La communauté internationale appelée
à défendre l'intégrité territoriale de la RCA
Bangui, 31 oct. 2006 (ACAP)- Le gouvernement centrafricain a appelé lundi dans un communiqué de presse la communauté internationale, en particulier les « pays amis à qui il est lié par des accords spécifiques, notamment la France, d'uvrer à la restauration de l'intégrité territoriale de la République Centrafricaine », suite à la prise, lundi au petit matin, de la localité de Birao (1087 km au nord de Bangui) par des assaillants non identifiés.
Lu à la radio nationale en fin d'après-midi par le le
conseiller porte-parole de la présidence de la République, M.
Cyriaque Gonda, le communiqué, qui parle d' « agression barbare
» attribuée à « de nombreux assaillants non identifiés en
provenance du Darfour, au Soudan », « demande que la
résolution 1706 du conseil de sécurité des Nations unies
relative au positionnement des troupes onusiennes tout au long de
la frontière de la RCA et le Soudan soit mis en uvre sans
délai ».
Sans donner d'indications sur le bilan de l'attaque, le
communiqué « déplore des pertes en vies humaines au sein de l'armée
nationale, au sein de la population civile ainsi que la
destruction des biens et condamne fermement cette agression
barbare que rien ne justifie pourtant de la part d'un pays ami et
frère ».
La presse centrafricaine a consacré, mardi, une place de choix
à la l'attaque de Birao, s'efforçant notamment de donner des
indications sur l'identité des assaillants.
« La ville de Birao assiégée par des bandes armées », titre
le quotidien Le Confident, pour qui « ces malfrats sont d'origine
soudanaise, congolaise, rwandaise et ougandaise » et qu'ils «
avaient déjà tenté sans succès de contraindre les éléments
des FACA [Forces armées centrafricaines] à rallier leur groupe].
Pour le journal, « La communauté internationale doit voler au
secours de la RCA en proie aux attaques de ces malfrats pour la
sécurisation de Birao et ses environs ».
« La ville de Birao et ses environs tombés entre les mains des
rebelles d'Abdoulaye Miskine et du chef de guerre Damann »,
renchérit le quotidien Le Citoyen, qui publie sur 2 pages les
copies d'un communiqué de presse et d'un « accord politico-militaire
» attribués à 3 mouvements rebelles centrafricains (Groupe d'action
patriotique pour la libération de Centrafrique, de Michel Am Non
Droko Djotodia, Mouvement de libérateurs centrafricains pour la
justice du capitaine Abakar Sabone et Front démocratique
centrafricain du commandant Justin Assan).
Datés du 15 septembre 2006, ces documents, qui « méritent une
méditation profonde », selon le journal, « sont parvenus à
notre rédaction depuis fort longtemps », mais « nous nous
sommes refusés de les publier jusqu'à ce jour ».
Le journal en conclut que « la déclaration du ministre de l'Intérieur
Michel Sallé du 14 octobre dernier doit être prise au sérieux
».
Se fondant sur des "rumeurs très alarmistes" faisant
état d'"infiltrations massives de personnes de mauvais
augure en provenance de tous les horizons" avec pour
objectif de "donner du fil à retordre au gouvernement sur
un plan sécuritaire en menant des actions de terreur et de crime,
le moment venu", Michel Sallé avait alors appelé les
populations de la ville de Bangui à "redoubler de vigilance"
en suivant de près tout individu suspect.
Depuis quelques années, la région de Birao, Frontalière du
Tchad et du Soudan, est souvent le théâtre de violences
attribuées à des braconniers ou des bandes armées opérant
entre les 3 pays.
En avril et mai dernier, les détachements des Faca et de la
Force multinationale de la CEMAC (Fomuc) avaient fait l'objet d'attaques
dans les localités de Tiringoulou et Gordil, proches de Birao,
faisant, pour la dernière, 14 morts parmi les forces
régulières, dont 2 éléments de la Fomuc.
Les accrochages se sont multipliés depuis que le gouvernement
centrafricain a décidé de fermer sa frontière avec le Soudan,
le 14 avril 2006, après que les rebelles tchadiens du Front uni
pour le changement démocratique (Fuc) eurent utilisé le
territoire centrafricain dans la région de Birao pour lancé une
attaque sur N'djaména, la capitale du Tchad.