Les Centrafricains élisent leur président et 87 députés

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Le général centrafricain François Bozizé vote le 8 mai à Bangui
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BANGUI (AFP) -
lundi 09 mai 2005 - 7h36 - De nombreux Centrafricains ont voté dimanche dans le calme pour le second tour des élections présidentielle et législatives, point final des deux ans de la transition conduite par le général François Bozizé depuis son coup d'Etat du 15 mars 2003.

Contrairement au premier tour du 13 mars, où de nombreux problèmes d'organisation avaient été signalés, la plupart des bureaux de Bangui ont ouvert à 6h00 locales (5H00 GMT) et ont officiellement fermé à 16h00 (15h00 GMT), conformément au programme prévu.

Grand favori du scrutin présidentiel, le président sortant François Bozizé, arrivé en tête au premier tour avec 42,97% des voix, a accompli son devoir électoral à la mairie de Bangui en compagnie de son épouse Monique, candidate à la députation. "La journée d'aujourd'hui est une journée exceptionnelle. La démocratie est restaurée en République centrafricaine", s'est-il félicité.

Son adversaire, l'ancien Premier ministre Martin Ziguélé (23,53%), comme l'ancien président André Kolingba, arrivé en troisième position (16,36%) lors du premier tour, n'ont pas voté, faute d'avoir été inscrits à temps sur les listes électorales.

Outre leur président, les Centrafricains devaient également pourvoir dimanche 87 sièges de la future Assemblée nationale. Les dix-huit autres l'avaient été dès le premier tour.

La Commission électorale mixte indépendante (Cémi) centrafricaine a estimé dimanche soir que les deux scrutins s'étaient déroulés "dans le calme", malgré des tentatives de fraudes, des intimidations et quelques intervention des forces armées.

"Je viens pour vous confirmer (...) que les élections se sont déroulées dans le calme à Bangui et à l'intérieur du pays", a déclaré dimanche soir à la presse le président de la Cémi, Jean Willybiro Sako.

"Lors de ces élections, à Bangui particulièrement, nous avons noté quelques incidents que nous pouvons considérer comme mineurs (...) Ce sont des incidents qui ont été limités, dus essentiellement à quelques individus qui ont tenté de voter à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.

Le président de la Cémi a également mentionné "quelques interventions des forces de l'ordre alors que les membres des bureaux de vote n'avaient pas spécifiquement fait appel à elles".

Ici et là, quelques problèmes d'intendance ont été également relevés, selon des observateurs de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF): des tampons encreurs en nombre insuffisant, de l'encre trop sèche ou encore un manque de place, plusieurs bureaux de vote tenant parfois dans une seule pièce.

Par ailleurs, plusieurs cas de fraude ont été recensés dans le 4ème arrondissement, où la tension a été très forte pendant la campagne législative, selon la police et le superviseur local de la Cémi, Jean-Bruno Vickos.

Dans le reste du pays, aucun incident majeur n'avait été signalé en fin d'après-midi, selon la Cémi.

Dans l'ensemble, ce deuxième tour de scrutin s'est déroulé à Bangui dans une ambiance "plus calme" que celle du premier tour, à l'image de la campagne électorale, selon les observateurs et les électeurs interrogés par l'AFP.

Les opérations de dépouillement devraient débuter dès lundi matin afin de publier les premiers résultats partiels "dans les prochains jours", a indiqué le président de la Cémi.

Selon Jean Willybiro Sako, les résultats définitifs seront connus dans les deux prochaines semaines, selon le délai légal fixé par la Cour constitutionnelle de transition. Les résultats du premier tour n'avaient été communiqués que dix-huit jours après le scrutin.

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