RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : Meilleur accès à l’eau potable pour les victimes des inondations

NAIROBI, le 5 octobre 2005 Nations Unies (IRIN) - Un projet des Nations unies visant à fournir de l’eau potable à des milliers d’habitants de Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, va adopter un système de distribution d’eau plus efficace, a annoncé le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) mardi.

Depuis le lancement du projet en septembre dernier, les populations s’approvisionnaient en eau potable à travers neuf conteneurs placés dans les quartiers les plus affectés de la ville, a indiqué OCHA dans un communiqué publié à Bangui.

« Ces conteneurs vont être retirés. D’ici la fin de la semaine, l’eau sera gratuitement distribuée dans les kiosques d’eau appartenant à la SODECA [la compagnie nationale des eaux] et gérés par des particuliers », a annoncé OCHA.

« Cela va engendrer de nouveaux coûts car il va falloir payer les gérants des kiosques, mais cela réduira les lourdes dépenses de transport de l’eau », a indiqué Souleymane Beye, le responsable des affaires humanitaires d’OCHA.

OCHA supervise le projet, qui est géré par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM). La Croix-Rouge centrafricaine est également associée.

Mamadou Balde, le responsable de l’UNICEF chargé du projet, a déclaré que le nouveau système de distribution éliminera également d’importantes contraintes logistiques, facilitera la vie de tout le monde, « y compris celle des personnes les plus vulnérables qui auront accès à l’eau par des canaux qu’elles connaissent bien mieux ».

Le projet a été mis en place suite aux inondations qui ont ravagé la RCA à partir du 6 août. Les systèmes de drainage improvisés ainsi que les latrines locales ont débordé et ont contaminé les principales sources d’eau potable disponibles.

Selon la Croix-Rouge centrafricaine, près de 20 000 personnes ont été affectées dans la capitale, et des milliers d’autres dans les provinces.

C’est l’évaluation de la situation peu de temps après les inondations, qui a mené à la mise en place du projet de distribution d’eau, en partenariat avec le gouvernement centrafricain, le Mouvement de la Croix Rouge et différentes organisations non gouvernementales, a précisé OCHA.

OCHA a ajouté que le Secrétariat des Nations unies avait approuvé une aide d’urgence pour le projet, d’un montant avoisinant les 18 000 dollars américains.

Selon OCHA, les agences des Nations unies ont non seulement fourni de l’eau potable mais également des biscuits à haute teneur en protéines, des comprimés de purification, des jerrycans, des lampes à pétrole, et des médicaments pour la prévention et le traitement du paludisme.

« De plus, des médicaments et du matériel médical ont été acheminés d’urgence à Bangui, pour parer à toute urgence médicale et le PAM appuie le système de surveillance des épidémies mis en place par le gouvernement », a déclaré OCHA.

« Ce pays est une urgence négligée, il faut le reconnaître. Mais nous voulons assurer le gouvernement, les organisations communautaires et l’ensemble de la société civile que le bien-être de la population centrafricaine ainsi que son développement à long terme figurent parmi les priorités de l’agenda du Secrétaire général [des Nations unies]», a indiqué Stan Nkwain, coordinateur humanitaire auprès des Nations unies, dans le communiqué.

Selon OCHA, le nouveau système de distribution d’eau nécessitera toujours la participation de 125 bénévoles de la Croix-Rouge centrafricaine, qui résident dans les zones ravagées par les inondations et qui mènent des campagnes de sensibilisation contre les maladies.

Ces mêmes volontaires distribuent de la nourriture, fournie par le PAM, aux communautés victimes des inondations.

« Cela est important non seulement sur un plan opérationnel, mais également parce que ça permet d’inclure la population dans ce grand mouvement de solidarité, à travers une approche holistique », a déclaré Souleymane Beye.

« C’est un excellent exercice pour la Croix-Rouge centrafricaine. Après plusieurs années de difficultés structurelles, la nouvelle équipe a réagi extrêmement bien face à cette catastrophe naturelle », a déclaré Loukas Petridis, le chef de mission du Comité international de la Croix-Rouge.

« Outre exécuter notre mandat qui consiste à apporter une aide immédiate, nous faisons également notre possible pour renforcer les capacités au niveau local pour construire la capacité nationale, un pré requis pour le succès des efforts de développement», a annoncé Maurizio Giuliano, le directeur de l’information publique auprès d’OCHA.

Actualité Centrafrique de sangonet