Le Parlement centrafricain de transition adopte la loi sur la presse

BANGUI, 26 nov. 2004 (AFP) - 13h26 - Le Conseil national de transition (CNT), Parlement centrafricain de transition, a adopté jeudi soir le projet d'ordonnance relatif à la liberté de la communication, qui supprime les peines de prison pour l'ensemble des délits de presse, a annoncé vendredi la radio nationale.

Cheval de bataille de la presse indépendante privée centrafricaine depuis des années, ce texte de 120 articles a été voté par 52 voix pour et 2 contre, après plus de dix heures de débats et de discussions passionnés.

"C'est le fruit de plusieurs années de lutte, Je suis très heureux de l'aboutissement actuel de ce combat, qui est la dépénalisation des délits de presse", s'est réjoui Maka Gbossokotto, le président de l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA).

"Dans ce pays, les gens volent, détournement des fonds publics, sans être inquiétés. Ils se baladent, ils sont impunis", a poursuivi le directeur de la publication du quotidien indépendant Le Citoyen. "Mais il suffisait tout simplement qu'un journaliste dise la vérité ou se trompe pour qu'on le jette en prison", a-t-il rappelé.

Adoptée en 1998, la précédente loi centrafricaine sur la presse prévoyait des peines de prison ferme pour des délits tels que "publication de fausses nouvelles" ou simplement "diffamation".

Très contesté par la presse indépendante, ce texte avait fait l'objet en 2002 d'une tentative de révision qui supprimait les peines de prison pour la plupart des délits, mais l'Assemblée nationale de l'époque avait refusé de les voter et avait reconduit la législation initiale.

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