UN MEETING DE SOUTIEN AU PRÉSIDENT BOZIZE A FAIT FIASCO

La coordination des Comités de soutien au président François Bozizé a vécu un échec cuisant au meeting de Lakouanga du mardi 2 novembre 2004. Ce meeting organisé par Mme Yvonne Mboissona, chargée de Mission Internationale à la Présidence de la République, chargée de la Santé, des Affaires Sociales, de la Jeunesse et des Sports n’a pas du tout été à la hauteur des espérances. Il a plutôt contribué à ternir le nom et l’image du chef de l’Etat qu’à les redorer.
Les habitants de Lakouanga ont été réveillés par les sifflets stridents des annonceurs qui faisaient appel à la population de prendre part massivement à un grand meeting. Le ‘’griot’’ de fortune annonçant que le président de la République, chef de l’Etat, le général François Bozizé allait présider personnellement ce meeting. Dans la journée, des ouvriers se sont affairés à dresser une tribune à la dimension de l’événement. Tout le monde se demandait quel message, le chef de l’Etat allait délivrer à la population de Lakouanga. Beaucoup pensaient à des excuses pour l’assassinat du jeune Mamadou, qui est un ressortissant de Lakouanga. Parmi les jeunes, certains comme Saint Thomas voulaient voir pour y croire.
En début d’après-midi arrive un imposant cortège, en grosses cylindrées. Entre temps, les chefs de groupe et de quartier conduits par Mme Josephine Poaty, président du Comité administratif du 2e arrondissement avaient déjà pris place sous la tribune dressée à cet effet. La seule indulgence qu’a connu ce meeting était la pluie qui n’était pas au rendez-vous. Le ciel était clément et le temps doux.
Mme Mboissonna, qui devait présider ce meeting était accompagnée de Mme Maïmouna et de notre confrère Ngokpélé, Directeur de Publication du Journal ‘’Le Quotidien de Bangui’’. Les organisateurs n’avaient pas prévu la sonorisation nécessaire pour faire passer leur message. La chargée de Mission à la Présidence était la première à prendre la parole, mais en pareille circonstance, devant une ribambelle brouillante, sa voix ne portait guère. Même à la tribune officielle, certains notables ont commencé à protester parce qu’ils n’arrivaient pas à suivre le message de la présidente du meeting. On a dû avoir recours à un porte-voix, presque hors d’usage qui grésillait et rendait encore le message inaudible.
Malgré les efforts de Mme Poaty, qui est un véritable tribun dans le quartier, le porte-voix ne voulait pas soutenir le message. A ce couac s’ajoutait un autre. L’assistance n’était composée que des fans et de badauds venus admirer les trémoussements des danseurs qui animaient la circonstance. Les adultes dans une indifférence totale s’occupaient plutôt à siroter leur bière dans le petit bar du coin
Le public n’ayant rien compris des messages, la parole ne pouvait lui être donnée pour des questions comme cela est généralement le cas en pareilles circonstances. Ce qui a le plus deçu, l’assistance et les membres du Comité de soutien, c’est l’enveloppe de 40.000 Frs remise par Mme Mboissona à Mme le Maire du 2e Arrondissement. Le Comité de soutien, composé de plus d’une vingtaine de personnes se demandait comment la somme allait être repartie surtout qu’il y avait les chefs de groupe et de quartier qu’on a fait déplacer pour ce meeting qui a tourné au fiasco.
Plus amer, le groupe de danse qui animait le meeting. Ayant attendu en vain des faveurs de la part des organisateurs, l’un d’entre les danseurs s’est saisi d’un sceau et a commencé à faire une quête pendant que le groupe chantait ‘’Ndoyé, ndoyé ita ti mo’’. Tous ces ingrédients réunis, l’échec était étincelant. Beaucoup de chefs de quartier en ruminant leur colère, ont regretté d’avoir fait le déplacement au lieu de vaquer à leurs occupations. Avec l’impréparation, la précipitation, l’amateurisme, l’éléphant a accouché d’une souris. Heureusement que nous sommes en Centrafrique où le ridicule ne tue pas.
Mais en politique, il n’est jamais bon de jouer aux apprentis sorciers, car comme disait Machiavel dans son traite ‘’Le Prince’’, les erreurs en politique ne se pardonnent jamais.

Mokambo Junior
04/11/2004
source : http://www.leconfident.net

Actualité centrafrique de sangonet - spéciale élection 2005