La prise en charge de nouveaux  réfugiés centrafricains grève le budget du HCR au Tchad

DAKAR, le 31 janvier 2006, Nations Unies (IRIN) - Les nouvelles vagues de réfugiés centrafricains arrivés dans le sud du Tchad pèsent lourdement sur les ressources limitées du bureau tchadien de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui prend déjà en charge près de 250 000 réfugiés dans ce pays.

Au moins 1 000 Centrafricains ont arrivés au Tchad ces dernières semaines fuyant les attaques des bandes armées qui sévissent dans le nord de la République centrafricaine (RCA), une région longtemps en proie à des troubles pouvant déboucher sur une crise humanitaire majeure si aucune mesure n'est prise, a indiqué l'ONU.

Les nouveaux réfugiés ont confié au HCR que la situation était quasi anarchique dans le nord de la RCA. Ils ont fui pour échapper aux exécutions sommaires, aux incendies de maisons et aux attaques de villages perpétrées par des factions rebelles ou et des bandes armées. Certains ont expliqué que des enfants avaient été kidnappés et que des rançons avaient été demandées.

En juin 2005, ont comptait près de 43 000 Centrafricains dans les camps de réfugiés au sud du Tchad, la plupart d'entre eux étant arrivés en 2003, au début du conflit en RCA.

Pour le HCR, une nouvelle vague de réfugiés centrafricains pourrait réduire les capacités de l'agence à fournir une protection et une assistance de base aux centrafricains vivant dans les camps installés dans le sud.

Le HCR accueille et prend en charge des réfugiés dans ses camps de Yaroungou, Amboko et Gondje au sud du Tchad. L'agence a ouvert le mois dernier un nouveau camp à Gondje pour absorber le flux des nouveaux arrivants.

Le HCR dispose d'un budget d'environ 3,1 millions de dollars pour ses opérations en 2006 - une somme correspondant à peu près à la moitié des fonds dont il a besoin, selon le représentant de l'agence à N'djamena.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) rencontre les mêmes difficultés et, à en croire son représentant au Tchad, Stefano Porretti, cette situation pèse lourdement sur les maigres ressources de l'agence de l'ONU.

Entre-temps, des hommes, des femmes et des enfants continuent de fuir la RCA pour se réfugier au Tchad.

Les réfugiés arrivent par groupes, une vingtaine chaque jour, a expliqué George Menze, responsable du bureau du HCR à Gore, dans le sud du Tchad.

Pour certains travailleurs humanitaires et responsables de l'ONU, les troubles en RCA seraient causés par des bandits ordinaires et quelques membres d'anciens groupes armés impliqués dans les conflits qui ont secoué la région.

La représentation du Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) en RCA a prévenu la semaine dernière qu'une « véritable catastrophe » pouvait se produire dans le nord où les violences ont entraîné le déplacement de milliers de personnes et où l'action humanitaire est insignifiante.

Et pour des raisons de sécurité, il n'y a aucune présence permanente d'agences de l'ONU ni d'ONG internationales.

Cette année, les gouvernements de la RCA, du Tchad et du Cameroun voisins ont démarré des opérations militaires conjointes - avec l'appui des forces de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) - pour sécuriser la région et lutter contre la prolifération des armes légères. Les trois pays ont fait appel à la communauté internationale pour les aider à stabiliser la région couvrant les trois frontières.

Selon Ana Liria-Franch, la représentante du HCR au Tchad, les violences causent beaucoup de souffrances dans le nord de la RCA. La communauté internationale doit être un peu plus attentive à la situation de cette région et doit chercher à savoir ce qui s'y passe réellement afin de prévenir d'autres déplacements de population vers le Tchad.

Les agences humanitaires de l'ONU prennent également en charge quelque 200 000 réfugiés soudanais dans l'est du Tchad.

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