La CEMAC déploie ses unités dans la ville minière de Bria en République Centrafricaine
BANGUI, le 31 octobre 2005
Nations Unies(IRIN) - Des soldats de la Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) ont été
déployés samedi à Bria, une ville du nord-est de la
République Centrafricaine, pour aider à combattre les bandes
armées qui se pullulent dans le pays, a déclaré un responsable
de la CEMAC.
« Les soldats de la CEMAC déployés à Bria seront
opérationnels dès lundi », a annoncé sur les ondes de la
radio nationale le général August Bibaye, le chef de la force
multinationale.
Le convoi de soldats, dont le nombre exact sera bientôt
déterminé, a quitté Bangui vendredi dernier. Mais selon un
haut officier de larmée nationale qui a requis
lanonymat, ils seraient à peu près une centaine.
Selon le général August Bibaye, le déploiement de samedi a
été mis en place conformément au nouveau mandat de la CEMAC
qui a été prolongé de six mois lors du sommet qui a sest
tenu en juin dernier à Malabo, la capitale de la Guinée
Equatoriale.
« Notre nouveau mandat a pour objectif de renforcer la
sécurité à Bangui et dans les autres provinces », a indiqué
le général August Bibaye, avant dajouter que des
résultats concrets ont été constatés depuis quils sont
déployés dans le pays pour restaurer la paix et la sécurité
dans le pays.
La ville de Bria est située dans une zone minière de la
province de Haute-Kotto où plusieurs groupes armés sont
apparus, terrorisant les civils. En septembre dernier, ils ont
attaqué plusieurs villages de la région et ont harcelé des
hommes daffaires impliqués dans le commerce de diamants.
Selon des sources militaires à Bangui, les groupes armés sont
bien équipés mais ne sont pas organisés. Jusquici aucun
groupe ou individu na revendiqué une des attaques armées
qui ont été lancées principalement dans le nord du pays.
Dimanche dernier, Benoît Kombo, un chercheur de diamants à
Bria, a indiqué que les groupes armés étaient équipés de
lance-roquettes, de kalachnikovs, de grenades et dautres
armes de pointe quil navait jamais vues auparavant.
Il a également affirmé que les groupes armés avaient des
téléphones satellites.
La prolifération des groupes armés est liée à la grande
quantité darmes en circulation dans le pays. En effet, les
civils auraient reçu des mains du gouvernement et de soldats
mutins des armes, durant les soulèvements militaires répétés
et les nombreuses tentatives de coups dEtat qui ont lieu
dans le pays depuis 1996. Selon des sources officielles, plus de
100 000 armes seraient toujours en circulation dans le pays.
A en croire Benoît Kombo, le gouvernement a tardé à réagir
contre les hors-la-loi.
Suite aux activités menées par ces groupes armés dans le nord
du pays, des milliers de civils ont quitté leur foyer pour se
réfugier au Tchad voisin.
Le général Bibaye a indiqué que les troupes de la CEMAC
avaient été déployées hors de Bangui pour la première fois
le 19 août dernier. Quatre-vingts soldats avaient été envoyés
à Bozoum, dans le nord-ouest de la capitale, afin daider
larmée nationale à y rétablir la sécurité. Ils
étaient chargés « de protéger la RCA des groupes armés qui
entretiennent un sentiment dinsécurité dans le pays. »
Heny Layda, un homme daffaires de Bozoum, a indiqué que la
situation semblait sêtre améliorée. « La sécurité est
revenue. Cest juste le début du processus, mais il serait
bien que les troupes de la CEMAC puissent rester dans la région
quatre mois de plus afin de maîtriser les bandes armées dans la
région pendant la saison sèche. »
Les responsables de six états dAfrique centrale ont mis en
place la force multinationale en 2000 pour remplacer la Mission
des Nations unies en République Centrafricaine (MINURCA),
présente dans le pays depuis 1997. Les soldats de la CEMAC
avaient été déployés pour rétablir la paix après une série
de troubles militaire et politique.
A lheure actuelle, la force de la CEMAC est constituée de
troupes du Gabon, du Tchad et du Congo. Lidée était de
rassembler des troupes de tous les pays membres de la CEMAC, mais
le Cameroun et le Tchad ont refusé denvoyer leurs hommes.
La République Centrafricaine est le sixième pays membre de la
CEMAC.
Actualité Centrafrique de sangonet