QUELS ENGAGEMENTS POLITIQUES POUR QUE LES CENTRAFRICAINES ET LES CENTRAFRICAINS VIVENT DANS DE MEILLEURES CONDITIONS APRES LES ELECTIONS DU 13 MARS 2005 ?

Après avoir vécu dans l’admiration et le respect de celui qui a été l’homme du changement social centrafricain, le président Barthélemy BOGANDA, les Centrafricaines et les Centrafricains attendent depuis plus de quarante(40) ans, l’homme ou mieux les hommes du changement politique et économique.

La République centrafricaine depuis la mort du président Barthélemy BOGANDA, a connu des expériences de gouvernement dans l’ensemble décevantes.

Nonobstant l’évolution de la société, les hommes politiques formés après l’in-

dépendance qui dirigent ce beau et riche pays, continuent de raisonner sur les paradigmes du passé, d’où le rejet qu’ils suscitent aujourd’hui dans l’opinion.

Les Centrafricains dans leur grande majorité, attendent beaucoup des élections du 13 mars 2005. Avec ces élections, la Centrafrique va rentrer dans une période très complexe de réorganisation des modes de fonctionnement du politique.

Les nouveaux dirigeants issus de ces élections, doivent s’interroger d’abord sur les raisons du dysfonctionnement de nos institutions qui ont engendré un sérieux dégoût du politicien chez les Centrafricains.

Le président élu doit cesser de croire, que le mandat qui lui est conféré par le peuple doit épuiser la réalité de la démocratie, il doit être plus proche et à l’écoute de celui-ci, il ne doit pas se comporter en militant ou plutôt en chef de clan.

L’Assemblée Nationale doit être le lieu par essence de défense des intérêts du peuple, les Députés doivent à chaque fois que l’occasion leur permette de demander des comptes au nom du peuple aux membres du gouvernement qui utilisent les moyens mis à leur disposition par celui-ci, ils doivent proposer et voter des lois dans l’intérêt du peuple.

La Justice doit cesser d’être complice du Politique, l’impunité et l’injustice doivent être combattues avec la dernière énergie.

L’Armée ne doit plus être un parc réservé aux Centrafricains du même groupe ethnique ou de la même région que le Président de la République, qui sont en situation d’échec scolaire.

Les médias, principalement la radio et la télévision nationales doivent sortir de leur état de caisses de résonance des échos du gouvernement ou de chambres à éloge du Président de la République, les journalistes et animateurs doivent conquérir leur indépendance pour pouvoir contribuer à l’éducation et à la formation du peuple par l’information.

Si l’art du politique c’est d’agir en adéquation avec l’évolution de la société, ce qui suppose un certain pragmatisme, pour la période à venir, le Président de la République et le gouvernement, doivent être capables d’identifier des compétences nationales qu’ils pourront mettre au service de l’état. Ils doivent faire attention aux alliés de circonstance, seul le partage des valeurs républicaines humanistes doivent les lier à d’autres forces.

Le Président de la République et le gouvernement doivent organiser des rencontres avec les acteurs sociaux et tous ceux qui sont des porteurs d’idées et de projets sur les préoccupations sociales majeures qui sont : l’emploi, la pauvreté, la démocratie, le cadre de vie, afin de rechercher ensemble des solutions à ces préoccupations.

En conclusion, pour la période à venir, nous(tous les Centrafricains) devons travailler à recomposer notre société pas seulement dans les discours, mais concrètement en nous impliquant sans haine, sans esprit de vengeance ni acrimonie dans le grand chantier de la reconstruction de notre nation, sous peine de provoquer de nouveaux conflits avec tous les risques qu’ils impliqueraient.

  • Fred Edgard GASSIA

    Saran France

    E-Mail: fegasfr@yahoo.fr

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