Le Tchad. La prise de
contrôle du Nord-Est de Centrafrique : Birao, Ouadda-Djallé, Sam
Ouandja
Des soldats français ont
dû faire usage de leurs armes pour répliquer à des tirs de rebelles en
République centrafricaine. Situation au Tchad
[Point de presse du 28
novembre 2006 du porte-parole du Quai d'Orsay (Ministère des Affaires
Etrangères)]
1. REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
(On a entendu à la radio ce matin
que des soldats français avaient dû faire usage de leurs armes pour répliquer à
des tirs de rebelles qui ont pris le contrôle de l'aéroport ? Vous pouvez
confirmer cela ?)
Les forces militaires françaises
sont là pour aider les forces centrafricaines à défendre l'intégrité
territoriale de la République centrafricaine.
A cette fin, la France a mis à
disposition des autorités centrafricaines et également de la force
multinationale de la CEMAC, la FOMUC, des moyens accrus en matière de logistique
et de renseignement.
Pour ce qui est des conditions
précises d'engagement des forces françaises, et notamment l'incident que vous
mentionnez à l'instant, je vous renvoie vers le ministère de la Défense. Mais
notre ligne est claire. Les forces françaises apportent un soutien en matière de
logistique et de renseignement et, bien évidemment, elles exercent aussi un
droit de légitime défense lorsqu'elles sont attaquées. Mais elles n'ont pas
vocation à participer aux combats.
(Pouvez-vous confirmer que les
forces françaises ont apporté leur soutien à des forces centrafricaines pour
reprendre la ville de Birao, dans l'extrême nord-est du pays ?)
Sur les détails du soutien apporté,
je vous renvoie au ministère de la Défense. Le soutien consiste en un soutien
logistique et un soutien en matière de renseignement.
(Peut-on parler d'une politique de
"containment" de la part de la France, d'une volonté de repousser les rebelles
au-delà des frontières soudanaises, que ce soit en Centrafrique ou au Tchad ?)
Non. Il y a des gouvernements qui
sont en place. Ces gouvernements demandent un soutien pour défendre leur
intégrité territoriale.
Nous avons toujours été clairs sur
le fait que nous condamnions, nous rejetions toute tentative de prise de pouvoir
par la force, où que ce soit, y compris au Tchad et en Centrafrique.
"Containment" est un terme que je ne reprendrais pas forcément. Nous sommes là
pour aider ces pays à défendre leur intégrité territoriale.
2. TCHAD
(Pouvez-vous confirmer qu'il y a eu
des contacts avec l'UFDD à Paris ?)
Non, je ne peux pas le confirmer.
(Est-ce qu'il y a une convergence
avec la Libye, en ce qui concerne le soutien au président Deby ?)
Nous avons notre relation bilatérale
avec le Tchad. C'est dans ce cadre là que nous apportons un soutien pour la
défense de l'intégrité territoriale de ce pays. Si d'autres pays ont la même
préoccupation, on peut parler effectivement d'une convergence objective. Mais je
crois que cela relève d'abord des relations bilatérales entre la France et les
pays concernés pour les aider à défendre leur intégrité territoriale.
(Pendant le week-end, quand les
rebelles ont pris Abéché, à l'est du Tchad, un porte-parole du ministère de la
Défense a annoncé que les forces françaises restaient cantonnées dans leur
caserne. Comment expliquez-vous cela ?)
Comme je l'ai dit, les troupes
françaises n'ont pas vocation à participer directement aux combats. C'est un
soutien logistique et en matière de renseignement. C'est peut-être un élément
d'explication.
(Il y a six mois, les forces
françaises sont intervenues pour arrêter une colonne qui essayait d'entrer dans
Ndjamena. Et il y a deux jours, à Abéché, les Français n'ont pas tiré alors
qu'il y a eu beaucoup de morts dans les rangs de l'armée tchadienne. Est-ce un
signal à l'opposition tchadienne que Paris a commencé à lâcher le président Deby
?)
Non, je ne crois pas que l'on puisse
faire cette interprétation.
Je crois que notre ligne est assez
constante dans cette affaire et je vous l'ai rappelée. C'est un soutien, dans
certains domaines, mais qui ne va pas jusqu'à une participation aux combats
proprement dits. Sauf en cas de légitime défense.
(Est-ce que vous appelez le
gouvernement tchadien et l'opposition à se mettre autour d'une table pour un
dialogue politique, en vue d'arrêter les attaques des uns et des autres ?)
Nous avions déjà eu l'occasion d'en
parler, notamment après les élections au Tchad, en disant qu'il était
souhaitable qu'un processus politique s'engage. Ensuite, c'est aux autorités
tchadiennes de voir quels sont les groupes politiques avec lesquels elles
peuvent dialoguer. Lorsqu'il y a un recours aux armes et une tentative de prise
du pouvoir par la force, le dialogue devient sans doute un peu plus difficile.
Mais, de façon générale, après les élections, nous avions dit que nous étions
favorables à ce qu'un processus politique, un dialogue se mette en place.
Encore une fois, nous considérons que c'est sans doute la meilleure voie possible. Je répète également que ce n'est pas à nous de dire avec qui ce dialogue doit s'établir. Il y a sans doute un préalable pour qu'un dialogue puisse s'établir, c'est qu'il y ait un arrêt des hostilités.
Dans un communiqué
de presse lu à la radio nationale par le directeur de la presse présidentielle,
Lord Esaïe Nganamokoï, le ministère de la défense nationale s'est dit « heureux
d'informer l'opinion nationale et internationale que la mission de reconquête de
la ville de Birao par les forces armées centrafricaines, vient d'aboutir en
début d'après-midi (lundi 27) avec la mise en déroute des rebelles et la reprise
du contrôle de la zone de l'aérodrome de Birao ».
Le communiqué
précise que « l'opération a été conduite avec le soutien en matière de
logistique et de renseignement des militaires français de l'opération de Boali
», ajoutant que l'armée nationale « est à l'œuvre pour ramener les populations
environnantes à plus de quiétude et d'assurance ».
La reconquête de la
ville de Birao intervient quelques jours après l'arrestation des deux
responsables de l'Ufdr, Michel Djotodjia et Abakar Sabone, respectivement
président et porte-parole du mouvement rebelle.
------------------
Soutien français contre les rebelles en
Centrafrique
L'armée centrafricaine poursuit,
avec le soutien de militaires français, son opération de reconquête de localités
du nord-est du pays.
NOUVELOBS.COM | 28.11.06 | 15:05
- L'armée
centrafricaine a poursuivi mardi 28 novembre, avec le soutien de militaires
français, son opération de reconquête de localités du nord-est du pays tombées
depuis fin octobre aux mains d'une rébellion, au lendemain de la reprise de la
ville de Birao.
Offensive contre les rebelles
Une
offensive, menée depuis Birao à
L'opération
vise, semble-t-il, à prendre les rebelles en tenaille, Ouadda-Djallé et Sam
Ouandja étant situées entre Birao et Bria.
"Depuis les premières heures de la
matinée, des rotations d'avions (militaires français) acheminent des troupes sur
le terrain depuis Bangui vers le nord-est", a précisé cette source, sous le
couvert de l'anonymat.
Prise de la ville de Birao
Lundi
soir, les autorités de Bangui ont annoncé que les Faca avaient repris, avec "le
soutien en matière de logistique et de renseignement de militaires français", la
ville de Birao, près des frontières tchadienne et soudanaise, tombée le 30
octobre aux mains de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement
(UFDR).
L'UFDR, coalition de rebelles jusqu'ici peu connue, avait ensuite
poursuivi sa progression et pris Ouadda-Djallé et Sam Ouandja.
Un accrochage
avait opposé mi-novembre l'UFDR aux Faca à
Mardi matin, le chef
militaire de l'UFDR, le capitaine Yao Bejo, a déclaré avoir décidé un simple
"repli tactique" de Birao, que l'armée française était intervenue à l'aéroport
de Birao, et non les Faca.
Bangui et Paris affirment de leur côté que
l'appui français se limite au renseignement et à la logistique.
"On ne veut
pas être en conflit avec
Légitime défense ou combats
L'état-major des
armées françaises a pourtant fait savoir mardi que des soldats français avaient
répliqué lundi en état de "légitime défense" à des tirs des rebelles lors de la
prise de contrôle par les Faca de l'aéroport de Birao.
Selon le capitaine de
vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major, ces tirs ont éclaté
lorsque "des éléments de renseignement" français se sont assuré que "la piste de
l'aéroport était praticable" en vue de l'atterrissage d'un Transall français
assurant le transport d'une unité des Faca, dans le cadre d'un appui logistique
aux forces centrafricaines.
Une source proche de l'état-major des Faca a
indiqué lundi soir que Birao avait été reprise à l'issue de brefs combats, dont
aucun bilan n'était jusqu'ici disponible. L'armée aurait été appuyée par des
soldats français, notamment des membres des forces spéciales, mais la question
de savoir s'ils ont directement participé aux combats
demeure.
Présence française depuis 2003
Les éléments de
l'Opération Boali sont notamment chargés de former les unités des Faca et
d'assister le contingent de
Paris apporte également une aide logistique et en matière de
renseignement aérien aux Faca, peu formées, mal équipées et qui n'avaient opposé
jusqu'ici qu'une faible résistance aux rebelles dans le nord-est du pays.
© Le Nouvel Observateur
L'armée française tire sur des rebelles au
Centrafrique
LEMONDE.FR avec AFP | 28.11.06 |
12h30 • Mis à jour le 28.11.06 | 12h48
Les soldats français ont répliqué,
lundi 27 novembre, en état de "légitime défense", aux tirs de rebelles
lors de la prise de contrôle par les forces centrafricaines de l'aéroport de
Birao, dans l'extrême nord-est du Centrafrique, a indiqué mardi l'état-major
français. De leur côté, les rebelles centrafricains délogés de Birao ont affirmé
que "l'armée française" était "intervenue" pour reprendre le
contrôle de l'aéroport de cette localité, mais qu'il n'y avait pas eu de
combats.
"C'est l'armée française qui est
intervenue à l'aéroport, pas les FACA [Forces armées
centrafricaines]", a déclaré le chef militaire de l'Union des forces
démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le capitaine Yao Bejo. "On a
(...) décidé de faire un repli tactique. Il n'y a pas eu de combats avec
les Français (...) on s'est replié autour de Birao", a-t-il ajouté de
son téléphone satellitaire."On ne veut pas être en conflit avec
Première d'une série de localités
occupées depuis le 30 octobre par les rebelles de l'UFDR, la ville de Birao, à
"ON NE S'EST PAS RENDUS, LES COMBATS
VONT CONTINUER"
Selon une source proche de
l'état-major des FACA, Birao, située près des frontières avec le Tchad et le
Soudan, a été reprise à l'issue de brefs combats, dont aucun bilan n'était
disponible dans l'immédiat. Les forces gouvernementales ont été appuyées par des
militaires français, avait expliqué cette source lundi soir, sans préciser si
ces derniers avaient pris part directement aux combats. Les FACA avaient été
aéroportés dans la matinée dans la zone de Birao par un avion de transport
militaire français, selon cette même source.
"On ne s'est pas rendus, les combats
vont continuer", a
insisté, mardi, le capitaine Yao. Selon ce chef de l'UFDR, les rebelles
contrôlent toujours d'autres localités du nord-est du Centrafrique, dont Ouanda
Djallé, Sam Ouandja et Ouadda, situées entre Birao et la ville minière de Bria,
à environ
----------
PARIS (AP)| 28 novembre
2006 -
"Il y a des accords de défense qui
s'appliquent tout à fait naturellement en Centrafrique", a-t-elle déclaré à
l'issue du conseil des ministres. "Mais ce sont des opérations qui ont été
menées par l'armée centrafricaine. Nous avons apporté un appui", a ajouté Mme
Alliot-Marie.
Depuis fin octobre, les rebelles
centrafricains ont pris le contrôle de plusieurs villes dans le Nord du pays, et
demandent que l'administration les rencontre pour discuter des accusations de
corruption et favoritisme ethnique dont ils l'accusent.
Ils ont annoncé mardi avoir pris Ndele,
une ville située à
Le gouvernement estime pour sa part
que les rebelles sont soutenus par le Soudan, et a requis l'aide internationale.
Le gouvernement centrafricain a
annoncé lundi avoir repris Birao, la première ville occupée par les rebelles,
avec l'aide des forces françaises. AP
-----------------
Les rebelles prennent une nouvelle ville et se dirige
vers la capitale
BANGUI, République centrafricaine
(AP), 28.novembre.2006 - Les rebelles ont annoncé avoir
pris une nouvelle ville dans le nord de
Un homme qui s'est identifié
lui-même comme porte-parole des rebelles, Diego Albator Yao, a déclaré que son
groupe avait pris le contrôle de Ndele, après une heure de combats qui ont fait
3 morts parmi les rebelles et environ 50 dans les forces gouvernementales.
"Nous sommes maintenant en route
pour la capitale", a déclaré Diego Albator Yao, qui a ajouté attendre de
nouvelles instructions. La capitale centrafricaine, Bangui, se trouve à quelque
Un dirigeant militaire a confirmé
les combats, mais n'a pas pu dire si Ndele était tombée aux mains des rebelles.
Depuis fin octobre, les rebelles ont pris le contrôle de plusieurs villes
dans le nord du pays, et demandent que l'administration les rencontre pour
discuter des accusation de corruption et favoritisme ethnique dont ils l'accuse.
Le gouvernement estime pour sa part
que les rebelles sont soutenus par le Soudan, et a requis l'aide internationale.
La semaine dernière, le conseil de
sécurité des Nations unies s'est dit "profondément préoccupé" par cette
situation, et a ajouté que l'instabilité dans le nord de
Le pays est sujet à de nombreuses
violences, révoltes de l'armée et coups d'Etat depuis qu'il a obtenu son
indépendance de
Le président François Bozizé, au
pouvoir depuis 2003, avait attaqué la capitale avec ses forces rebelles et
chassé le président d'alors, Ange-Felix Patassé, qui vit en exil au Togo. AP