Fin de la grève des universitaires en République Centrafricaine
BANGUI, le 2 août 2005 Nations
Unies (IRIN) - Les professeurs de l'université de
Bangui ont accepté de mettre fin à la grève et de reprendre
les cours mardi après que les autorités ont annoncé qu'elles
leur verseraient le reste d'une enveloppe financière de 250
millions de francs CFA (465 004 dollars américains) accordée
par le gouvernement français pour payer leurs heures
supplémentaires.
« Cet incident déplorable ne serait pas arrivé si le
gouvernement n'avait pas gardé la moitié de notre argent », a
déclaré Marcel Kembé, qui dirige le département de
géographie à l'université, alors qu'il se trouvait à Bangui,
la capitale centrafricaine.
Selon les professeurs, le gouvernement a consenti à verser le
reste de la somme (134 millions de francs CFA, soit 249 242
dollars) dans la journée de mardi. Bien que la grève ait pris
fin, les cours n'ont pas repris mardi.
Les professeurs ont commencé la grève lundi. Ils reprochaient
au gouvernement d'avoir gelé une partie de la somme qui leur
était due. Ils ont décidé vendredi dernier d'arrêter de
travailler après que les autorités leur ont versé 116 millions
de francs CFA (215 762 dollars) seulement sur les 250 millions
accordés par la France le 1er juillet pour payer les heures
supplémentaires effectuées par un peu plus de 100 professeurs.
Les professeurs sont normalement tenus de donner 32 heures de
cours par semaine. Ils sont cependant amenés à travailler
davantage. Selon le gouvernement centrafricain, le versement de
l'intégralité de la somme aurait été retardé faute de
justificatifs.
« La liste du personnel n'avait pas été produite à temps mais
tout est réglé, à présent. Toute la somme a été versée »,
a déclaré un haut représentant du ministère de l'Economie et
des Finances, qui a requis l'anonymat.
Néanmoins, même si les autorités ont versé aux professeurs le
montant de leurs heures supplémentaires, ces derniers affirment
qu'ils feront tout de même grève pour obtenir leurs arriérés
de salaires.
En effet, les arriérés d'heures supplémentaires sont loin
d'être l'unique problème des fonctionnaires centrafricains.
Tous ont accumulé au moins 40 mois de salaires impayés par les
gouvernements qui se sont succédés au pouvoir.
Depuis des années, les finances de la République centrafricaine
(RCA) sont dans le rouge. Cette situation a engendré des
manifestations de rue.
A plusieurs occasions, le pays a même manqué de sombrer dans le
chaos. Le gouvernement reçoit de temps à autre des aides
financières de la part des autorités chinoises et françaises
pour payer les salaires de ses employés. Toutefois, ces aides
n'ont pas résolu le problème.
François Bozizé, le nouveau président élu de la RCA, est en
France en ce moment même pour débattre de la situation
financière de son pays avec les autorités françaises.
Jusqu'à présent, les représentants du ministère centrafricain
de l'Economie et des Finances se sont déclarés satisfaits de la
visite de leur chef d'Etat, la France ayant décidé d'accorder
une aide de quatre millions d'euros (4,9 millions de dollars
américains) à son ancienne colonie.
Selon eux, la somme servirait très probablement à payer un mois
d'arriérés de salaires à tous les fonctionnaires
centrafricains.
Actualité Centrafrique de sangonet