Droit
bafoué: arrêté sur simple demande d'un parent, Omer Bissengué risque sa vie dans
une cellule de la gendarmerie de Bangui.
Les
victimes croupissent et les agresseurs toujours libres de leur mouvement.
Ce
jour 24 novembre 2006, Omer Bissengué, croupit toujours dans une cellule de la
gendarmerie de Bangui sans chef d'accusation, avec un dossier vide : tout
simplement parce qu'un parent muni d'un "Motorola" a donné l'ordre d'arrêter
celui qui se plaint du fait qu'il est agressé. Ainsi le régime de la privation
de liberté s'instaure. La garde à vue devient banale au mépris du droit et de la santé du prévenu - si vous vous en tirez sans dommage physique, vous
pouvez rentrer chez vous et sans mot dire - mais après des arrangements non avec
l'accusateur réel s'il est reconnu et s'il se présente devant le représentant de
la justice, mais avec les commanditeurs et les
protecteurs.
A
première vue, on dirait qu'il s'agit d'un fait divers. Mais quand il y a
injustice et intérêt, le citoyen doit légitimement
s'interroger.
Les
faits sont simples: une dame bien connue de la place se présente chez son ancien
compagnon, M. Bissengué Omer, dans la nuit du dimanche au lundi 20 juin 2006, et
met le feu au domicile de ce dernier qui heureusement finit par circonscrire
l'incendie. Sous le prétexte qu'elle a été agressée, la dame se présente à la
brigade qui envoie immédiatement un peloton chercher manu militari M. Bissengué
chez lui pour le jeter à la geôle.
Quant
à l'incendiaire qui a violé le domicile de son ancien compagnon, bénéficiant
d'une certaine complicité et sur la base des mensonges, à ce jour est libre de
ses mouvements. Paradoxalement, pour "retrouver sa liberté" et pour "éviter
d'aller loin", M. Bissengué doit verser une somme importante et surtout par ce
temps de pénurie où l'argent se fait rare.
Trois
ans plu tôt, cette même brigade s'était déjà illustrée par sa brutalité, rouant
de coups et causant un traumatisme crânien au neveu de M. Bissengué Omer,
Nicaise Gervais qui est décédé depuis lors. Le but de l'opération s'était de lui
extorquer de l'argent et de lui imposer le silence.
Que
la gendarmerie puisse protéger tous les citoyens et non chercher à exploiter une
situation déjà tendue et très préoccupante tant à Bangui qu'au niveau national.
Il faut arrêter de mettre l'huile sur le feu. Omer Bissengué doit retrouver son
domicile, ses enfants, sa liberté. Un prévenu n'est pas un condamné. La justice
pour tout le monde. Que cessent l'arbitraire et le racket.
Victor
BISSENGUE (24 novembre 2006)