De la difficulté des
télécommunications en Centrafrique : à qui la faute ? Du
Gateway ? Contributions
Contribution relative au Projet de
Gateway unique (cas de Centrafrique)
Depuis quelques temps j’ai reçu plusieurs correspondances, de diverses
origines (Centrafrique, France, Belgique, etc) à propos problèmes induits par
l’instauration du GATEWAY UNIQUE par le Ministère des PTT de la RCA. Ce n’est nullement un
hasard si tant de personnes désiraient avoir mon avis sur cet épineux sujet. En
effet, je suis un ancien élève de polytechnique (Electronique) ayant travaillé
plus d’une dizaine d’années dans le secteur des télécommunications en RCA.
J’avais aussi été détaché auprès l’Organisation Internationale des
Télécommunications par Satellites (INTELSAT) ou j’ai travaillé de 1993 à 1996
comme Expert au Centre du Contrôle des Opérations Techniques.
Je commence d’abord par rappeler que l’actuel Ministre des PTT & des
Nouvelles Technologies, Mr Fidel GOANDJIKA est un haut cadre ayant une grande
expérience professionnelle dans son domaine. Diplômé de polytechnique, il est
un spécialiste de l’utilisation des microprocesseurs dans les communications
radio. En plus de cela, il a un sens aigu de ses responsabilités basé sur un
grand patriotisme. Sa personnalité porte aussi l’empreinte d’une longue vie de
sportif de très haut niveau qui se manifeste dans son parlé ouvert vers un dialogue
franc, ouvert et orienté vers une critique responsable. Ainsi il apparaît très
vite que le projet qu’il défend contient beaucoup deux points positifs:
l’unicité du point d’accès à
l’international facilitera l’interconnexion totale de tous les Opérateurs de
télécommunications. Il permettra aussi de servir d’ossature pour la mise en
place, grâce à l’ajout future d’un « softswitch », d’un centre de transit
national (IPX) entre tous les Fournisseurs de Services Internet. Ce point est
très très important car l’Internet est l’avenir. En effet s’il est vrai que la
téléphonie (notamment cellulaire) permet le désenclavement, mais les services
IP constituent la seule voie d’accès à l’économie mondialisée. Certains vont
sourire en me voyant de parler de participation de la RCA au marché planétaire. Oui,
ce serait alors un jeu d’enfant de permettre à la Coopérative des
Artisans Miniers NAGBATA d’offrir leurs diamants aux acheteurs américains qui
bénéficieront bientôt de l’exonération d’impôts pour l’achat de produits
centrafricains à travers l’AGOA (http://www.agoa.info/index.php?view=about&story=country_eligibility)
dont notre pays a maintenant rempli pratiquement toutes les conditions
d’éligibilité.
la plus grande justification de
ce Projet reste bien la sécurité de notre pays. L’accumulation de problèmes
militaro-politiques continue de ruiner la RCA. C’est pour ceci qu’il est primordial de
faciliter le travail des services de sécurité; en supposant que ceux-ci
méritent la confiance placée en eux! La réalisation de la passerelle à
proximité du Central de la
SOCATEL permet plus aisément de scanner les toutes les
communications internationales et aussi d’ausculter ce qui se passe dans les
autres réseaux (Telecel, A-Cell, Nation’s Link, etc). Cet objectif serait
atteint avec une grande économie d’échelle car il n’y aurait plus besoins de
dépenser des ressources pour connecter chaque Opérateur au Camp DEROUX.
Mais en dehors des deux (02) points ci-dessus, je porte beaucoup de
réserves quant à ce qui concerne les autres arguments invoqués. Je vais alors
proposer certains éclairages qui ne seront rien d’autre des contributions
pouvant approfondir la réflexion sur ce sujet. Pour ne pas trop se disperser je
ne soulèverais que les deux (02) points ci-après :
a)- Taxation des produits et services des NTIC (Nouvelles Technologies de
l’Information et de la
Communication): Comme l’avait souligné Mr Alfred POLOKO en sa
qualité de Président de l’UCPNT (Union Centrafricaine des Professionnels des nouvelles
Technologies), il faut une concertation sur ce sujet. En effet suite à la
désignation des NTIC parmi les priorités du NEPAD par la Réunion des Chef d’Etats
(http://www.nepad.org/2005/files/documents/53.pdf), l’ONU en ont fait l’un des
Objectifs de Développement du Millénaire. En conséquence la réunion
préparatoire (http://www.geneva2003.ch/bamako2002/inscrire.html) du Sommet
Mondial de la Société
de l’Information, pour favoriser le PPP (Private-Public Partnership) avait
décidé de la défiscalisation des NTIC qui sont les plus grands vecteurs du
développement durable. Une grande publicité a déjà été faite a la RCA grâce au promoteur du
Projet ADEN (le ministère français des Affaires Etrangères) qui a bénéficié de
cet initiative (http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=24099). Il serait
regrettable de faire maintenant une marche en arrière que beaucoup de nos
partenaires extérieurs ne comprendraient. En outre une augmentation de ces
coûts se répercuterait dans toute l’économie, sur toute l’étendue du territoire.
Mais très souvent les gouvernants ne se préoccupent que de lever des impôts
pour financer … leurs châteaux en Espagne.
b)- Respect des règles techniques: la RCA dispose d'ingénieurs (Albert KOPATI, Roger
DEBA, Nicaise-Martial SINGA-SARAGBA, etc) ayant une excellente maîtrise des
télécommunications par satellite. Mais je ne pense pas qu’un seul ait été
associé à ce Projet de GATEWAY. C’est ce qui le rend difficilement viable sur
le plan tant technique que financier. En effet face à la petitesse de l’antenne
utilisée, il faut que du satellite descende une PIRE (puissance isotrope
rayonne équivalente) très grande. C’est ainsi que le partenaire dans ce projet
a offert gratuitement les équipements (qui ne coûtent rien en raison de la très
petite antenne) car il sait que la
RCA payera beaucoup plus pour les redevances du service.
C’est une pratique rependue dans l’industrie; surtout quand on traite avec des
personnes pas très expérimentées qui se concentre beaucoup plus sur le budget
d’investissement d’un projet. A cause des frais d’exploitation élevés, la
minute de communication passant à travers cette passerelle sera d’un coup
relativement élevé. Mon avis serait de refaire toute l’ingénierie de la partie
spatiale du Projet, en utilisant: la plus grande antenne disponible, les
meilleurs équipement de compression, un accès direct avec un débit garanti (CIR
= commited information rate) à la dorsale IP, etc.
En espérant que cette contribution participe d’une manière constructive
au développement durable de notre patrie, je vous assure de mon entière
disponibilité pour toute critique positiviste.
Très fraternellement,
Henri NGOBITO
Washington DC, U.S.A.
Email: henri@ngobito.net
GATEWAY UNIQUE : LE GOUVERNEMENT DETERMINE A REUSSIR
http://www.leconfident.net/index.php?action=article&id_article=375182
Modeste J. Poubalandji
Vendredi 19 Mai 2006
Le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies,
M. Fidèle Gouandjika était face à la presse hier mercredi 17 mai 2006, dans la
salle de conférence de l'Hôtel du Centre à Bangui. Cette rencontre a réuni tant
les professionnels de la presse publique que de la presse indépendante et
privée.
Il s'agit selon le ministre Fidèle Gouandjika de parler de la décision de
Justice à propos de la
Gateway Unique qui fait trop de bruit. Le membre du
gouvernement a justifié les motivations qui ont conduit le gouvernement à
mettre en place la Gateway
ou la passerelle Unique qui consiste à assurer la fluidité des communications
internationales en augmentant le canal de transfert des appels entrants et
sortants de la RCA. Il
vise aussi des aspects économiques en percevant des taxes sur les appels
entrants dans le pays, qui depuis longtemps n'est pas encore taxés, à reverser
aux bénéficiaires que sont les opérateurs de téléphonie mobile puis l'Etat et
une partie servira à financer les services universels (l'extension du réseau à
l'intérieur du pays et surtout la téléphonie rurale). Pour le ministre, les
taxes sur les appels entrants dans le pays ont toujours été bradées et c'est le
pays qui est perdant dans ces conditions.
Selon Gouandjika, la Gateway
présente beaucoup d'avantages pour la sécurité du pays. Les avantages à tirer
doivent profiter aussi aux opérateurs privés qui n'auront rien à dépenser pour
investir dans la téléphonie internationale mais, feront beaucoup de recettes
parce qu'ils pourront profiter des droits des appels entrants au niveau de leur
société.
Concernant la gestion de la
Gateway Unique, le ministre a précisé qu'elle se fera avec le
partenaire qui a bien voulu voler au secours du pays pour installer
gratuitement cet instrument, assisté de la SOCATEL, de l'Agence de Régulation des
Télécommunications (ART) et sous le contrôle des opérateurs privés de
téléphonie. La passerelle unique permettra au gouvernement de comptabiliser les
appels extérieurs et les facturer la fin de l'année pour qu'ils soient payés
aux ayant droits. Gouandjika dit prendre acte de la décision du Conseil d'Etat
qui annule le décret N°05.355 du 15 novembre 2005 fixant la mise en route du
Gateway Unique. Le ministre a précisé qu'il tiendra compte de cet échec qui
pour lui est une expérience pour relancer le débat sur la Gateway, avant de se
prêter aux questions des professionnels des médias.
L'occasion a donc été donnée aux journalistes de faire part de leurs
préoccupations sur la question de la
Gateway unique et de la décision du Conseil d'Etat. Les
journalistes qui ont qualifié la
Gateway comme un fiasco se sont interrogés sur la procédure
qui a conduit le Ministre des Postes et Télécommunications à soumettre au
Président de la Républiqué
pour signature un texte qui sera finalement annulé par le Conseil d'Etat.
D'aucuns se sont interrogés sur la crédibilité de la société (Télésoft)
impliquée dans l'installation du Gateway ; sur les précautions qui ont été
prises par les dirigeants en ce qui concerne les conseils techniques des
différents experts reçus par le Ministres Gouandjika avant de poser un acte, le
comportement qu'adoptera le gouvernement après cette décision du Conseil d'Etat
et comment régulariser le manque à gagner provoqué par l'annulation du décret
instituant la
Gateway.
Le ministre Gouandjika a déclaré que son département va
assouplir les conditions d'installation de la Gateway unique afin
d'obtenir l'adhésion des opérateurs économiques. Celui des opérateurs qui
trouvera son compte dans la
Gateway pourra ainsi se connecter. Concernant la décision du
Conseil d'État, il a mentionné qu'il a commis une erreur qui est celle de ne
pas associer pleinement les opérateurs de télécoms à la confection du texte de
connexion à la passerelle unique. Ce qui n'empêchera pas de reprendre la
procédure en les impliquant davantage et en améliorant les conditions de
connexion à cet instrument.
A en croire le membre du gouvernement, l'annulation du décret 05.355, n'est
qu'une partie remise et que toutes possibilités de sauver la Gateway existe encore. La
leçon a tiré, c'est que la
Gateway, outre son rôle de contrôle des communications
internationales n'est pas une mauvaise chose en soi, surtout pour un pays comme
la RCA. Elle
consiste à donner au pays une large ouverture pour les télécommunications
internationales, à renflouer les caisses de l'Etat en mettant les entreprises
de téléphonie extérieure au pas afin que le pays puisse bénéficier de
l'utilisation de sa ligne et pour la sécurité du peuple centrafricain.
Seulement, la précipitation, l'impréparation et l'orgueil ont conduit à l'échec
de ce précieux instrument.
Nos dirigeants, avant de poser un acte, doivent entreprendre de larges
consultations autour du projet pour éviter à l'avenir les conséquences
fâcheuses qui vont encore une fois de plus faire saigner les caisses de l'Etat
et décrédibiliser au demeurant nos institutions. Une chose est de vouloir faire
quelque chose, mais une autre est de le faire bien afin quelle profite à tout
le monde pour le bien-être de l'humanité tout entière. La téléphonie est un
domaine très sensible qui ne doit pas être gérée comme un foyer ou encore une
poche. Sous d'autres cieux, la téléphonie a constitué un élément moteur de
développement pour un Etat en détresse comme le nôtre. Et pourtant, il n'y a
qu'en Centrafrique qu'elle est ce qu'elle est.
RCA TELECOM ET SA PASSERELLE (cf. http://www.centrafrique.com/rcatelecom0506.htm)
Paris le 16 Mai 2006 : Nous
avons publié l'aticle de Jean-Pierre MARA expliquant que l'idée du gouvernement
d'instaurer une Gateway Universelle est anti Constitionelle .
Eh bien, selon un
article diffusé à Bangui le 17 mai par le journal Centrafrique Agence Presse (ACAP)
, Le conseil d’Etat annule le décret instituant le « Gateway en Centrafrique. Cette
décision est une victoire qui doit inspirer tout fils du pays sur la vigilence
dont nous devions faire preuve dans la lutte contre les apprentis-sorciers qui
induisent nos responsables politiques dans les erreurs. Sous patassé, il y a eu
ces types d'erreurs à l'ONI et à l'ENERCA
Pour le cas des Télécoms,
il faudrait cibler les responsabilités techniques du désastre de la Télécommunication
en RCA et demander à Monsieur le Président de la République, de se
séparer de ces apprentis Sorciers. Ceux-ci minent son action Présidentielle. Ils
anéantissent tous les efforts de reconstruction Quelles sont les responsables
qui ont introduit ce dossier au Ministre ? Quelle est la responsabilité de la Haute Autorité de
Régulation? Au fait y a t-il réellement des capacités Juridico-techniques au
sein de cette Autorités? Nous en doutons au vu des expéreineces professionelles
des uns et des autres. Car, comme cela avait été mentioné dans cet article
publié il y a deux semaines, des moyens techniques Legaux pour intercepter les
appels téléphoniques en application d'une Loi existent. Toutes fois ces moyens
ne vous permettrons jamais l'interception d'appel émis d'un appareil TURAYA
vers un autre TURAYA.
Ceux qui ont la
responsabilité juridique des télécommunications en RCA ne rendent pas service
pour rester garant du respect de la
LOI
Jean-Pierre MARA