Le Président Bozizé décrète la hausse du prix de la paraffine et du carburant

BANGUI, le 4 janvier 2006 Nations Unies (IRIN) - A peine quelques jours après que l’Assemblée nationale de la République centrafricaine ait accordé au président François Bozizé le droit de légiférer par ordonnance, ce dernier a décrété la hausse du prix de la paraffine, un produit de base pour la majorité des 3,5 millions d’habitants que compte ce pays.

Les résidents qui utilisent la paraffine comme combustible de cuisine paieront dorénavant 385 francs CFA (0.7 dollars) par litre, au lieu de 350 francs (0.6 dollars américains) qu’ils déboursaient auparavant. Dans l’un des pays les plus pauvres au monde, la moindre augmentation des prix entraîne une forte baisse du pouvoir d’achat des citoyens.

Dans l’ordonnance diffusée à la radio nationale mercredi, M. Bozizé a également augmenté le prix du litre d’essence de 650 francs CFA (1,18 dollars) à 700 Francs (1.30 dollars) et celui du diesel de 575 francs (1,04 dollars) à 675 Francs (1,20 dollars) par litre.

Le 30 décembre dernier, les députés centrafricains ont accédé à la requête du président Bozizé en adoptant le projet de loi d'habilitation qui lui donne le pouvoir de diriger le pays par ordonnances, notamment en matière de réformes économiques et financières.

Le projet de loi, adopté après plusieurs conseils des ministres et consultations de la cour constitutionnelle du pays, accorde ces pouvoirs supplémentaires au président Bozizé pour une durée de trois mois, au lieu des neuf mois qu’il avait requis.

A l’issue de cette période, les ordonnances émises par le président devront être ratifiées par l’Assemblée nationale.

L’augmentation du prix des combustibles a surpris plusieurs Centrafricains. Les chauffeurs de taxi et de bus de la capitale Bangui se sont déclarés choqués par l'annonce.

« Nous allons augmenter le prix des transports dans la capitale », a déclaré le chauffeur de taxi Oubah Lawane.

« Les propriétaires de taxi et de bus se réuniront cette semaine afin de programmer une grève si le gouvernement [qui fixe le prix des transports] n’ajuste pas le prix des transports », a-t-il ajouté.

Ces hausses interviennent au moment où le pays est sous tensions en raison de l’incapacité du gouvernement à payer plusieurs mois d’arriérés de salaires aux fonctionnaires.

Le salaire des fonctionnaires n’a pas été augmenté depuis 1985, et les nouveaux prix des combustibles affecteront le pouvoir d’achat des travailleurs.

La Ligue de défense des droits de l’homme de la République centrafricaine a critiqué la décision de l’Assemblée nationale de donner plus de pouvoir au président.

« En tant que président démocratiquement élu, Francois Bozizé n’a pas besoin d’une telle loi pour diriger le pays », a déclaré le président de l’organisation, Goune Ngai Wanfio.

Cependant, pour Dieudonné Stanislas M'Bango, le ministre chargé des affaires parlementaires, « le président a le droit de recourir à cette alternative, selon l’article 29 de la nouvelle constitution ».

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