LE CHEMIN DU DYNAMISME POUR LA RENAISSANCE
CENTRAFRICAINE : UN MIRACLE !
Depuis le 11 Juin 2005 est commencée une pseudo
nouvelle ère pour la République centrafricaine. Resterait-elle
une grande tourmente négative ou deviendrait-elle le socle
dune ère positive pour la nation ? Autrement dit, cette
tourmente serait-elle un autre exemple de coup dépée dans
leau venant encore peupler la désespérance de la grande
famille centrafricaine déçue par la mauvaise gestion de la
chose publique (caractérisée par la corruption,
lenrichissement illicite, les détournements des biens
publics, le tribalisme, le népotisme, etc.) ou par contre se
placerait-elle dans une nouvelle dynamique douverture,
despoir et de nouvelle vision pour un pays groggy ! Le
trouble est grand, la nuit est profonde, lavenir incertain.
Je serai heureux si les quelques lignes (qui suivent) que
jaurai jetées dans les ténèbres actuelles éclairent
seulement un peu la marche de nos compatriotes sur la route
scabreuse de lavenir.
Quel rêve le centrafricain doit-il vivre pour
obéir à son destin ? Quelle est pour lui la condition
suprême du bonheur ? Où trouver, pour le centrafricain, la
plénitude de la vie nationale, de la vie collective ?
Je nai pas la présomption à travers ces
quelques lignes de proposer un ensemble complet, ni tout à fait
harmonieux, ni réalisable dans toutes ses parties, ni
indestructible dans aucune de ses conclusions, pour la
transformation radicale de ce pays. Par contre, je suis convaincu
que le centrafricain aura fait un grand pas si seulement il brise
les chaînes imaginaires qui le tiennent rivé à une sorte de
prédestination pour la douleur et la misère sans rémission et
le martyre sans fin.
Que faire ? Il faut quensemble nous
cherchions, et surtout, les solutions du bonheur collectif. Tel
doit être le mot dordre de chaque Centrafricain à
lheure actuelle. La recherche de ces solutions doit se
faire consciencieusement, délibérément et raisonnablement
comme chez les peuples civilisés des différentes nations de ce
monde. Mais je suis convaincu quil est, avant tout,
interdit de chercher ces solutions tant que nous naurons
pas collectivement fait au préalable le relevé exact de la
position politique, économique et sociale du pays.
Il ny a de maux que ceux de lesprit. Un
esprit sain dans un corps sain est source de vigueur,
daction et de productivité. Cette source permet de
sarmer moralement pour leffort nécessaire pour la
Renaissance centrafricaine et dafficher hardiment les
grandes lignes de la construction future. Car cette renaissance
na pas besoin seulement dargent et de matériel, elle
a besoin dabord dun élan spirituel sans lequel cet
effort matériel restera faible et sans souffle parce que sans
âme. De nos jours, largent est considéré comme
lessence même de la richesse. Par bonheur, la technique a
forgé les chaînes dans certains pays. Elle a et continue de
distiller le remède efficace. Aussi, la vraie richesse est un
heureux rapport déquilibre entre le sol, le sous-sol, la
technique et le travail. Le pays ne peut devenir riche seulement
quavec ces quatre éléments. Sans eux, que nous soyons
riches artificiellement comme certaines nations, nous resterons
captifs de la misère intellectuelle, comme tous les peuples qui
ne lont pas encore compris.
Aujourdhui, lon parle de miracle à
propos de certains pays, surtout asiatiques, au vu de leur
performance et du stade de développement quils ont atteint
en peu dannées ! Et pourtant, il y a 30 ans notre
pays était artificiellement plus riche que certaines de ces
nations ! Il est vrai quau regard de lhistoire,
il ny a jamais de miracles. Mais pour exprimer la beauté
et la grandeur dun triomphe inattendu sur les forces
coalisées de la destruction et du mal, le mot est infiniment
plus riche de signification imagée que toute analyse aride et
objective des faits historiques.
Serait-il possible, dans le futur, de parler
dun miracle centrafricain ? Lorsque lon
considère le miracle comme la résultante de certaines actions
positives mises en uvre par lhomme lui-même. Il faut
donc aider le miracle à se produire. Alors, comment sy
prendre ? La réponse à cette question nest pas
facile. Il nest même pas sûr quil y ait de réponse
effective par qui que ce soit. Mais, demblée
jécarterai la solution de facilité consistant
à parcourir le monde pour tendre la main
. Avec les
résultats que lon sait : la disparition par des tours
de prestidigitation des supposées aides
obtenues ! Lautre solution (la plus souhaitable pour
le pays et son peuple) aurait été de sasseoir autour
dune table (pas de manière folklorique) et de réfléchir
ensemble de manière sincère, honnête, franche, concrète et
dans le calme à travers des échanges dynamiques didées
(ce quil aurait fallu faire dès les premières lueurs de
la transition) pour définir la vision dune nouvelle
société à bâtir. Cette vision devrait se baser sur des
données rationnelles et des réalités nationales permettant une
Renaissance centrafricaine conséquente. Malheureusement la fuite
en avant a été et demeure la caractéristique primordiale de
tous les dirigeants de ce pays. Mais, il nest pas encore
trop tard pour ce genre dactions.
Néanmoins, pour le moment et avant toute chose, une
constante absolue à rétablir, cest LA PAIX. Sur ce plan,
je ne puis quêtre daccord avec la vision du Premier
Ministre qui, malheureusement sest arrêté au beau milieu
de cette analyse théorique. Ainsi, pour moi, cette paix devra
assurer la masse de nos concitoyens contre la pauvreté et
linsécurité, et elle poursuivra ce but primordial en se
rappelant que seule lautorité supérieure de la
collectivité, cest-à-dire lEtat (auréolé de
toutes ses prérogatives dans le respect de lEtat de droit)
qui incarne la collectivité, peut commander à des forces
anarchiques (aussi bien les rebelles au nord du pays, les
coupeurs de route, les bandits à col blanc, les
usurpateurs, les nombreuses barrières sur les routes des
provinces, les corrompus et corrupteurs, les despotes, etc.)
devenues assez puissantes pour représenter de véritables Etats
dans lEtat et constituer ainsi des causes volontaires et
surtout cyniques de pauvreté, de misère et dinsécurité.
La collectivité doit fatalement imposer sa loi à ces forces
visibles et plus ou moins autonomes, parce que le général prime
le particulier et que la solidarité des hommes leur commande
dobéir à un plan densemble dans la recherche de
buts communs.
La suite de la tâche de la paix sera de coordonner
toutes les puissances de production et de distribution afin
dutiliser au maximum les richesses du sol, les énergies
physiques et les compétences humaines. Elle permettra ainsi
douvrir à de nouvelles conquêtes du centrafricain les
champs immenses de lévolution et de la modernité pour
juguler le vice à tête multiple qui a et continue de faire tant
de mal à notre pays.
Car, réduit à son essence primaire, le vice
centrafricain est illustré par le cercle infernal suivant :
lagent de lEtat est corrompu parce quil
na pas perçu son salaire depuis des mois. Il ne perçoit
plus de salaire parce que lEtat ne génère pas de recettes
conséquentes pour faire face à ses dépenses régaliennes, et
lEtat ne génère plus de recettes parce que ses agents
presque dans lensemble sont corrompus. Et
cependant
.. lEtat est toujours là, attendant
de ses agents, la conscience professionnelle et la disponibilité
au travail ! Les agents de ladministration attendent
par contre que lEtat prenne ses responsabilités
régaliennes ! Les investisseurs sont là attendant
davoir les conditions décentes pour injecter un nouveau
souffle et une nouvelle dynamique dans le pays ! Etc.
Malheureusement rien ne se fait ! Tout le monde attend le
signal de départ ! Le citoyen finalement ne perçoit aucune
lueur despoir dans lavenir immédiat ! On ne
conçoit, en vérité, rien de plus insensé que ce genre de
situation dans lequel se débat le pays.
En définitive, il nest pas encore trop tard
pour le pays dans son ensemble de renaître de manière
intelligente pour jeter les bases fondamentales pour la relance
de notre nation. Gardons nous des solutions éphémères
résidant dans les aides alimentaires internationales. La voie
absolue à explorer est le développement dune conscience
nationale collective sur les bases fondamentales de
lexistence dune nation ! Le sentiment
dêtre un peuple et dappartenir à une nation !
La mise en uvre de notre intelligence créatrice !
Travail de longue haleine, dont les résultats ne seront que
largement bénéfiques pour le pays. Ce travail nécessite
lengagement dhommes et de femmes désintéressés,
ayant un caractère volontariste, une conviction sans faille, une
rationalité dans lobservation des faits ainsi quune
indépendance financière et desprit les mettant à
labri de toute tentative de dérives malhonnêtes.
Enfin, il est important de savoir que le grand
péril de notre nation, est la lenteur, laveuglement,
lobstination même que les dirigeants excellent à ne pas
comprendre que ce pays a besoin dune nouvelle donne,
dune nouvelle orientation de la société, dune autre
façon de penser et de diriger. Détruire méthodiquement les
foyers de la corruption, du non respect de lEtat de droit
et du non respect de la bonne gouvernance où salimentent
la colère et la désespérance, cest provoquer
lécroulement de tout le système dexploitation
odieux du citoyen et contribuer puissamment dans ce cas, à la
Renaissance centrafricaine. Le résultat, finalement sera
léclosion de la volonté irréductible de ce citoyen à
sortir de la misère par le travail honnête dans un
environnement paisible et sain.
Narcisse Komas, Bangui. (Wed, 17 Aug 2005 08:18:54 +0000)
Actualité Centrafrique de sangonet