Maria Joëlle Conjungo : Tête d’affiche sans son consentement.

 

Il y a quelques mois, une compatriote dont l’atout suprême est d’avoir été gâtée par la nature concourait pour le titre de miss France 2006. une campagne intense au sein de la diaspora Centrafricaine de France en particulier avec des relais au pays a permis un soutien visible à cette compatriote qui concourait , rappelons-le pour « la  France ». Mal conseillée peut-être, par certains qui se sont appropriés le droit de  représenter la diaspora centrafricaine de France, elle a vu le rêve s’échapper de la pire manière à Cannes(échouer au pied du titre N°1). Comme consolation,  elle fut conviée à la cérémonie des fêtes de fin d’année au 33 rue des Perchamps et par le pouvoir de Bangui.

 

Aujourd’hui chers Compatriotes et Amis du Centrafrique, deux situations qui exigent mobilisation s’imposent à nous. Nous devrons nous mobiliser pour eux, pour nous. Nous reviendrons vers vous dans les prochains jours pour une communication (appel) concernant la seconde situation qui n’est autre que la tenue du procès en diffamation contre www.sangonet.com via son webmaster Mr Bissengué Victor qui semble  n’émouvoir personne et pourtant le vendredi 28 Avril arrive à grands pas et sangonet.com est un monument, un patrimoine Centrafricain.

 

Maria Joëlle Conjungo, un nom pas inconnu des Centrafricains en général et des sportifs en particulier. En voilà une, qui pratique du sport au niveau international depuis une décennie mais qui porte toujours les couleurs de notre pays. Et c’est dans ce cadre là qu’elle s’était présentée au départ des mondiaux d’Athlétisme Paris-St Denis 2003. une sombre affaire d’abus en matière de droit d’image est venue plombée la compétition de notre compatriote. Une première décision judiciaire lui a été défavorable. Après appel, la procédure suit son cours. En attendant la décision des autorités judiciaires, mobilisons-nous autour de notre compatriote. A cet effet, nous recueillons les messages de soutien à l’adresse de rédaction de POLELE…News (polelecom@yahoo.fr) et les transmettrons à qui de droit.

Vous trouverez ci-bas, une interview de Maria Joëlle Conjungo et de son avocat Maître  Gilbert Collard dans le dernier numéro du magazine Amina.

 

Patriotiquement,

 

La Rédaction (POLELE).

 

 

Le fait que c’est une centrafricaine qui a été choisie pour représenter  ces 9ème championnats du monde à Paris représentait le symbole d’un peuple mixte dans un pays démocratique qu’est la France. Elle s’appelle Marie-Joëlle Conjungo et représente la République Centrafricaine dans les compétitions internationales. Licenciée au Racing Club de France, elle pratique l’athlétisme depuis onze ans dans la discipline du 100 m haies. Médaillée de bronze au Championnat d’Afrique à Alger en 2000, 4ème des Jeux Africains à Abuja en 2003, 6ème aux Jeux Afro-asiatiques en Inde, elle a également participée aux JO de Sydney et Athènes en 2004…sacré palmarès ! c’est son d’athlète qui représentait les Championnats du Monde à Paris sur tous les affiches…Là se cache une grosse affaire qui est toujours en suspens. Explications.

 

Amina : Présentez-nous la République Centrafricaine ? L’athlétisme y est-il présent ?

 

Maria Joëlle Conjungo (MJC) : c’est un pays démocratique qui se situe au centre de l’Afrique. Il est entouré par le Soudan, le Tchad, le Cameroun, le Congo et la RDC. Sa capitale est Bangui et les langues officielles sont le français et le Sangö. L’athlétisme y est très représenté, il a d’ailleurs apporté au pays de nombreuses médailles malgré le manque d’infrastructures et d’équipements. La plupart des élites s’entraînent en France ou au centre de Dakar car, pour franchir le pallier de haut niveau pour des disciplines  techniques comme les haies, longueur et perche, il est préférable pour un athlète de s’expatrier. S’il a un bon niveau, il peut bénéficier d’une Confejess, solidarité olympique…Pour les autres disciplines telles que le demi-fond, le lancer et le sprint, c’est possible. Au Centrafrique, le sport populaire reste le Foot-Ball et le sport roi est le basket, qui a gagné quelques titres continentaux en 1987 avec les Championnats d’Afrique des Nations.

 

Amina : C’est vous qui avez représenté les Championnats du monde sur l’affiche Paris 2003…Cependant beaucoup de polémique se sont faites…Pouvez-vous nous résumer l’affaire ?

 

MJC : J’avais accepté de poser pour un photographe en vue de la confection d’un livre initié par Jean Galfione, perchiste et champion olympique. Ce livre, intitulé « Femmes Athlètes », qui représente des photographies d’athlètes féminines françaises, a été  vendu au profit de l’association « Sport Sans Frontières » . appréciant manifestement  la photographie et désireux de l’utiliser comme l’affiche Officielle des championnats du Monde d’Athlétisme  se déroulant à Paris, le GIP Paris 2003 s’est rapproché de la société Longitude 181 pour obtenir les droits d’exploitation sur cette photographie. A l’occasion du déroulement des 9ème Championnats du Monde d’Athlétisme à Paris Saint Dénis, j’ai constaté avec stupéfaction l’extraordinaire commercialisation qui était faite de mon image, que l’affiche avait été réalisée en exploitant  mon image en dehors des termes de mon accord tant par la Sarl Longitude que par le GIP Paris 2003 St-Dénis. C’est en cet état, faute de mon accord, que j’ai porté cette affaire à l’examen du tribunal. En première instance, j’ai perdu car je pense, à mon sens, ne pas  avoir été convenablement représentée. Après avoir fait appel, j’ai changé d’avocat et demandé à maître Gilbert Collard de me représenter pour cette seconde instance.

 

Amina : Maître Collard, pourquoi avez-vous accepté de vous occuper de cette affaire ?

 

Maître Collard : Je considère qu’on abuse de la notoriété d’un moment dont bénéficient  les sportifs, on leurs refuse une quelconque en contre-partie. Certaines personnes mal intentionnées peuvent comme cela faire l’objet de notre procès, utiliser l’image à des fins dites humanitaires et qui ne tiennent aucun compte du caractère humain des sportifs.

 

Amina : Maria, qu’avez-vous retenu de cette affaire ?

 

MJC : Tout d’abord, j’en suis très déçue. C’est bien dommage car ce fut une très belle image et très représentative pour ces Championnats. Le fait que ce fut  une Centrafricaine qui a été choisie représentait le symbole d’un peuple mixte dans ce pays démocratique qu’est la France. J’en retiens tout simplement que je ne donnerai plus aussi facilement ma confiance, même s’il s’agit d’une action qui paraît caritative.

 

Amina : Cet incident ne vous a pas distraite dans votre pratique sportive ?

 

MJC : Il m’a beaucoup distraite évidemment car j’ai subi d’énormes  préjudices lors de ces Championnats surtout que je concourais en tant qu’athlète. Les gens , n’ayant rien de précis, parlaient derrière mon dos, envoyaient des critiques négatives et toutes sortes de balivernes. C’était très déstabilisent et j’ai manqué ainsi à mon devoir d’athlète. Malgré cela, j’ai dû faire abstraction de tout et tenir bon. J’ai gardé ce côté positif grâce au soutien de ma famille et de mes proches que je remercie : ça m’a permis de battre mon record personnel. Il reste que c’était très dur mentalement de subir tout ça.

 

Amina : Quels sont vos objectifs pour cette année ?

 

MJC : le rendez-vous le plus important sera les Championnats d’Afrique d’Athlétisme qui auront lieu  l’Île Maurice en août 2006. Je ferai le nécessaire pour ramener une médaille à la Centrafrique mai c’est aussi pour la sélection pour la coupe du Monde d’Athlétisme en septembre à Athènes.

 

 

« Tiens Bon Maria, espérons que cette affaire se termine Bien »

 Propos recueillis par Raïssa Girondin

 

Magazine AMINA

N°432-AVRIL 2006, page 48, Rubrique Sports