LETTRE  AUX CENTRAFRICAINS

du général André Kolingba à l’occasion du 1^er décembre (ancien président, candidat aux élections 2005)

Chers Compatriotes

Le 1^er décembre 2004, nous allons, ensemble, célébrer le 46^éme anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine, notre pays.

A la veille d’une journée aussi importante pour l’histoire de la Nation d’une part et d’autre part pour la vie de chacun de mes Sœurs et Frères centrafricains, un bon père de famille ne saurait demeurer indifférent.

C’est pourquoi, je voudrais tout d’abord souhaiter, à tous mes compatriotes, Filles et Fils de Centrafrique, une bonne et heureuse fête du 1^er décembre 2004. Je sais ce que vous endurez au quotidien et je connais aussi la souffrance de chaque famille. Mais, pour avoir cheminé pendant longtemps avec vous, et connaissant également votre cœur et l’amour que vous avez tous pour cette journée particulière de l’histoire de notre Pays, je suis convaincu que chaque centrafricain s’arrachera pour parvenir à faire la fête.

A ce titre, j’invite tous mes compatriotes à manifester leur joie dans la prudence et j’en appelle à la sagesse de chacun.

Ches Compatriotes,

Il n’y a pas si longtemps, je me trouvais parmi vous, devant les assises du dialogue national, pour vous demander pardon après que chacun ait pu s’exprimer sur les événements douloureux qui ont assombri notre histoire. Une page vient d’être tournée.

A vous tous, mes Compatriotes, je dis ceci :

Les prochaines échéances électorales nous offre une opportunité de sortir de l’état dans lequel nous nous trouvons pour réécrire une nouvelle page de l’histoire de notre cher et beau Pays la République Centrafricaine.

En effet, c’est dans les urnes que notre combat pour le retour de la paix, la liberté, l’unité et l’ordre républicain va se faire. C’est en demeurant vigilant que l’on ne nous volera plus notre victoire.

Chers Compatriotes,

Femmes, Hommes,

Jeunesse de Centrafrique,

Le 5 décembre 2004, aura normalement lieu le 1^er rendez-vous électoral qui est le référendum portant sur la Nouvelle Constitution de notre Pays. Dès maintenant, je vous invite tous à vous mobiliser pour aller voter "Oui" pour cette Constitution. Vous irez accomplir votre devoir civique dans la dignité et dans la sagesse.

Mes chers compatriotes, juste après ce référendum, une autre échéance électorale plus déterminante pour l’avenir de notre Pays nous attend, je voudrais parler des élections présidentielles de janvier 2005. Je serai parmi vous à cette occasion.

En effet, comme vous le savez déjà, le Comité Directeur de ma formation politique, lors de sa dernière Réunion extraordinaire d’août 2004, m’a honoré en m’assignant le devoir national de représenter mon Parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain à ces prochains scrutins présidentiels. J’ai pris acte de cette décision et je l’ai accepté. Je suis donc Candidat.

Ches compatriotes,

Je suis Candidat pour les raisons suivantes :

Premièrement, le sens de l’histoire : J’ai prouvé par le passé, mon esprit de rassemblement en associant tous mes compatriotes quelles que soient leurs origines politiques et ethniques à l’œuvre de construction du Pays et c’est avec vous, que, dans la sécurité et dans la paix, j’ai réussi de grandes réalisation et vous en êtes témoins.

Deuxièmement, le sens de la réalité : Le remarquable élan de développement pris par notre pays en 1981 et qui s’est couronné par des élections libres et transparentes, a été brutalement arrêté. Tous les acquis de la démocratie ont été perdus. En lieu et place d’un développement socioéconomique, il vous a été offert une dictature sanglante caractérisée par des violations des libertés et des droits de l’Homme.

Ces raisons fondamentales, m’interpellent et m’engagent.

Sœurs et Frères du Centrafrique,

Chers compatriotes,

Avec la confiance que vous me faites, je reviens pour qu’avec chacun d’entre vous, nous puissions ensemble remettre notre Pays, la République Centrafricaine sur le chemin du développement et du progrès social. Je reviens pour qu’avec vous tous, Femmes, Hommes, Jeunes, Filles et Fils de Centrafrique, nous redonnions confiance dans le développement socioéconomique et la reconstruction du Pays à travers un nouveau projet que nous pouvons tous qualifier d’un Nouvel Elan pour notre pays qui sera marqué par une série de mesures à prendre dans les cent premiers jours pour redonner l’espoir et mettre la paix en marche, redresser et réconcilier.

Bien entendu, j’aurai à vous entretenir de tout cela dans un avenir proche. Cependant, je demande à chacun de vous une patience dans la sagesse.

Chers compatriotes,

La confiance doit revenir pour redonner la volonté de travailler ensemble et à rassurer la Communauté Internationale pour obtenir son aide dans la lutte contre la pauvreté.

Auparavant, nous devons tous, chacun de son côté, veiller à ce que les prochaines élections se déroulent dans la transparence. Nous savons, vous et moi, que nous allons à ces élections pour gagner. A cet effet, je vous le dis, les bases concrètes de la sincérité et de l’honnêteté des prochains scrutins sont une condition essentielle de l’acceptation du verdict des urnes.

Que la paix du Christ soit avec vous tous.

Mes fraternelles salutations.

André K O L I N G B A.

(30 novembre 2004)

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