RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : Les fonctionnaires déclenchent une semaine de grève

BANGUI, le 19 octobre 2005 Nations Unies(IRIN) - Les fonctionnaires centrafricains ont déclenché mercredi une semaine de grève afin d'obtenir le versement d'arriérés de salaire.

« Nous faisons grève car le gouvernement n’a pas répondu à nos attentes », a déclaré à IRIN depuis Bangui, la capitale, Noël Ramadan, le vice-président de l’Union syndicale des travailleurs centrafricains.

La semaine dernière, les fonctionnaires ont mené trois jours de grève pour obtenir le versement de neuf mois d’arriérés de salaire. Selon M. Ramadan, 80 pour cent des fonctionnaires ont pris part à cette grève d’avertissement.

Ils réclament également la levée du gel des salaires instauré en 1995.

Vendredi dernier, le gouvernement s’est acquitté d’un mois d’arriérés de salaire, un montant considéré par les fonctionnaires comme insuffisant.

« En versant un mois d’arriérés de salaire, le gouvernement cherche à détourner l’attention des syndicats mais ne répond pas à leurs attentes », a affirmé M. Ramadan.

Il a ajouté que les fonctionnaires cherchaient à reprendre les négociations avec les autorités. « Même pendant les grèves, nous sommes toujours prêts à négocier avec le gouvernement. »

Selon M. Ramadan, certains fonctionnaires réclament jusqu’à 50 mois d’arriérés de salaires accumulés pendant quinze ans.

Le ministre du Travail Jacques Bothy a annoncé, mardi, que les huit jours de grève mettaient un frein aux réformes en cours. Ces dernières, a-t-il précisé, visaient à régler les problèmes domestiques qui touchaient le pays.

Les fonctionnaires et leurs familles ont eu à pâtir des arriérés de salaire.

« Nous demandons au gouvernement de répondre à nos attentes, ainsi nos enfants pourront retourner à l’école », a déclaré Pierre Renga, un chauffeur d’une cinquantaine d’années.

Outre le secteur de l’éducation, d’autres secteurs tels que la santé ont été touchés par les mouvements de grève. Les hôpitaux n’assurent qu’un service minimum.

« Nous avons besoin d’argent pour prendre soin de nous et de nos enfants qui retournent à l’école. Nous savons que le pays est confronté à une crise financière sans précédent mais ce n’est pas une raison pour que le gouvernement ignore nos attentes », a déclaré un employé au ministère de la Justice, sous le couvert de l’anonymat.

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