Inondations à Bangui et pour comprendre le phénomène

Des pluies diluviennes se sont abattues sur Bangui. Des sans-abri se comptent par milliers. Quant on sait qu'un foyer à Bangui regroupe habituellement 6 à 7 personnes, 3 000 maisons touchées cela conduit à un dénombrer de 20 000 à 25 000 personnes atteintes. La Croix-Rouge complètement démunie lance éperdument un appel international à l'aide. Les conditions d'hébergement et l'insalubrité sont propices à des épidémies de type diarrhée, paludisme dans la capitale centrafricaine.

Et pour mieux comprendre le phénomène, il faudra partir d'une certaine conception de la construction immobilière et du lotissement à Bangui dont se font l'idée les experts et les pouvoirs politiques. A divers niveaux, il y a une mauvaise volonté, une certaine inconscience, à prendre en compte les données urbanistiques, topographiques, géologiques. Sans prendre garde, "Bangui la Coquette" deviendra une ville délabrée, recouverte de poussières dues aux éboulements ou enfouie sous des eaux. " Le développement incontrôlé de zones d'urbanisation spontanée dans les quartiers périphériques, le fonctionnement défectueux des équipements urbains implantés à grands frais dans la ville moderne (industries, centrale thermique, usine de traitement d'eau potable, gare routière, réseau d'assainissement) interdisent que l'on puisse parler de pari en matière d'urbanisme."(sic)

Victor BISSENGUE (12 août 2005)


LE CYCLE ET LA GESTION DE L’EAU A BANGUI (REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE). - 2004 - lyon2

Thèse de Doctorat de géographie Par Cyriaque-Rufin NGUIMALET

INTRODUCTION GENERALE

1« L’eau fait partie de notre environnement naturel tout comme l’air que nous respirons et la terre qui nous porte et nous nourrit ; elle constitue un des éléments familiers de notre vie quotidienne. » C. RIOU (Préface de L’eau : milieu naturel et maîtrise, T. I, 1999)

2Ce travail porte sur l’eau à Bangui, Capitale du Centrafrique, et les problèmes qu’elle engendre dans le site de la ville en relation avec la présence humaine et les formes de vulnérabilité physique. A la fondation de la ville (1889), des aléas (pluies exceptionnelles, orages violents) et des contraintes hydrologiques (inondations répétitives de l’Oubangui, haut niveau de l’eau des étendues marécageuses) étaient enregistrés dans le site. Aujourd’hui comme hier, ces phénomènes sont commandés par l’abondance et la violence des précipitations une partie de l’année, car Bangui est située dans la zone tropicale humide. Ainsi, le cycle de l’eau (précipitations, événements exceptionnels, crues de l’Oubangui, excès d’eau dans les étendues marécageuses) est couplé à la géomorphologie du site, favorable au séjour quasi-permanent de l’eau en surface et dans le sol. Les difficultés de ce milieu physique fragile sont exacerbées par la croissance urbaine.

3En effet, l’abondance ou la violence relative des pluies entraîne actuellement à Bangui des inondations à l’échelle de la ville, particulièrement le long des petits cours d’eau façonnés en collecteurs/évacuateurs d’eaux pluviales issues du ruissellement. Car l’infiltration amoindrie par la compaction du sol nu urbain accroît le ruissellement pluvial. La concentration des eaux dans les collecteurs ainsi que dans les zones basses marécageuses actuellement colonisées par l’habitat, est souvent à l’origine des inondations urbaines. En outre, l’Oubangui cause des catastrophes épisodiques à la ville, notamment dans son ancien talweg où l’habitat s’est installé depuis peu ; le dernier cas en date s’est produit en octobre-novembre 1999, sinistrant près de 10 000 riverains du cours d’eau.

4La question centrale de l’étude se rapporte au cycle et à la gestion de l’eau à Bangui ; nous l’avons abordée selon l’approche hydrogéomorphologique du site de la ville. Elle considère l’eau pluviale qui tombe, ruisselle ou se stocke en surface dans les cours d’eau et les marais ou étangs, et circule dans le sol pour gagner les nappes phréatiques, à l’interface du milieu physique (collines, piémonts, plateaux, plaine) et des espaces habités, urbanisés. Nous avons analysé l’influence de l’eau à travers des contraintes hydrologiques (inondations, drainage) dans une perspective historique des dommages causés par l’eau, dans le temps et dans l’espace ; l’intérêt est d’y relever les modes de gestion de ces phénomènes observés jadis par la population locale (administration et administrés). Car l’étude historique des débits de crue nous a révélé environ trente (30) inondations de la rivière Oubangui à Bangui (NGUIMALET, 2003 a) ; à partir du débit médian de crue annuel de 10 250 m3.s-1 défini par RODIER (1964), nous considérons qu’un débordement de lit de l’Oubangui puisse se produire.

1. Cadre géographique de l’étude

5L’unité spatiale de référence pour une étude en hydrologie ou en géomorphologie est le bassin-versant ; pour cette étude, nous avons retenu le cadre urbain et ses environs (Figures 1). Comme un point dans l’espace, la ville de Bangui est située, en son point kilométrique 0 (Place de la République), à 4°22’00’’Nord-18°35’00’’Est ; si nous considérons l’espace urbain avec le « Grand Bangui », ses limites sont grossièrement comprises entre 4°18’30’’ et 4°30’00’’ de Latitude Nord, et entre 18°28’13’’ et 18°38’00’’ de Longitude Est. Ces coordonnées géographiques ne comprennent pas les postes de péage aux deux sorties Nord de Bangui. Né au pied des Rapides de l’Oubangui et des Collines de Gbazabangui, le poste militaire colonial s’est déplacé dans l’espace et dans le temps, en quête des terrains hors d’eau entre les Rapides et la confluence avec la Mpoko en aval, avant de s’installer définitivement en 1892 sur le promontoire rocheux, lequel abrite aujourd’hui l’ex-Hôtel SOFITEL (Planche I, Photos A, B et C). Coincé entre les collines aux versants ouest escarpés à l’Est et l’Oubangui au Sud, le site s’est progressivement développé vers l’Ouest, le Sud-Ouest et le Nord dans une Plaine où sont confondus les chenaux de petites rivières et les bas-fonds marécageux. La présence de la Colline de Gbazabangui (Figure 1), qui comporte encore des témoins de la forêt dense au centre-ville, rompt en effet la continuité de la ville d’est en ouest, créant de ce fait un bicéphalisme entre l’Est, avec les ensembles Ouango, Kassaï, Gbangouma et Ndress, et l’Ouest, avec la Plaine marécageuse dans laquelle s’est étalée la majeure partie de la ville.

6D’une superficie de 2,12 km2 en 1912 (soit 212 ha), l’espace urbain a successivement atteint 6,42 km2 en 1945, 22,56 km2 en 1960, 37 km2 en 1976, 63 km2 en 1990, 72 km2 en 1994 et 80 km2 à l’heure actuelle ; cette superficie atteindrait 140 km2 avec le Grand Bangui. Quant au taux de croissance de la population, il a été estimé à 6-7 % de l’origine de la ville en 1889 à 1975, en raison d’un important exode rural. Ce taux, revu à la baisse par le Recensement Général de la Population (RGP) de 1975, aurait été de 4,40 %, et l’effectif de la population de 279 792 habitants. (...)

Thèse présentée à l’Université Lumière Lyon 2 pour l’obtention du Doctorat de Géographie et Aménagement
Spécialité : Géographie Physique
Par Cyriaque-Rufin NGUIMALET
Soutenue le 13 décembre
Soutenue le 13 décembre 2004 - devant le jury composé de : Yves BOULVERT, Directeur de Recherches IRD, Examinateur Jean-Paul BRAVARD, Professeur à l’Université Lumière Lyon 2, Directeur de la thèse Yann CALLOT, Professeur à l’Université Lumière Lyon 2, Examinateur Claude COSANDEY, Directrice de Recherches CNRS-UMR 8591, Rapporteur Serge MORIN, Professeur à l’Université de Bordeaux III, Rapporteur


Inondations à Bangui: 20.000 sans abris, pas de pertes humaines signalées

AFP, 11 août 2005, 13h06 - Des inondations dues à d'importantes intempéries ces derniers jours à Bangui ont provoqué l'effondrement de 3.000 maisons, laissant quelque 20.000 personnes sans abri dans la capitale centrafricaine, a indiqué jeudi la Croix-Rouge locale à la radio nationale, sans faire état de victimes.

"A l'heure actuelle, nous avons en tout, provisoirement, 3.010 familles qui sont totalement privées d'abri. Cela représente entre 18.000 et 20.000 personnes qui sont livrées à elles-mêmes", a déclaré le secrétaire général par intérim de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA).

"Ce bilan va s'aggraver, puisque la plupart des maisons inondées vont s'effondrer, eu égard à la fragilité des matériaux utilisés pour la construction", a-t-il précisé.

M. Zarambaud n'a pas fait état de pertes en vies humaines mais a dit "craindre des risques d'épidémies", car "les quartiers inondés sont gorgés de cadavres d'animaux".

Les zones touchées, les 2ème, 3ème, 5ème, 6ème et 7ème arrondissements de la capitale sont des quartiers populaires, les plus peuplés de Bangui, ville d'environ 600.000 habitants.

Une partie des sans-abri a trouvé refuge chez des proches non touchés par les inondations, d'autres se sont installés dans des écoles, vides en cette période de vacances scolaires.

Les risques d'épidémie sont renforcés par l'existence de nombreuses latrines à ciel ouvert à Bangui et de la coutume courante consistant à inhumer les corps de nourrissons ou de jeunes enfants aux alentours immédiats des habitations.

Les pluies sont régulières depuis la mi-juillet à Bangui où l'absence d'urbanisation de certains quartiers empêche l'évacuation des eaux.

Pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale, la Centrafrique, dont l'histoire est marqué par la violence politique, connaît depuis plusieurs années une grave crise financière.


Centrafrique: 20 000 sans-abri dans des inondations -

YAOUNDE, 11 août 2005 (XINHUANET), 14h52 - - Des inondations dues à  d'importantes intempéries ces derniers jours à Bangui ont provoqué l'effondrement de 3 000 maisons, laissant quelque 20 000 personnes sans-abri dans la capitale centrafricaine, a indiqué jeudi la  Croix-Rouge locale à la radio nationale, sans faire état de  victimes. 

     "A l'heure actuelle, nous avons en tout, provisoirement, 3 010 familles qui sont totalement privées d'abri. Cela représente entre 18 000 et 20 000 personnes qui sont livrées à elles-mêmes", a  déclaré le secrétaire général par intérim de la Croix-Rouge  centrafricaine (CRCA). 

     "Ce bilan va s'aggraver, puisque la plupart des maisons  inondées vont s'effondrer, eu égard à la fragilité des matériaux  utilisés pour la construction", a-t-il précisé. 

     M. Zarambaud n'a pas fait état de pertes en vies humaines mais a dit "craindre des risques d'épidémies", car "les quartiers  inondés sont gorgés de cadavres d'animaux". Fin  


20.000 sans-abri dans des inondations en Centrafrique

La Libre, 11 août 2005 - Des inondations dues à d'importantes intempéries ces derniers jours à Bangui ont provoqué l'effondrement de 3.000 maisons, laissant quelque 20.000 personnes sans-abri dans la capitale centrafricaine, a indiqué jeudi la Croix-Rouge locale à la radio nationale, sans faire état de victimes.

"A l'heure actuelle, nous avons en tout, provisoirement, 3.010 familles qui sont totalement privées d'abri. Cela représente entre 18.000 et 20.000 personnes qui sont livrées à elles-mêmes", a déclaré le secrétaire général par intérim de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA).

"Ce bilan va s'aggraver, puisque la plupart des maisons inondées vont s'effondrer, eu égard à la fragilité des matériaux utilisés pour la construction", a-t-il précisé.

M. Zarambaud n'a pas fait état de pertes en vies humaines mais a dit "craindre des risques d'épidémies", car "les quartiers inondés sont gorgés de cadavres d'animaux".

Les zones touchées, les 2ème, 3ème, 5ème, 6ème et 7ème arrondissements de la capitale sont des quartiers populaires, les plus peuplés de Bangui, ville d'environ 600.000 habitants.

Une partie des sans-abri a trouvé refuge chez des proches non touchés par les inondations, d'autres se sont installés dans des écoles, vides en cette période de vacances scolaires.

Les risques d'épidémie sont renforcés par l'existence de nombreuses latrines à ciel ouvert à Bangui et de la coutume courante consistant à inhumer les corps de nourrissons ou de jeunes enfants aux alentours immédiats des habitations.

Les pluies sont régulières depuis la mi-juillet à Bangui où l'absence d'urbanisation de certains quartiers empêche l'évacuation des eaux.

Pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale, la Centrafrique, dont l'histoire est marqué par la violence politique, connaît depuis plusieurs années une grave crise financière.


Pour mieux comprendre le phénomène de l'inondation à Bangui: Espaces et contradictions : le cas de Bangui.

Francis Keller (http://architeca.ifrance.com/bgf_01.htm)

La ville de Bangui s'étire sur près de vingt kilomètres, le long du fleuve Oubangui, et constitue un bon exemple de la complexité et de ta multiplicité des problèmes que posent la croissance des villes africaines. Elle doit aux hasards de l'aventure coloniale sa destinée de capitale de la R.C.A. Les contraintes du site choisi initialement ont joué et joueront encore dans le futur un rôle de premier plan dans sa morphologie et les directions que prendront les axes d'urbanisation.

Il n’est pas question de laisser se développer ici une vision idyllique de Bangui, proposée par l'hagiographie des pouvoirs qui se sont succédés depuis l’ indépendance " Bangui la coquette, ville de pari " n'est coquette que pour le touriste superficiel, a qui ne sauterait pas aux veux le délabrement de la voirie, même au centre de la ville l'approximation des zones éclairées hors des grands axes routiers, les conditions d'existence de près de 400 m habitants de la capitale livrés aux inondations périodiques, aux difficultés quotidiennes d'approvisionnement, de trajet de leur domicile à leur travail, a la pénurie de médicaments de base, au manque d'équipements médicaux.

Le développement incontrôlé de zones d'urbanisation spontanée dans les quartiers périphériques, le fonctionnement défectueux des équipements urbains implantés à grands frais dans la ville moderne (industries, centrale thermique, usine de traitement d'eau potable, gare routière, réseau d'assainissement) interdisent que l'on puisse parler de " pari " en matière d'urbanisme.

Depuis 1960, le pouvoir a livré Bangui à des architectes dont le style qu'on qualifiera sans doute un jour de " néo-africain " (comme il existe un style néo-mauresque) se retrouve dans de nombreux bâtiments de prestige, construits aussi bien à Yaoundé qu'à Abidjan ou à Lomé.

L' avenue des Martyrs (ex-avenue Bokassa) constitue pour Bangui, une sorte de voie triomphale conduisant à l'aéroport. Or elle est faite de la juxtaposition de bâtiments (l’univers, faculté des sciences de la santé, palais de l'OCAM, de l'UDEAC, école normale supérieure centre protestant pour la jeunesse) sans unité architecturale, sans liens avec leur environnement et dont la présence ne s'explique que par les opérations de libération des terrains de l' ancienne piste d'aviation en 1965-1966 (le général Bokassa inaugure le 6 juin 1966 la route d'accès au nouvel aéroport). Le développement de la ville a été entravé par la présence d' une colline (altitude : 594 m. pour une altitude moyenne en ville de 330 m.) au nord de terrains marécageux compris entre l'avenue Boganda et l'avenue Charles de Gaulle au sud. La progression des zones urbanisées s’effectuera sans doute dans le futur selon une direction nord-ouest, les opérations spéculatives actuelles venant buter sur les zones de servitudes aériennes et les terrains de l'aéroport Bangui-Mpoko. L'axe Gobongo-route de Damara est également en voie d’urbanisation jusqu'au kilomètre 12.Une lecture du plan d'urbanisme (déclaré d’utilité publique et rendu exécutoire en 1972) suggère une ville en éventail, dont les quatre avenues principales rayonneraient à partir d’un point central : la place de la République.

Une autre perception du plan montre un noyau à forte cohérence (la ville européenne) prenant en tenaille, par les terrains de la zone industrielle, le long du fleuve, et les terrains a vocations résidentielle situés entre l’avenue Nasser et l'avenue des Martyrs, les quartiers qualifiés de " spontanés ". Cette perception s’appuie sur une histoire de l’appropriation puis du contrôle de l'espace urbain, commune à un grand nombre de cités africaines. C'est dans le cadre de cette histoire que des contradictions se sont développées à plusieurs niveaux entre la ville européenne et le kilomètre 5 (considéré comme représentation symbolique de la ville africaine), entre un mode d'appropriation de l'espace par le permis de construire, permanent et ossifiant (le ciment), et un autre mode, par le " permis d'habiter " précaire dans ses matériaux et sa finalité (le déguerpissement). Il y a une emprise inexorable du "dur" sur le " léger" qui donne à la ville extra-"européenne" une forme transitionnelle, le "léger" participant du secteur informel de l'économie, le "dur" étant un des éléments stimulants de l'économie moderne (le secteur de la construction et du bâtiment). Une autre contradiction apparaît dans les modes de vie, la surabondance des signes que le pouvoir et la classe dominante ont voulu somptueux, s'opposant au dénuement et à la précarité du quotidien, comme s’opposent les décors de l'empire (notamment cinq arcs de triomphe néo-grecs, dont l'un ouvre encore une perspective inattendue sur la cathédrale de brique centenaire, sortie rajeunie de cette confrontation) aux maisons basses et aux paillotes du quartier Saïdou. Or, ce type de construction traditionnelle, (maisons en briques de terre crue, aux toits d'herbes tressées, sur sol de terre battue) édifié indépendamment de toute procédure d’immatriculation, représente 75 % du mode d’appropriation de l’espace, tend à croître aux périphéries des quartiers.

Dans quatre ans, le pouvoir sera confronté à l'organisation des fêtes du centenaire : c’est en effet le 26 juillet 1889 que le poste de Bangui (dont le nom signifie "les rapides ") a été installé par Michel Dolisie. Les marques du temps s'effacent vite . les maisons coloniales en bois ont toutes disparues sous l'action des termites. Mais le mode d'organisation sociale de la ville n'a pas été fondamentalement transformé alors que des données nouvelles, telles la croissance démographique (1890 : 53 habitants, 1900 : 2 000 africains et 10 européens, 1934 : 19 000 ; 1958 : 60 000 ; 1964 ; 124 000 ; 300 000 dont 5 000 européens), l'évolution de la population 1980 alphabétisée, la stagnation du marche de l'emploi, et la raréfaction des terrains affectés aux cultures vivrières représentent des réalités incontournables. La gestion de l'espace urbain au jour le jour (en février 1984, les deux ponts effondrés à la suite des inondations, qui donnaient accès au quartier Kassaï et a N’Garagba n'ont été réparés selon les dires des habitants, que parce que la résidence de l’ambassadeur de France a Ouango était isolée), l’absence de réserve foncière et de schéma directeur opérationnel, qui sont de nature à aggraver le gâchis foncier devront faire place progressivement à une politique urbaine intégrant davantage Bangui dans l'espace régional, plus respectueuse également des droits des gens sur leur habitat et leur espace social : le problème n'est pas de savoir quel secteur, moderne ou traditionnel, prédominera sur l'autre, il est de comprendre que dans une ville comme Bangui, où il n'existe pas de contre-modèle culturel urbain, le modèle occidental de la ville sera pendant des dizaines d’années hors de portée de la majorité de la population. Des opérations du type " Soweto " (500 logements construits en semi-préfabrication par la République Sud- Africaine, et immédiatement achetés par des fonctionnaires ou accaparés par les militaires) devront faire place à des programmes de constructions sociales, aidés par l'État mais où la part d’auto-construction en matériaux traditionnels sera nécessairement prédominante.

Le plan actuel de la ville peut être lu de différentes façons. Cette courte note proposait une lecture particulière de la ville et n’a d’autres objectifs que de provoquer une meilleure prise de conscience de la part de tous ceux qui pèseront sur la gestion de cette cité.


Autre étude, une proposition de Jean-Bosco PELEKET qui prévient du risque que court la RCA en maintenant Bangui comme Capitale:

Bambari - Pour une nouvelle capitale de la République Centrafricaine [http://www.sangonet.com/bambJBP/caprca.html]


Autre catastrophe à Bangui:

Naufrage sur le fleuve Oubangui

YAOUNDE, 11 août 2005 (XINHUANET), 15h09 - Une embarcation transportant  environ 150 personnes a fait naufrage samedi dernier en  Centrafrique sur le fleuve Oubangui, ont indiqué jeudi des  rescapés et des proches de passagers, qui ont fait état de morts  et de disparus mais n'ont pu fournir de bilan précis, selon une  information en provenance de Bangui jeudi soir.  

L'embarcation, qui remontait le fleuve depuis Bangui vers  l'est du pays, a fait naufrage à une soixantaine de kilomètres en  amont de la capitale centrafricaine avec environ 150 personnes à  bord pour une capacité maximale de 80 passagers, ont indiqué ces  mêmes sources.  

Seul un quart des passagers a pu gagner les rives congolaise  et centrafricaine de ce fleuve qui sépare la Centrafrique de la  République démocratique du Congo (RDC), ont estimé plusieurs  rescapés.  

Le bilan devrait être difficile à établir, les corps repêchés  ayant été enterrés à la sauvette et parfois dans des fosses  communes par les villageois alentours.  

Le naufrage a été confirmé de sources officielles, mais aucun  bilan n'a pu être fourni pour l'heure par les autorités. Fin 

Actualité Centrafrique de sangonet