Point d'info en Centrafrique avec izf.net et l'AFP: de la corruption du corps d'armée au séminaire sur la neutralité


Séminaire à Bangui sur la neutralité de l'armée

BANGUI, 28 sept 2004 (AFP) - 19h55 - Un séminaire consacré à "la problématique de la neutralité de l'armée dans les pays africains" et destiné aux forces de défense et de sécurité centrafricaines s'est ouvert mardi à Bangui à l'approche d'importants scrutins, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une centaine d'officiers et sous-officiers de l'armée, de la gendarmerie et de la police ont pris part à ce séminaire, organisé par le gouvernement centrafricain et le Bureau des Nations unies en Centrafrique (Bonuca) et qui prendra fin jeudi.

"Une armée républicaine n'est pas une vue de l'esprit, mais un cheminement logique, auquel doivent parvenir tous les pays africains, et davantage ceux-là mêmes qui sont secoués par de nombreuses crises récurrentes", a souligné le général sénégalais Lamine Cissé, représentant du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan en Centrafrique.

"Cela passe d'abord par une volonté politique, concrètement, par une restructuration profonde et indispensable des forces de défense et de sécurité", a-t-il ajouté à l'ouverture des travaux.

"Le principe de subordination militaire devant la politique implique une obéissance de l'armée aux autorités légalement établies", a rappelé Léa Koyassoum-Doumta, ministre de la Justice, qui représentait le président François Bozizé, également titulaire du portefeuille de la Défense.

L'histoire de la Centrafrique a été marquée par plusieurs crises politico-militaires, notamment par une série de mutineries en 1996, puis par la prise de pouvoir du général François Bozizé, ancien chef d'état-major des forces centrafricaines, à la tête d'une rébellion armée le 15 mars 2003.

Un référendum constitutionnel en novembre prochain, puis des scrutins législatifs et présidentiel en janvier-février 2005, doivent mettre fin au régime de transition mis en place depuis cette date.

Une possible candidature du général Bozizé, ainsi que l'attitude de l'armée durant ces scrutins font l'objet de diverses spéculations.


Ecole vétérinaire africaine: querelle entre Afrique de l'Ouest et centrale

BANGUI, 25 sept 2004 (AFP) - 17h31 - Le mandat du Béninois François Adébayo-Abiola à la tête de l'Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires (EISMV) a été prolongé d'un an faute d'accord entre les pays membres sur son successeur, a annoncé samedi le conseil d'administration de l'EISMV réuni à Bangui.

"Le conseil d'administration a enregistré les candidatures des professeurs Moussa Assane du Niger et Joseph-Louis Pangui, du Congo", indique le communiqué final de la 33ème session ordinaire du conseil, close samedi par le président centrafricain François Bozizé.

Toutefois, "en attendant l'expertise complémentaire approfondie de ces deux candidatures, le conseil d'administration a décidé la réouverture de l'appel à candidature et la nomination du professeur François Adébayo-Abiola comme directeur par intérim pendant un an", ajoute le document.

Le remplacement du directeur actuel, dont le deuxième et dernier mandat s'achevait cette année, a donné lieu à une bataille entre les Etats d'Afrique de l'Ouest, qui soutenaient la candidature du Nigérien Moussa Annan, et ceux d'Afrique centrale, favorables au Congolais Joseph-Louis Pangui.

Lors de cette session, le ministre d'Etat centrafricain de l'Enseignement supérieur Abdou Karim Méckassoua a été élu à l'unanimité président du conseil d'administration de l'EISMV.

La 34ème session du conseil se déroulera à Ouagadougou au Burkina Faso.

Basée à Dakar au Sénégal, l'EISMV comptre 12 pays membres: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Congo, Gabon, Mali, Niger, Centrafrique, Sénégal, Togo et Tchad.


Le MLPC demande la liberté de circuler pour deux proches de Patassé

BANGUI, 24 sept 2004 (AFP) - 13h21 - Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MPLC), parti de l'ex-président Ange-Félix Patassé, a demandé vendredi au ministre délégué à la Sécurité publique Jules-Bernard Ouandé de lever la mesure prise contre deux de ses membres assignés à résidence depuis le 25 août.

"En nous référant à l'engagement que vous avez pris devant le Conseil national de transition (CNT, parlement transitoire) lors de la séance d'interpellation des membres du gouvernement, nous vous demandons de joindre l'acte à la parole en annulant purement et simplement cet arrêté pour redonner à nos camarades leur liberté", a écrit au ministre le vice-président du MLPC Luc Apollinaire Dondon Konamabaye.

"Cet arrêté (...) constitue une violation de la liberté d'aller et de venir, pourtant garanties par la Constitution et les lois de la République", a estimé M. Dondon.

L'ex-ministre délégué à l'Intérieur Cyrus-Emmanuel Sandy et l'ancien député Joseph Zoukétia-Boykota avaient été arrêtés le 23 août à Bagandou, dans la préfecture de Lobaye (sud de Bangui).

Libérés le lendemain à Bangui après avoir été présentés au Parquet, ils avaient à nouveau été convoqués le 25 août au ministère de l'Intérieur, où leur avait été notifiée une assignation à résidence sans motif précis, sur instruction du président François Bozizé.

Deux autres membres du MLPC ont été récemment arrêtés et détenus pendant quelques jours avant d'être remis en liberté.

____________________________

Deux proches de Patassé assignés à résidence dénoncent leur situation

BANGUI, 13 sept 2004 (AFP) - 19h44 - Deux dignitaires du régime de l'ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé ont demandé au ministre de l'Intérieur, le colonel Michel Sallé, la levée de l'assignation à résidence prononcée contre eux le 25 août, dans une requête dont l'AFP a obtenu une copie lundi.

Dans ce courrier, l'ex-ministre délégué à l'Intérieur Cyrus-Emmanuel Sandy et l'ancien député Joseph Zoukétia-Boykota demandent au nouveau ministre de "lever la mesure politico-administrative d'assignation à résidence" ou de les "traduire en justice" s'il détient "les preuves irréfutables des délits d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ou de complicité" qui leur sont reprochés.

"Nous sommes d'ailleurs surpris de constater que ceux qui s'étaient empressés de nous enlever et nous arrêter ne sont plus pressés de nous fournir les preuves de leurs accusations par la voie de la confrontation que nous-mêmes avons exigée", poursuivent les deux hommes.

Les deux membres du Mouvement de libération du peuple centrafricainavaient été arrêtés le 23 août dernier à Bagandou, dans la préfecture de Lobaye (sud de Bangui).

Libérés le lendemain à Bangui après avoir été présentés au Parquet, ils avaient à nouveau été convoqués le 25 août au ministère de l'Intérieur, où leur avait été notifiée une assignation à résidence sans motif précis, sur instruction du président François Bozizé.

Deux autres membres du MLPC ont été récemment arrêtés et détenus pendant quelques jours avant d'être remis en liberté. Plusieurs autres dignitaires de l'ex-régime Patassé sont incarcérés depuis près d'un an sous divers chefs d'inculpation.


RCA: les journaux privés demandent la dépénalisation des délits de presse

BANGUI, 22 sept 2004 (AFP) - 14h31 - Les représentants de la presse centrafricaine indépendante ont manifesté mercredi matin devant le ministère de la Communication pour exiger la dépénalisation des délits de presse et l'examen de la nouvelle loi sur la presse, a constaté un journaliste de l'AFP à Bangui.

Une vingtaine de responsables et de journalistes des titres de la presse privée regroupés au sein du Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) ont protesté jusque devant le cabinet du ministre.

"Bien que le chef de l'Etat (François Bozizé) ait (...) le 13 août 2004 réaffirmé solennellement sa volonté de dépénaliser les délits de presse, force est de constater que cette déclaration n'a pas été suivie d'effets", a souligné le GEPPIC la veille dans un communiqué.

Le GEPPIC "déplore que la loi relative à la liberté de la communication en Centrafrique, soumise à la relecture des journalistes centrafricains et des juristes (...) ne soit toujours pas transmise au bureau du CNT", le Conseil national de transition (Parlement), ajoutait le texte.

"Le GEPPIC espère (...) que les autorités mettront tout en oeuvre pour pour que la dépénalisation des délits de presse devienne une réalité en Centrafrique", concluait le communiqué.

L'actuelle loi sur la liberté de la communication prévoit des peines de prison pour des délits tels que la "publication de fausses nouvelles" ou la "diffamation".

En mars dernier, les représentants des médias centrafricains, réunis à l'initiative du ministère de la Communication et du Bureau de l'Onu en Centrafrique (Bonuca), avaient proposé que ne soient plus passibles de prison que l'incitation à la "haine ethnique et raciale" et l'"appel à la violence ou au meurtre".

En août dernier, le directeur de publication du quotidien indépendant Le Citoyen, Maka Gbossokotto, a passé un mois en détention préventive, avant d'être condamné à un an de prison avec sursis pour injures publiques envers un proche du chef de l'Etat qu'il avait accusé de malversations dans une série d'articles.

Début mars, le journaliste Judes Zossé s'était vu infliger six mois de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat".


Un officier de la sécurité présidentielle radié par le président Bozizé

BANGUI, 22 sept (AFP) - 11h45 - Le président centrafricain François Bozizé a radié un officier de son service de sécurité, le sous-lieutenant Célestin Dogo, poursuivi dans le cadre d'une enquête ouverte après le meurtre récent de deux jeunes gens, a annoncé mardi soir la radio nationale.

"Le sous-lieutenant Jean-Célestin Dogo, du bataillon de protection et de sécurité de la Garde républicaine (sécurité présidentielle), est cassé de son grade, remis soldat de 2ème classe, rayé des contrôles de l'armée nationale et rendu à la vie civile", indique le décret présidentiel lu sur les ondes de la radio nationale.

Le décret précise que cette sanction a été prise pour "indiscipline caractérisée, déshonneur à l'Armée, abus d'autorité".

Le sous-lieutenant Dogo a été arrêté le 13 septembre sur ordre du parquet du tribunal de Bangui pour sa participation présumée à l'enlèvement et au meurtre du caporal Apollinaire-Grâce à Dieu Marzanne et Alfred Mamadou N'gaïssonan, un ancien "libérateur" (nom donné à la rébellion qui a conduit le général Bozizé au pouvoir en mars 2003), arrêtés dans la nuit du 10 au 11 septembre par des hommes se réclamant de son autorité.

Les corps des deux victimes ont été découverts la semaine dernière dans une rivière située à 20 km à l'ouest de Bangui.

Quelques personnes ont tenté tard dans la nuit de mardi à mercredi de bloquer la circulation dans le quartier de Bangui où vit le sous-lieutenant Dogo pour protester contre sa radiation, mais elles ont été rapidement délogées par les forces de l'ordre, a indiqué la police.


Bozizé appelle armée et police de RCA à respecter les droits de l'Homme

BANGUI, 19 sept 2004 (AFP) - 15h49 - Le président centrafricain François Bozizé a réuni samedi au palais présidentiel les responsables des forces de sécurité afin de leur rappeler que celles-ci doivent se conduire avec "humanisme" et "respect des droits de l'Homme", a rapporté dimanche un de ses conseillers.

Le chef de l'Etat s'est adressé pendant plus d'une heure aux responsables de l'armée, de la police et de la gendarmerie, leur rappelant que "toutes leurs actions devraient être conduites avec beaucoup d'humanisme, et un grand respect des droits de l'homme", a rapporté son conseiller en Communication, Alain-Georges N'gatoua, à la radio nationale.

"C'est avec une extrême énergie, que le président François Bozizé s'est élevé contre les attitudes indignes de certains militaires, gendarmes et policiers", a ajouté M. N'gatoua.

Cette mise au point intervient après la découverte jeudi des corps de deux jeunes Centrafricains, dont un militaire, qui avaient disparu après avoir été arrêtés par des éléments se réclamant d'un responsable de la sécurité présidentielle et proche de M. Bozizé, le lieutenant Célestin Dogo.

Celui-ci a été arrêté ainsi qu'un autre membre de la sécurité présidentielle, le lieutenant Martin N'doutingaï, dans le cadre de l'enquête.

Rappelant "le rôle des forces de défense et de sécurité dans une démocratie", M. Bozizé a jugé, cité par M. Ngatoua, "indispensables certaines mesures pour que celles-ci soient républicaines, fières, unies et fortes".

Il a également, selon son conseiller "dénoncé le laxisme et la corruption beaucoup trop présents dans certains corps" et appelé les forces de sécurité "à faire bloc pour que les échéances électorales voulues par le peuple et la communauté internationale se déroulent dans la quiétude et la transparence".

Actualité Centrafrique de sangonet