Pauvreté, démocratie et développement en Centrafrique

Mais qu’est-ce que donc c’est que la pauvreté? Nous voudrions suggérer au lecteur de réfléchir ensemble et de manière empirique à la définition de ce terme, sans avoir à nous lancer dans un processus quelconque de dépouillement de données statistiques sur la République Centrafricaine, de calcul d’indices économiques, de détermination du produit intérieur brut et autres balance des paiements, revenu annuel par habitant, taux de scolarisation, taux de mortalité, etc. Tout cela étant fort compliqué, nous laisserons donc ces considérations aux professionnels, car ce n’est point ce que nous cherchons à démontrer ici ou à accomplir par nos propos. Il serait enfin entendu que notre démarche n’aurait en rien la prétention d’être scientifique, mais plutôt serait la tentative d’établissement de la vérité par un novice, avec ce que tout cela comporte d’ignorance, de naïveté, d’erreur de jugement, et autre. Ce préalable établi, voyons donc où nos observations nous mèneraient.

Chaque jour, nous observons les manifestations de la pauvreté. Selon nous la pauvreté serait un état que l’individu ferait sien et qui l’empreignerait. Cet état révélerait des caractéristiques visibles et d’autres qui seraient à peine perceptibles; celles-ci ensemble définiraient l’individu et peut-être par extension définiraient également une frange importante de la société centrafricaine. Ces caractéristiques définiraient l’individu par exemple, par ses occupations quotidiennes ou ses activités économiques, par ses rapports à d’autres groupes sociaux, par ses loisirs, par son engagement personnel en faveur d’une cause particulière, par ses préoccupations ou ses aspirations, par ses valeurs morales, pour ne citer que ces quelques aspects. Ces caractéristiques pourraient ensemble définir ce qui serait par exemple le système de caste, propre à certains pays du sous-continent asiatique, tels l"Inde, le Pakistan, et le Bangladesh. L’on pourrait également citer les cas de nombreux pays africains ou d’ailleurs, dans lesquels existeraient d’autres formes de pauvreté, de privation, de contrainte ou de restriction, que l’on nommerait esclavage dans des pays comme la Mauritanie ou le Soudan ou que l’on nommerait guerre civile comme en Angola ou en Ouganda par exemple. Dans le cas du système de caste, l’individu naîtrait donc dans son caste et y demeurerait, sans trop se poser de question sur sa condition ou sur la légitimité de sa condition. Il faudrait remarquer qu’il y a certes des manières d’échapper à sa condition lorsque l’individu en prend réellement conscience de sa condition par rapport aux autres; il pourrait se faire violence, se révolter et entamer des actions concrètes pour échapper à cette galère. Enfin, l’on pourrait définir la pauvreté comme un état dans lequel l’individu serait à l’aise, lorsque celui-ci ne perçoit aucune autre alternative à sa condition.

Dans ces circonstances à la fois physique et émotionnel, le pauvre se demanderait alors de quoi voudraient bien parler ces politiciens, économistes, technocrates et autres intellectuels, lorsque le terme pauvreté semble être à la une de l’actualité. Ces professionnels parleraient aisément de dévelopment social, de développement des infrastructures économiques, d’ajustement structurel, de création d’emplois, de lutte contre la corruption, d’assainissement des régies financières, de révendication salariale, de réforme de l’éducation, de politique sanitaire du gouvernement et autre sujet du genre. Mais en quoi donc toutes ces préoccupations intellectuelles concerneraient-elles les pauvres dans leurs quotidiens? Comprendraient-ils réellement le sens de tout ce jargon? Est-ce que les pauvres voudraient vraiment de ces choses là, qui pourraient également arriver comme nous en avions été les témoins, avec leurs panoplies de maux, de projets mal conçus, de détournements, de propos démagogiques ou encore de déception? Chaque pauvre aurait sa famille, ses enfants, ses parents, ses proches, son village ou son quartier. Tout cela ne serait-il pas suffisant pour être soi, pour être considéré enfin comme citoyen centrafricain à part entière, pour avoir droit à des instants de bonheur ou pour être heureux d’une certaine manière? Le pauvre se serait-il pas heureux sans plus, malgré tous les problèmes, tous les inconvénients, toutes les frustrations ou encore les incuries des gouvernements à Bangui même si ceux-ci avaient l’apparence d’être insurmontables? Pourquoi donc voudrait-on changer leurs manières d’être et de vivre, si tout ce que les politiciens et les grands bureaucrates racontent ou promettent n’aurait aucune garantie de donner des résultats positifs et concrets qui leur seraient bénéfiques immédiatement? Avait-on jamais demandé aux pauvres leurs avis sur toutes ces questions? Si oui, dites nous donc où, comment et dans quelles circonstances! Mais vouloir offrir à tout prix le développement ou la démocratie sa corollaire comme une alternative à l’éradication de la pauvreté ne serait-il pas une forme d’invasion, d’agression, de négation d’identité ou d’acculturation après tout? Dites-nous donc pour nous rassurer, ce que la démocratie avait apporté à l’habitant de Bouca, au militant RDC de Gambo, au militant MLPC de Nana-Bakassa ou encore au militant du Mesan de Nola, depuis le renonciation nationale du parti unique! Volontairement, nous ne proposerons pas de réponses à toutes ces questions fondamentales et complexes. Cependant nous voudrions donner ici l’occasion aux centrafricains, jeunes ou vieux, préoccupés de l’avenir de la République Centrafricaine, de chercher à mieux cerner les problèmes de fond que chacun, pères et mères, frères et soeurs, oncles et tantes vivent au quotidien dans le pays, à y réfléchir tout le temps qu’il faudrait, et, à chercher des solutions pratiques et durables.

Mais revenons à notre sujet qui avait été la description des caractéristiques de l’état de pauvreté. Le pauvre pourrait à bon escient dire ce qui suit. Nous vivons dans nos chaumières telles qu’elles sont, même si nous n’avons ni électricité ni eau courante; nous ne conservons pas nos aliments dans des réfrigerateurs, parce que bien évidement nous n’avons pas d’électricité et n’avons pas une autre alternative. Même une éventuelle alternative qui proviendrait des technologies dites appropriées ne nous est toujours pas accessible depuis le temps que l’on en parle. Devrions-nous faire allusion à l’utilisation de l’énergie solaire qui serait disponible à la faveur des longues heures d’ensoleillement et qui abondent sous ces latitudes? Si le toit de notre maison avait des fuites qui laisseraient de larges flaques d’eau, nous trouverons bien un moyen pour les réparer. Nous vaquerons tous les jours à nos occupations, même si elles semblent sans grande importance aux yeux de l’observateur extérieur. Nous irons pointer à notre travail, même si notre employeur était considéré en cessation de paiement pour ainsi dire. Nous voudrions avoir l’assurance de garder notre emploi, ainsi que tous nos droits de travailleur, même si nous n’étions productifs qu’une semaine dans le mois. Nous n’aurions plus d’argent pour prendre le bus ce matin là, afin de nous rendre au travail, qu’importe nous ferons le trajet à pieds ou ferons du stop, quelle que soit la distance et la canicule. La chasse pourrait n’avoir pas été bonne, nous continuerons à manger des légumes les soirs en famille pour calmer notre faim. Dieu soit loué, si tous les membres de la famille ne pouvaient partager qu’un seul repas dans la journée ou encore un jour sur deux! Un de nos enfants aurait été refoulé de l’école, parce que nous n’avions toujours pas payer les frais de scolarité, trois mois après les échéances; cela ne serait qu’un tout petit inconvénient, car nous honorerons nos créances lorsque nous aurons l’argent. Mais quand cela serait-il possible? Personne ne pourait le prédire avec certitude. Nous n’avons pas d’épargne, parce que nous n’avons pas de ressources suffisantes pour la constituter. Nous n’avons qu’une vieille bicyclette que nous n’avons pas utilisée depuis trois ans, faute d’argent pour acheter une nouvelle chaine de transmission et une jante d’occasion qui manquent. Nous acceptons de bon coeur la visite du Monsieur qui vient le soir rendre visite à notre fille aînée qui était entrée en sixième cette année. Elle serait beaucoup trop jeune pour ce sexagénère aurait observé sa mère. Mais qu’importe, si celui-ci peut l’aider à se procurer vêtements, cahiers et autres, et, nous apporter une assistance financière, fusse-t-elle sporadique. Nous avons besoin de liquidité pour acheter d’urgence des médicaments recommandés par l’infirmier du dispensaire du quartier, afin de prendre soin de la tante qui ferait une poussée d’hypertension; demain matin nous solliciterons un petit emprunt auprès du cousin qui a un petit commerce au Km5, ou encore nous demanderons une assistance financière à cet oncle qui est haut fonctionnaire dans le gouvernement. Nous aurons certainement besoin de liquidité pour nous dépanner quelques jours. Un des enfants serait très malade et ferait une forte fièvre; sa mère consultera quelqu’un et trouvera bien un moyen ou une conconction de la pharmacopée traditionnelle pour soulager l’enfant, et, peut-être le guérir. Les enfants n’auraient pas mangé depuis quelques jours et auraient maigri, nous irons voir ce billeteur-usurier du ministère qui pourrait nous dépanner, si nous pouvons lui mettre la main dessus. En plus du fait que les fonctionnaires n’arriveraient pas à joindre les deux bouts avec les arriérés des salaires, il faudrait compter avec ces billeteurs-usuriers du gouvernement qui, comme des vautours, auraient les yeux tournés vers les bons du trésor qui attendraient d’être honorés. Lorsque tous les comptes auront été faits, ce qui resterait à la grande majorité des fonctionnaires s’appellerait simplement la misère. Les fonctionnaires et les syndicats seraient encore en grève; mais que veulent-ils encore? Quelle serait donc la nouvelle révendication? Est-ce que les syndicats seraient cette fois en grève contre l’inaction du gouvernement qui encouragerait l’usure qui serait une infraction des lois du pays? Si le père des enfants venait à mourir, la femme serait une veuve démunie et les enfants seraient orphelins sans espoir d’une assistance immédiate des services publiques de l’état. Le propriétaire de la maison que la famille louait leur demanderait peut-être de libérer les lieux. Qui donc accepterait de les recueillir ou de les héberger? Quel héritage laisserait le père à sa mort? Peut-être les arriérés de salaires? Cependant, comme l’aurait fait le roi Salomon, la justice voudrait bien partager l’héritage entre l’épouse légitime, les concubines et tous les nombreux enfants. Cela voudrait simplement dire que le dénominateur ou le nombre total de parts étant grand, la part de pauvreté qui reviendrait à chacun seraient bien plus infimes qu’avant. Mais est-ce que cela aurait vraiment de l’importance? Que tous les obstacles auxquels le pauvre serait confronté lui soient défavorables, cela ne l’empêchera pas le lendemain d’être comme vous et moi, l’heureux témoin du lever et du coucher de ce soleil des tropiques. Tout ce qui précède serait un petit échantillon du quotidien de la pauvreté! A observer plus attentivement les comportements du pauvre, l’on percevrait une expression de fatalité, mais également une petite lueur d’espoir que toutes ces malédictions quotidiennes n’arriveraient pas éteindre, à l’image du soleil que pourraient cacher de gros nuages passagers. La courte lithanie qui précède ne serait qu’une decription sommaire de la pauvreté qui serait partout présente en Centrafrique, à Bangui comme dans les autres villes et villages de l’intérieur du pays. Et si vous demandez au centrafricain, fonctionnaire ou pas qui vit ces réalités, s’il se considérerait réellement comme pauvre, le brin de fierté qui lui reste malgré tout, lui dicterait de vous faire une réponse négative.

Alors le pauvre nous dirait, s’il vous plait, ne venez pas nous compliquer l’existence avec d’autres considérations et des questions difficiles à propos de développement, de démocratie et autres quand ce qui nous préoccupe en premier c’est de trouver de quoi manger pour la famille, ne fusse que pour la journée et de vivre au jour le jour. Mais ne réalisez-vous pas enfin que la pauvreté est une arme dont se servent consciemment ou non les politiciens et tous les autres fauteurs de trouble pour avoir une main-mise sur les ressources et affaires juteuses du pays? Ceux-ci et les hommes en arme se serviraient de la pauvreté comme prétexte pour confisquer les espoirs de la jeunesse, des travailleurs, des paysans, et du pays tout entier. Réfléchissez-y bien car la vérité ne pourrait pas être très loin de cette caractérisation! Un observateur attentif de l’histoire politique de la Centrafrique pourrait remarquer que cette recherche quotidienne de la satisfaction des besoins naturels de base avait été le fer de lance de la campagne politique du Mesan. En effet, Barthélémy Boganda, alors président fondateur dudit parti, avait été capable de cerner les véritables préoccupations de la population oubanguienne de l’époque, préoccupations qui avaient tourné autour de la recherche et de la satisfaction des besoins de base. Celui-ci avait défini les actions politiques du Mesan autour des thèmes nourir, loger, soigner, instruire et vêtir. Les fameux cinq verbes avait été le programme politique du Mesan et établissaient les cibles que Boganda voulait faire atteindre au peuple oubanguien. Cela pourrait paraître bien simple. Mais ceux-ci étaient des considérations pratiques qui avaient correspondu à la réalité dans l’Oubangui-Chari des années avant l’indépendance. Ces besoins de base et autres seraient ce que les experts sociologues, anthropologues, économistes et autres considéreraient comme constituent la pyramide de la hiérarchie des besoins. Lorsque ces besoins naturels de base auront été satisfaits, alors l’individu se préciserait un autre objectif à atteindre, situé à un niveau supérieur de cette hiérarchie des besoins. Comment donc mettre en place les pieces à l’échelle supérieure de la pyramide des besoins qui sont les aspirations, lorsque les besoins naturels à la base ne sont pas comblés pour supporter toute la structure? Par exemple, un individu ne songerait à s’acheter une voiture, que lorsque tous ses autres besoins naturels de base - soins de santé, besoins alimentaires, logement, éducation des enfants - auront été satisfaits, en principe dirons-nous. Par exemple, l’individu ne songerait à payer ses cotisations pour sa participation au sein d’un parti politique ou d’une association syndicale que si sa famille est en mesure de régler les problèmes quotidiens, liés à la satisfaction des besoins de base. Tout ce qui précède nous amène à poser la question qui suit. Comment voulez-vous que le centrafricain songe à pleinement exercer ses droits et jouer le jeu véritable de la démocratie et autres si tous les besoins naturels de base que nous avons énumérés plus haut ne sont pas satisfaits par ailleurs? Aurait-il réellement le coeur à la tâche? Ne serait-il pas émotionnellement disposé à être entraîné dans des directions qui ne seraient pas nécessairement conformes à ses croyances, ses idéaux ou ses aspirations?

Si vous réalisez que ceux qui entrent dans cette catégorie sociale des pauvres en centrafrique représente la grande majorité de la population, alors vous commencerez à vous poser certaines questions bouleversantes. Est-ce que ce fonctionnaire qui avait fait des études supérieures brillantes, sanctionnées par une maîtrise ou un doctorat en sciences économiques, qui était entré dans la fonction publique, et qui n’aurait pas perçu de salaires réguliers depuis pour payer son loyer, s’habiller et nourrir sa famille, entrerait dans la catégorie des pauvres, selon les critères que nous avions énumérés plus haut? Nous n’oserons pas avancer une réponse personnelle sous peine d’offenser les âmes sensibles. Nous laisserons donc par cenvenance cette responsabilité au lecteur. Enfin, il y aurait d’autres questions du genre, avons nous le droit de changer le cours de l’existence de ces pauvres qui seraient peut-être heureux malgré tout sans intervention? Quelles actions politiques les différents régimes à Bangui et les partis avaient mis en place et qui avaient réellement et positivement changer leurs existences? Chaque parti politique au pouvoir à Bangui n’avait-il pas laissé à son actif un pays et le peuple toujours plus pauvre qu’avant? Est-ce que les pauvres savent-ils de quoi vous parlez, lorsque vous faites mention de la corruption d’un régime politique à Bangui, des atteintes aux droits de l’homme, d’incompétence et de leurs conséquences? Est-ce que l’exercice de la démocratie sert vraiment cette couche sociale lorsque son souci quotidien demeure la survie? Avons nous enfin réalisé que les propos de ces demagogues quels qu’ils soient oublient consciemment ou inconsciemment de prendre en compte les préoccupations réelles de cette population des démunies des quartiers, des villes et des villages à travers le pays? Ces chefs politiques, les membres de bureaux politiques des partis, les membres affluents des syndicats, les financiers des campagnes électorales et tout leur entourage ne pensent-ils pas uniquement à se saisir du pouvoir pour satisfaire uniquement leurs intérêts égoïstes? Chaque president à vie de parti, chaque sécrétaire général de groupement syndical, chaque membre influent de bureau politique de parti, n’avait pensé qu’à son petit "kobë ti yanga" sans songer à voir plus loin, sans penser stratégiquement aux autres démunis qui sont légion, et, sans se soucier du rôle que les pauvres voudraient réellement les voir jouer, afin de faire de leurs aspirations une réalité. Evidemment, ce serait naïf de croire que lorsque les candidats aux fonctions publiques nationales demandent les voix et la confiance des électeurs, ce serait pour uniquement jouer ce rôle de leader compétent, intègre, dynamique et pragmatique et rien d’autre. Hier, des centrafricains avaient reproché à François Bozizé de très nombreuse malfaisances. Cela n’a pas empêché la mojorité de l’élire président. Quelle ironie!

Pour obtenir la voix d’un électeur, le candidat devrait se montrer généreux et donner en contrepartie argent, pagne, t-shirt, marchandise ou faire des promesses d’emploi. Les candidats qui n’avaient pu satisfaire cette exigence pour être populaires auprès des électeurs en avaient fait les frais. Et les électeurs qui avaient faim s’en étaient réjouis en mangeant à tous les rateliers. C’était vraiment dommage que les campagnes électorales s’étaient pas étalées sur une période plus longue, disaient ceux qui avaient su jouer à ce jeu. Cela, les politiciens et leurs acolytes le savaient. On peut faire faire n’importe quoi à celui ou à celle qui a faim. Mais enfin, dites nous si tout cet exercice de l’expression démocratique ne serait pas en réalité une artifice. Est-ce que tout le monde n’y participerait pas uniquement pour satisfaire la pression de la communauté internationale? Est-ce que dans cet environnement l’on devrait continuer d’accepter la validité de l’expression "vox populi, vox déi’, même si les voix du peuple sont marchandées au sens véritable du terme? Est-ce que vendre son âme au diable à la manière centrafricaine des dernières consultations, avait été un des préceptes des anciennes démocraties du monde? Est-ce que l’on devrait accepter que l’école démocratique centrafricaine aie ses propres préceptes qui comprennent la corruption de la conscience du peuple par des moyens financiers et par l’utilisation de la corde ou de la sensibilité tribale, afin d’avoir une majorité et aller au pouvoir? Nous avions relevé dans un de nos précédents articles qu’une consultation électorale, l’élection des membres d’une assemblée nationale ou la mise en application de certains actes dits démocratiques ne constitueraient pas une fin en soi. Pour ceux qui avaient été élus nous ferons remarquer qu’une couronne de laurier flétri toujours. En reprenant et retournant un peu les propos du Général De Gaulle, ceux-ci auraient remporté une bataille, mais seraient-ils réellement capables de gagner la guerre contre l’éradication de la pauvreté dans les communes rurales ou urbaines qu’ils prétendent représenter? L’on se demanderait ce qu’ils feraient pour relever le défi du sous-développement de la Centrafrique et redonner à chaque centrafricain la garantie d’un lendemain plus serein et riche d’opportunités. Nos politiciens et militaires devraient en plus de rechercher le pouvoir à tout prix, songer à mettre en place des institutions dynamiques, un modèle de société constitué de citoyens respectueux des lois, un pays où il fait bon vivre et où une population laborieuse et chacun trouveraient les moyens pour réaliser honnêtement ses aspirations.

Autrement, la démocratie centrafricaine comme dans les Fables d’Esope accoucherait encore d’une autre souris.

Jean-Didier Gaïna

Virginie, Etats-Unis d’Amérique (Tue, 14 Jun 2005 19:04:14 -0400)

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