Le général François Bozizé retrouve Bangui en effervescence depuis son voyage en France et en Chine de la mi-août 2004

Après quelques jours de pérégrination en France et en Chine, le chef de l'Etat centrafricain retrouve deux dossiers brûlants qui l'attendent sur le bureau : celui des textes du projet constitutionnel non soumis aux amendements, et un second très explosif relatif à l'insécurité qui semble entretenue par des agents se réclamant haut et fort, en tous points du pays, uniquement et seulement de Bozizé. Les responsables politiques, syndicaux, y compris les membres du gouvernement les ministres en premier lieu, n'échappent à ce cordon très spécial.

 

Bref entretien entre François Bozizé et Idriss Deby à N'Djamena
N'DJAMENA, 26 août 2004 (AFP) - 17h11
- Le président centrafricain François Bozizé, de retour d'un voyage en France et en Chine, a fait escale jeudi à N'Djamena, où il s'est brièvement entretenu avec son homologue tchadien Idriss Deby, a-t-on appris auprès de la présidence tchadienne.

"Nous nous sommes entretenus des questions qui intéressent nos deux pays et l'impression qui ressort de cet entretien, c'est une entente cordiale, la compréhension est mutuelle et les relations vont bon train", a déclaré M. Bozizé à la presse à l'issue de cette entrevue de quarante-cinq minutes.

Interrogé sur sa probable candidature à la prochaine élection présidentielle, prévue au mois de janvier, le chef de l'Etat centrafricain a répondu qu'il accordait "d'abord la priorité à la transition consensuelle".

"C'est important pour la République centrafricaine, qui a connu tant de soubresauts", a-t-il ajouté. "Il faut nous entendre d'abord et ce n'est qu'après avoir tout réglé, notamment le référendum constitutionnel, que les candidatures peuvent être enregistrées", a poursuivi le général Bozizé. "Ce n'est pas la peine de se précipiter", a-t-il conclu.

Un référendum constitutionnel en octobre 2004 et des scrutins présidentiel et législatifs groupés en janvier 2005 doivent marquer la fin de la transition mise en place depuis le coup d'Etat de François Bozizé le 15 mars 2003, mais le processus électoral accuse un important retard.

Le président centrafricain a quitté N'Djamena jeudi en début d'après-midi pour Bangui, à bord de l'avion présidentiel tchadien.


Négociations et grève suivie dans les régies financières centrafricaines

BANGUI, 26 août 2004 (AFP) - 17h02 - Le gouvernement centrafricain a entamé jeudi des discussions avec les personnels des régies financières des douanes, des impôts, des finances et du trésor, au premier jour d'un mouvement de grève très suivi, a-t-on appris de sources concordantes.

Lancée par un collectif des personnels de ces administrations afin d'obtenir de meilleures conditions de travail, cette grève d'avertissement de trois jours s'est soldée jeudi par la fermeture des trois quarts des bureaux de ces services, a constaté un journaliste de l'AFP.

La forte mobilisation des personnels a contraint le gouvernement de Bangui à ouvrir dès jeudi matin des négociations avec les délégués des quatre syndicats des régies financières, réunis au sein de l'Union syndicale des travailleurs de Centrafrique, afin d'obtenir la mise en place d'un service minimum, a-t-on appris de source syndicale.

Dans un communiqué diffusé à la radio nationale, le gouvernement a appelé "tous les douaniers (à) reprendre le service dès ce jour" .

La semaine dernière, des négociations ont réuni le gouvernement et des représentants des personnels des régies financières mais, selon le collectif, elles n'ont pas permis de satisfaire leurs revendications, notamment le paiement des primes et indemnités sur salaires.

Le gouvernement de transition mis en place après le coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars 2003 connaît une grave crise financière. Les salaires d'avril, mai, juin et juillet des 24.000 fonctionnaires centrafricains n'ont ainsi pas été versés.


Centrafrique: le personnel des régies financières en grève jeudi

BANGUI, 25 août 2004 (AFP) - 15h26 - Le collectif des régies financières centrafricaines regroupant les douanes, les finances, les impôts et le trésor a décidé d'entrer en grève d'avertissement jeudi pour réclamer de meilleures conditions de travail, a indiqué mercredi cet organisme à l'AFP.

Ces quatre syndicats, affiliés à l'Union syndicale des travailleurs de Centrafrique (USTC), ont annoncé après l'échec des négociations avec le gouvernement qu'ils cesseraient le travail pendant trois jours afin d'obtenir le paiement de leurs primes et d'une partie de leurs salaires, et la fourniture de véhicules et de matériel de bureau.

"Il va de soi qu'après la grève de trois jours, la non résolution des revendications exposées par les travailleurs et travailleuses entraînera d'autres grèves et actions multiformes légales jusqu'à la satisfaction de ces revendications légitimes", a prévenu le collectif dans une note adressée au ministre des Finances, Jean-Pierre Lebouder.

Aucune revendication n'a cependant été faite sur le paiement des arriérés de salaires, à l'origine des précédentes grèves des fonctionnaires.

Le gouvernement de transition mis en place après le coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars 2003 connaît une grave crise financière. Les salaires des quelque 24.000 fonctionnaires n'ont pas été versés depuis avril dernier.


La Chine accorde 3 milliards de francs CFA à la Centrafrique

BANGUI, 2O août 2004 (AFP) - 19h48 - La Chine a accordé une aide et un prêt sans intérêt à la Centrafrique d'un montant total de 3 milliards de francs CFA lors de la visite officielle du président François Bozizé à Pékin, a annoncé vendredi la radio nationale.

La Chine fait un don d'1,5 milliards de FCFA à la Centrafrique afin de financer différents projets. Le second accord est un prêt sans intérêt du même montant "s'étalant sur 5 ans à compter du 1er septembre 2OO4" et remboursable sur une période de 10 ans à partir de 2O14, a indiqué la même source.

Lors de la signature de ces deux accords, le président chinois Hu Jintao a affirmé que Pékin s'est engagé à aider la Centrafrique dans les trois à quatre années à venir à hauteur de 14 milliards FCA en guise "d'assistance permettant de financer l'ensemble des projets dans les domaines de développement", a rapporté la radio nationale.

De son côté, "la partie centrafricaine soutient la réunification de la Chine et réaffirme qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul représentant légal de la Chine tout entière", selon le communiqué conjoint cité par la radio nationale.

Accompagné des ministres des Affaires étrangères et des mines, le président Bozizé est arrivé jeudi à Pékin après avoir assisté au 6Oème anniversaire du débarquement en Provence. Ce voyage, dont la durée n'a pas été précisée, est la première visite officielle du général Bozizé en Chine depuis qu'il a pris le pouvoir le 15 mars 2003.

Présente dans de multiples projets de construction, la Chine mène aussi dans ce pays d'Afrique centrale des missions techniques et accorde des prêts destinés à couvrir les dépenses de fonctionnement de l'Etat.

Actualité Centrafrique de sangonet