8 000 Centrafricains se réfugient au sud du Tchad
DAKAR, le 16 juin 2005 Nations
Unies(IRIN) - Plus de 8 000 centrafricains ont fui leur pays
et se sont réfugiés dans la région sud du Tchad au cours des
quinze derniers jours pour échapper aux nouveaux combats qui se
déroulent actuellement dans le nord-ouest de la République
Centrafricaine (RCA), a indiqué lagence des nations unies
pour les réfugiés (HCR).
La nouvelle vague de réfugies vient grossir les 30 000
Centrafricains qui vivent en exil depuis près de trois ans dans
le sud du Tchad, a déclaré de Ndjamena Bernard Ntwari,
représentant du HCR.
Selon Ntwari, le récent exode des populations a commencé à la
suite des combats qui ont opposé le 3 juin les forces armées
centrafricaines à un groupe de rebelles.
A Bangui, la capitale de la République centrafricaine où
François Bozizé entame depuis samedi son mandat présidentiel,
les autorités ont confirmé ces affrontements, sans pouvoir
identifier le groupe de rebelles impliqué dans les combats.
La plupart des 8 632 réfugiés enregistrés jusquà
présent au Tchad sont hébergés par la population locale dans
les communes rurales de Betel, Bekandja, Matita et Bilbo, mais
certains sont encore livrés à eux-mêmes, a indiqué Ntwari.
Des petits groupes de personnes arrivaient encore mardi
dernier avec leur bétail et leurs effets personnels, a
ajouté le représentant du HCR.
Une équipe de représentants de différentes agences des Nations
unies et dorganisations non-gouvernementales est
actuellement présente sur le terrain pour évaluer les besoins,
a indiqué Ntwari.
Tandis que la communauté internationale est préoccupée par le
sort des quelque 200 000 réfugiés qui, fuyant le conflit du
Darfour, au Soudan, se sont installés dans la région
semi-désertique de lest du Tchad, près de 30 000
réfugiés centrafricains vivent encore dans la zone boisée du
sud du Tchad.
Des camps de réfugiés sont installés à Amboko, près de la
ville frontalière de Gore, et à Yaroungo, près de Maro, à 250
km à lest.
Plus de 40 000 Centrafricains sétaient réfugiés dans le
sud du Tchad lors des combats qui ont opposés les forces loyales
à lancien président Ange-Felix Patassé et les troupes du
chef dEtat-major dalors, le Général Bozizé, en
octobre 2002. Depuis, plusieurs réfugiés ont rejoint leur
domicile.
En mars 2003, Bozizé a finalement réussi à renverser Patassé
avec laide de centaines de mercenaires tchadiens.
Le mois dernier, le général de 58 ans a légitimé son pouvoir
en République centrafricaine en obtenant 64 pour cent des
suffrages au deuxième tour du scrutin présidentiel, face à
sont adversaire politique, lancien Premier ministre Martin
Ziguelé.
La plupart des mercenaires tchadiens qui ont aidé Bozizé à
prendre le pouvoir ont perçu une prime et sont retournés chez
eux. Mais lannée dernière, ces combattants
désuvrés ont été accusés dêtre les auteurs des
nombreux actes de banditisme perpétrés de part et dautre
de la frontière entre le Tchad et la RCA, ainsi quau nord
du Cameroun.
En avril dernier, près de 3 000 membres de la communauté des
Mbororo, un groupe ethnique originaire du nord-ouest de la RCA se
sont réfugiés dans la région nord du Cameroun fuyant certains
ex-combattants pro-Bozizé qui avaient commencé à attaquer
leurs villages et à voler leur bétail.
Dans la perspective dun séjour prolongé de ces réfugiés
centrafricains dans le sud du Tchad, les agences de lONU
les ont transférés vers de nouveaux sites où ils pourront
disposer de terres cultivables.
Actualité Centrafrique de sangonet