Troubles, violations de droit de l'Homme et inquiétudes françaises en Centrafrique
Centrafrique-France-sécurité "Interrogations" et "inquiétude" françaises après les troubles à Bangui
PARIS, 9 janvier 2006 (AFP, izf.net) - La France a fait part lundi de ses "interrogations" et de son "inquiétude" après les troubles à Bangui, appelant les autorités centrafricaines à "faire toute la lumière" sur ces faits. "Les troubles qui viennent de se produire à Bangui, après deux meurtres survenus au sein de formations militaires, suscitent des interrogations et notre inquiétude", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. "Nous appelons les autorités centrafricaines à faire toute la lumière sur les faits qui se sont produits et à prendre toutes mesures et sanctions qui confirmeront leur détermination à faire respecter l'Etat de droit, en particulier par les personnels chargés de la sécurité publique", a-t-il souligné. Des heurts ont fait trois morts jeudi après-midi dans le nord de la capitale centrafricaine entre les forces de l'ordre et des manifestants de retour des obsèques d'un soldat assassiné. Ces événements sont intervenus au surlendemain d'une rixe mardi entre soldats des Forces armées centrafricaines (Faca), qui avait fait deux morts et déjà causé des incidents dans les quartiers nord de la capitale. Paris estime qu'"après une période de transition difficile, le retour à la légalité s'impose plus que jamais pour éviter les tensions et ramener la confiance, celle des Centrafricains et de leurs partenaires". La France "a toujours affirmé qu'elle appuierait les autorités centrafricaines dans cette tâche", a poursuivi M. Mattéi. "C'est tout le sens de l'assistance que nous apportons à ce pays avec lequel nous entretenons des relations d'amitié profondes", a-t-il dit. Selon une source militaire, deux hélicoptères de transport de troupes de l'armée française ont été déployés en Centrafrique pour appuyer les opérations des Faca contre les "bandes armées" actives dans le nord du pays.
Lutte contre les bandes armées: La France déploie 2 hélicoptères de transport de troupes en RCA
Xinhuanet, 10
janvier 2006 - Deux hélicoptères de transport de troupes de
l'armée française ont été déployés en Centrafrique pour
appuyer les opérations des forces armées centrafricaines (
Faca)contre les "bandes armées" actives dans le nord
du pays, selon une information en provenance de Bangui lundi.
Affectés au contingent français prépositionné au Gabon, ces
hélicoptères de type "Couguar" et une centaine
d'hommes chargés de leur protection et de leur entretien se sont
installés en fin de semaine dernière à Bozoum, à 400 km au
nord de la capitale centrafricaine.
"Ce contingent va assister pendant tout le mois de janvier
l'armée centrafricaine dans ses opérations de maintien de la
sécurité dans la nord du pays."
Le déploiement de ce détachement français permettra notamment
aux Faca d'être engagés plus rapidement sur le terrain contre
les bandits qui terrorisent les populations locales.
Actifs depuis plusieurs années, les "groupes armés"
et autres " coupeurs de route" (bandits de grand
chemin) multiplient depuis six mois les attaques et les exactions
contre les populations du nord de la Centrafrique.
Lents progrès malgré les violations flagrantes des droits fondamentaux
New York,
Nations Unies (Centre de Nouvelles), 10 janvier 2006 - Une lente amélioration
s'est faite sentir en République centrafricaine depuis le retour
à la légalité constitutionnelle, selon un récent rapport du
Secrétaire général, qui souligne les violations encore «
fréquentes et flagrantes » des droits fondamentaux.
« La situation générale des droits de l'homme s'améliore
lentement depuis le retour à la légalité constitutionnelle en
République centrafricaine. Toutefois, ces droits sont encore
fréquemment violés de manière flagrante » indique le
Secrétaire général dans son dernier rapport au Conseil de
sécurité sur la situation en République centrafricaine et sur
les activités du bureau des Nations Unies pour la consolidation
de la paix en République centrafricaine (BONUCA).
Le Secrétaire générale y déplore les conditions de détention
dans les prisons, qui sont « de plus en plus précaires et ne
répondent pas aux normes minima reconnues par les instruments
internationaux de protection des droits de l'homme ratifiés par
la République centrafricaine ».
Il a aussi fustigé les « délits de presse ou violations envers
les organes de diffusion ou de régulation des médias » commis
en dépit des dispositions réglementaires existantes en matière
de dépénalisation de la presse.
« L'arrestation récente d'un député et du Président du Haut
Conseil de la communication, ou encore les exactions des forces
de défense et sécurité sur les populations civiles, ont été
portées à la connaissance de la section des droits de l'homme
du BONUCA » précise par ailleurs le rapport.
Sur le plan politique, le Secrétaire général félicite par
ailleurs le peuple centrafricain « pour sa patience et la
maturité politique dont il a fait montre en cette période
postélectorale décisive pour la stabilité de la République
centrafricaine ».
« Le retour à la légalité constitutionnelle est l'occasion de
renforcer l'état de droit par la consolidation des nouvelles
institutions et la remise en état des infrastructures de base,
d'assainir durablement la situation financière difficile du
pays, d'améliorer la gouvernance et de garantir le respect des
droits humains et la sécurité du territoire » poursuit-il.
Le rapport reconnaît aussi l'immensité de la tâche à
accomplir laquelle, selon le Secrétaire général « n'est pas
à la portée de la République centrafricaine toute seule, qui
demeure convalescente du fait des crises politico-militaires et
des tensions sociales qu'elle a connues récemment encore ».
« Je me réjouis à cet égard des discussions en cours avec les
institutions financières internationales, en particulier les
institutions de Bretton Woods » indique Kofi Annan dans son
rapport.
« Je les invite à faire preuve de flexibilité, pour continuer
d'apporter au Gouvernement leur appui technique et financier, en
vue de la reconstruction et du relèvement de la République
centrafricaine, dont l'exploitation du potentiel en ressources
naturelles ne peut être envisagé pour l'instant » ajoute-t-il.
Le Secrétaire général a également pris soin de préciser que
« ce n'est pas seulement la situation interne spécifique du
pays qui requiert cette assistance multiforme mais également les
développements militaires et humanitaires inquiétants observés
dans certains pays voisins qui risquent, en cas d'escalade, de
déstabiliser la République centrafricaine en raison de sa
position géographique en Afrique centrale ».
Quant au BONUCA « son action se fera en coopération avec les
autorités centrafricaines dans le cadre du Comité des
partenaires extérieurs chargé du suivi de la situation
politique, sécuritaire, des droits de l'homme et de la
démocratie, et du groupe de concertation auquel échoit le suivi
des questions économiques, humanitaires et de reconstruction
nationale », conclut le rapport.09/01/06.
Actualité Centrafrique de sangonet