationale. A l’issue de ce dialogue, il a été formulé plus de 600 recommandations.

 

Pour le Vice Président ce dialogue national est la rencontre de la dernière chance.

 

Le Comité de Suivi des Actes du Dialogue National est constitué de 38 membres dont 17 personnalités de la communauté internationale. Il a une durée de vie indéterminée. Les résolutions de ce dialogue sont exécutoires. Le gouvernement et les autorités n’ont pas le choix dans les recommandations faites lors de ce dialogue. La direction de ce Comité est constituée de 6 membres et 5 commissions avec la mission de recenser ce qui est de sa compétence par l’intermédiaire de ses référents dans chaque département ministériel. Les commissions rendent compte de leur mission au Comité. Il existe une antenne du Comité dans chaque Préfecture, chaque commune. Chaque antenne rend compte tous les trimestres au Comité de Suivi du Dialogue National.

 

Le Vice-Président a tenu à mettre un accent particulier sur la mission de l’antenne Europe du Comité qui est :

ü      d’inciter à la réconciliation et le pardon par une communication accrue, par la publication des actes du dialogue national.

ü      la reconstruction de la RCA par la mobilisation de la communauté de la diaspora, l’invitation des bailleurs et les investisseurs

ü      de plaider la cause de la RCA auprès des ONG et Institutions internationales

 

Sans la réconciliation et le pardon qui sont nécessaires, notre pays ne peut pas se reconstruire. Notre pays a été artificiellement divisé, sa reconstruction est de la responsabilité du gouvernement et de chaque centrafricain. Il faut reconnaître que d’autres pays ont vécu les mêmes drames que nous et cela leur a permis de se reconstruire et de se développer en évitant de refaire les erreurs du passé. Il faut reconnaître que le développement de ces pays est passé par les douloureux évènements comme ceux vécus par notre pays.

 

En ce qui concerne les travaux de la dernière session du comité, sur les 600 recommandations 51 ont été appliquées. Le Vice-Président a eu l’occasion d’être dans une délégation du Comité de Suivi des Actes du Dialogue National qui s’est présentée au moins 7 fois au Conseil des Ministres pour expliquer non seulement le fonctionnement du CSADN mais insister sur l’impérieuse nécessité de l’application des recommandations du Dialogue National pour la reconstruction de notre pays.

 

La Présidente a repris la parole pour revenir un peu plus sur l’historique de la mise en place de l’antenne Europe du Comité. Si aujourd’hui beaucoup de centrafricains ne sont pas suffisamment informés de cette structure c’est tout simplement un défaut de communication et d’information qu’elle compte avec le bureau régler le plus rapidement possible. Le plan du travail consistera à organiser des rencontres afin de sensibiliser les centrafricains de la diaspora. Elle exprime le désir de réactiver le site du dialogue national qui avait permis d’informer les centrafricains de l’extérieur durant le déroulement du dialogue national. Dans son programme de travail elle a exprimé le souhait de :

ü      créer des groupes de travail dans les grandes villes de France

ü      d’avoir un ou deux délégués qui se rendraient disponibles pour assister aux différentes sessions du Comité à Bangui

ü      d’organiser des forums et colloques pour faire passer le message de pardon et de la réconciliation

ü      d’informer les compatriotes sur les recommandations qui doivent être respectées et appliquées par le gouvernement en place.

 

Tout ce travail ne se fera pas sans les centrafricains qui sont tous acteurs de la vie civile, sociale, économique et politique de la République Centrafricaine

 

En abordant la question de la composition du bureau de l’antenne Europe du Comité de suivi, elle a présenté d’abord les membres fondateurs qui sont :

1.     Madame Maguy BARTHABURU

2.     Madame Laure Agnès NDETOLOUM

3.     Madame Luce BEASSEM BOMBO

4.     Madame Lydie NZENGOU

5.     Madame Lucienne EWANGO

6.     Madame Léa GUENGOUA

7.     Monsieur Félix MAHONDO

8.     Monsieur Anatole KENGUELA

9.     Monsieur Franklin LAPO

 

 

 

Le bureau est composé de la manière suivante :

 

ü      Présidente :                                         Madame Maguy BARTHABURU

ü      V/Présidente et S.Gle :                             Madame Laure Agnès NDETOLOUM

ü      Trésorière Générale :                       Madame Lucienne EWANGO

 

Il est à noter que certains postes au sein de ce bureau ne sont pas encore pourvus et que des compatriotes qui souhaiteraient rejoindre le bureau pour occuper les postes vacants sont les bienvenus. Le bureau actuel de l’association a proposé le poste de Secrétaire général qui était encore vacant dans le bureau à Jean-Paul ENZA qui l’a accepté.

 

Monsieur André FOKY DOUGOUMA, Secrétaire Général du Collectif des Centrafricains de France (CCF), a posé la question au Vice Président sur la neutralité du Comité par rapport au gouvernement et au Président de la République.

 

Le Vice-Président a apporté la réponse à cette question en expliquant que le Comité jouit et travaille en totale autonomie et ne subit aucune influence de la part des autorités nationales. Le CSADN veille à l’application des recommandations du Dialogue National par des rappels aux différents acteurs et institutions tout en rédigeant des rapports d’évaluation périodique dans lesquels les situations sont présentées. C’est ainsi par exemple que dans le rapport de sa première session, il a été noté que le gouvernement n’a pas respecté les recommandations du Dialogue National

  1. lorsqu’il a nommé un Premier Ministre au lieu d’un réaménagement technique sur des critères de compétences
  2. désigné un Vice-président de la République alors que la Constitution telle que voulue par le Dialogue National ne prévoit pas un tel poste

 

Un autre exemple récent concerne l’élaboration de la nouvelle constitution en y faisant insérer les orientations du Dialogue National notamment :

ü      le choix d’un régime semi-présidentiel avec les réels pouvoir d’un Premier Ministre

ü      la souplesse dans la procédure de la mise en cause  et de la destitution du Président de la République en cas de haute trahison

ü      la définition de la ‘’trahison’’ pour éviter les interprétations abusives

ü       la procédure de la mise en cause et de la destitution du Président de l’Assemblé en cas de faute grave

ü      le contreseing des décisions prises en Conseil des ministres par le Premier Ministre et les ministres concernés par leur exécution etc …

 

Ces orientations ont été suivies avec beaucoup de vigilance par le CSADN et ont été insérées dans la nouvelle Constitution.

 

Le Vice Président a insisté particulièrement sur la réconciliation nationale sans laquelle aucun programme de reconstruction ou de développement n’est possible.

 

La parole a été donnée à l’assemblée où les compatriotes présents ont exprimé leur point de vue par rapport à la mise en place de l’antenne Europe de ce comité qui est une très bonne initiative. Toujours est-il qu’il faut organiser une grande communication autour de l’antenne Europe du comité de suivi afin de susciter une adhésion massive des centrafricains. De tous ceux qui ont bien voulu s’exprimer ce jour là, le désir de tous c’est d’éviter de retomber dans les erreurs du passé et que cette fois nous devons réussir.

 

La Présidente pris la parole pour expliquer que si les compatriotes ont été informés de cette réunion dans un délai assez bref c’est par rapport à la présence du Vice-président de passage en France et il fallait en profiter. La Vice-Présidente de l’antenne Europe du comité a voulu faire part des mails qu’elle a reçus des autres compatriotes lui demandant pourquoi cette réunion à Thumeries dans le Nord et pas en région parisienne, le pourquoi du nom Manassé, le pourquoi du lien Association Manassé et l’antenne Europe du Comité.

 

La Présidente a estimé qu’elle ne manquera pas de prendre le temps pour informer la communauté des prochaines rencontres. Elle a encore une fois de plus remercié le Vice Président qui a accepté de faire le déplacement afin de parler des recommandations de ce dialogue, les compatriotes présents, qui eux aussi ont répondu à cette invitation.

 

Elle a clôturé cette réunion en demandant à Robert REEVE de prier. Cette prière a été suivie de l’hymne national en français et en sango, ce qui fut un moment de grande émotion.

 

Cette rencontre s’est déroulée dans une ambiance de cordialité et une atmosphère de prise de conscience des questions soulevées par le dialogue national. Le diagnostic est juste et les recommandations sont une réponse à ce diagnostic. Cela passe absolument par l’application pleine et entière des solutions proposées.

 

Le plus grand souhait exprimé par la Présidente est de lancer un appel à tous les compatriotes de l’Europe d’où qu’ils se trouvent afin de rejoindre l’antenne Europe du Comité de suivi. Leur forte mobilisation permettra de contribuer efficacement à l’application de ces recommandations.

 

L’ordre du jour étant épuisé la séance a été levée à 17h 30.

 

Le Secrétaire de la séance

 

Jean-Paul ENZA

 

Actualité Centrafrique de sangonet (8 novembre 2004)