DPI : Abdoulaye Miskine à Bangui, Acord sur un GUNC, Pour un dialogue en Centrafrique, Créer une Commission vérité et réconciliation

 


Abdoulaye Miskine se rend à Bangui (pour assister aux travaux de clôture des pourparlers)

Abdoulaye Miskine, président du FDPC, qui n'avait pas participé jusqu'à présent à la conférence du dialogue inclusif, se rend aujourd'hui à Bangui pour assister aux travaux de clôture des pourparlers. Le médiateur, l'ancien président burundais Pierre Buyoya, avait annoncé jeudi un accord avec les dirigeants de l'opposition et des mouvements rebelles sur la formation d'un gouvernement d'union, censé diriger le pays jusqu'à une élection présidentielle en 2010. Ci-dessous, le communiqué du FDPC.

Abdoulaye MISKINE, Président du FDPC (Front Démocratique du Peuple Centrafricain), fait connaitre qu'il se rend aujourd’hui vendredi à Bangui, pour la clôture de la conférence du dialogue politique inclusif. Il est accompagné d'une délégation comprenant le Dr. Mohamed Al-Madani Al-Azhari, Secrétaire général de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).

Il accomplit ce voyage dans un esprit fraternel, en espérant contribuer ainsi à l'instauration en République Centrafricaine d'une paix juste et durable dans le respect mutuel, la tolérance et l'organisation d'un véritable Etat démocratique.

Les anciens Présidents de République Centrafricaine et M. Bozizé ont personnellement insisté pour que le Général MISKINE et le FDPC soient présents à Bangui pour participer aux travaux de clôture de la conférence du Dialogue inclusif. La Joumhouria Lybienne, en tant que pays frère ainsi que la (CEN-SAD)- Communauté des États sahélo-sahariens – en ont fait de même. Le militants du FDPC ont également été consultés et ont délibéré dans le même sens.

Henri Vario-Nouioua - Communiqué du FDPC

Source : http://www.wmaker.net/editoweb/Centrafrique-Abdoulaye-Miskine-se-rend-a-Bangui_a13168.html

 

 

 

Accord sur un gouvernement d'union en Centrafrique

Par Reuters, publié le 18/12/2008 à 16:07

BANGUI - Le président centrafricain, François Bozizé, a conclu un accord avec les dirigeants de l'opposition et des mouvements rebelles sur la formation d'un gouvernement d'union censé diriger le pays jusqu'à une élection présidentielle en 2010, a annoncé jeudi le médiateur des pourparlers, l'ancien président burundais Pierre Buyoya.

"Toutes les parties seront représentées", a annoncé Buyoya à l'issue de dix jours de négociations destinées à trouver les conditions d'une paix durable. L'accord formel sera signé vendredi, a ajouté le médiateur.

Parmi les participants aux pourparlers figuraient l'ancien président Ange-Félix Patassé, renversé par Bozizé lors d'un coup d'Etat en 2003 et revenu spécialement dans le pays pour les discussions, ainsi que les chefs de mouvements rebelles opérant dans le nord-ouest et le nord-est du pays.

Ancienne colonie française, la République centrafricaine, riche en gisements de diamants et d'uranium, est l'un des pays les plus pauvres du monde dont l'histoire est marquée par une série de coups d'Etat, de troubles et de révoltes depuis l'indépendance en 1960.

Paul-Marin Ngoupana, version française Jean-Stéphane Brosse

http://www.lexpress.fr/actualites/2/accord-sur-un-gouvernement-d-union-en-centrafrique_727178.html

 

 

 

Pour un dialogue en Centrafrique, par Daniela Kroslak

LE MONDE | 18.12.08 | 13h24

Une nouvelle fois un pays d'Afrique est au bord de l'abîme et une nouvelle fois l'attention de la communauté internationale se relâche en dépit d'une grave crise humanitaire et politique. Malgré l'ouverture programmée d'un dialogue politique inclusif en République centrafricaine (RCA), notamment entre le gouvernement de Bangui et les forces rebelles, le risque d'embrasement n'a jamais été aussi élevé depuis le coup d'Etat du 15 mars 2003, qui porta au pouvoir l'actuel président, François Bozizé.

Le dialogue politique inclusif, une initiative visant à rassembler l'ensemble des protagonistes de la crise centrafricaine autour de solutions négociées, s'est ouvert le 8 décembre après avoir été repoussé plusieurs fois. Sa réussite nécessite que les participants croient en la possibilité d'un compromis politique véritable.

Pourtant, jusqu'à présent, les parties en conflit continuent de considérer le recours à la force des armes comme l'ultime moyen pour mettre fin à la crise et se préparent à la reprise des combats.

Parmi les adversaires du président François Bozizé, certains ambitionnent de détourner ce dialogue politique afin de le transformer en un outil de conquête rapide du pouvoir. Le président Bozizé, de son côté, semble pris en otage par la faction la plus extrémiste de son entourage. Il refuse de faire les concessions nécessaires à la tenue d'une élection présidentielle démocratique en 2010.

Pour garantir l'impunité de ses forces, il a promulgué, en octobre, une loi d'amnistie générale et n'a pas hésité à tenter d'enrayer l'enquête de la Cour pénale internationale sur les crimes commis en République centrafricaine. Le dialogue politique doit donc impérativement être recentré sur la préparation des élections de 2010 et sur la mise en place d'un mécanisme crédible de justice transitionnelle.

Il est aussi essentiel que le pouvoir à Bangui accepte de réviser la loi d'amnistie d'octobre afin que le dialogue politique inclusif puisse s'appliquer sans exceptions ni conditions. La France devrait donc maintenir la pression nécessaire sur le président Bozizé pour que le dialogue aille de l'avant sans dérailler.

SITUATION CRITIQUE

La communauté internationale plus large a aussi sa part de responsabilité dans la dégradation politique et l'augmentation des tensions. En organisant les états généraux des forces armées au début de l'année, les bailleurs de fonds ont vidé le dialogue national de sa substance sécuritaire, qui est pourtant au coeur de la crise centrafricaine.

Plus généralement, la communauté internationale paye aujourd'hui le prix de sa complaisance en matière de démocratisation : disposée à renoncer à la réconciliation en échange du simple désarmement, elle encourage de facto de nouvelles insurrections en accordant des concessions sans contrepartie aux chefs de guerre prêts à réinvestir le champ de la légalité.

Dans ce contexte, la décision que le Conseil de sécurité des Nations unies doit prendre en décembre, au sujet de la relève de l'actuelle force européenne déployée au Tchad et dans le nord-est de la Centrafrique (Eufor RCA/Tchad), revêtira une importance capitale. L'accalmie sécuritaire aujourd'hui en vigueur dans le nord du pays en dépend.

La communauté internationale devrait clairement maintenir la présence de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat 2). Cependant, si elle est forcée d'alléger son déploiement, le contingent des Nations unies en RCA devrait harmoniser et coordonner son retrait avec le renforcement équivalent de la force régionale de maintien de la paix, la Micopax, afin de lui permettre de prendre sa relève, d'assurer une cohésion dans l'approche pour la sécurisation du pays et de faciliter la transition entre les deux forces et avec les forces françaises réduites en évitant les affrontements armés.

La France doit prendre les mesures nécessaires pour que le retrait de ses troupes ne laisse pas un vide derrière elle mais que la force de maintien de la paix Micopax possède effectivement les moyens pour assurer la sécurité.

Aujourd'hui, la République centrafricaine fait donc face à une situation interne très préoccupante et à une incertitude internationale majeure. Autant dire que le pays est dans une situation critique.

Si la communauté internationale, et la France en particulier, en raison de son influence et des efforts importants qu'elle a déjà consacrés à cette crise, faiblissait dans son soutien à la paix en RCA à ce moment-clé, tout espoir d'une amélioration des souffrances du peuple centrafricain pourrait disparaître.

 

Daniela Kroslak, directrice adjointe du programme Afrique de l'International Crisis Group

Article paru dans l'édition du 19.12.08

www.lemonde.fr/opinions/article/2008/12/18/pour-un-dialogue-en-centrafrique-par-daniela-kroslak_1132681_3232.html

 

 

 

Centrafrique: demande de création d'une Commission vérité et réconciliation

BANGUI (AFP), 18 décembre 2008 — Des participants au Dialogue politique inclusif, forum sur la paix en Centrafrique, ont recommandé jeudi à Bangui la création d'une Commission vérité et réconciliation pour permettre "un pardon définitif" après des années de conflits et exactions.

"Je propose (...) de mettre en place, en dehors de ces assises, une Commission vérité et réconciliation à l'instar de l'Afrique du Sud", a déclaré le pasteur Joseph Benguemalet, un des vice-présidents du forum.

Le Dialogue regroupe pouvoir, opposition, société civile et mouvements rebelles pour sortir la Centrafrique des rébellions, exactions, crises sociale, économique et financière dont elle est la proie depuis plusieurs années.

Cette structure devrait permettre aux "veuves et orphelins" victimes des conflits et exactions "de savoir la vérité pour un pardon définitif entre ces victimes et ceux qui jusqu'ici, ne sont considérés que comme leurs bourreaux", a ajouté le pasteur Benguemalet.

Sa proposition a été approuvée par acclamation par les quelque 200 délégués présents à la concertation, ouverte le 8 décembre et qui s'achèvera samedi. Elle doit figurer parmi les recommandations du document final du Dialogue, en cours de rédaction.

L'Afrique du Sud a créé une Commission vérité et réconciliation, chargée de recenser les crimes commis pendant l'apartheid, confrontant "bourreaux" et "victimes", avec possibilité d'amnistier ceux qui "confesseraient" leurs exactions devant elle.

Il a par ailleurs été recommandé aux autorités centrafricaines de respecter la laïcité, conformément à la Constitution, sur proposition du capitaine Abakar Sabone, chef du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ, rébellion).

Le capitaine Sabone, de confession musulmane, a notamment demandé - et obtenu une recommandation dans ce sens - de rendre fériés les jours correspondants aux fêtes musulmanes de l'Aïd el-Fitr (après le ramadan) et de l'Aïd el-Kébir (fête du mouton).

Selon des chiffres non officiels, la Centrafrique compte entre 10 et 15% de musulmans pour une population de quelque 4,5 millions d'habitants dominée par les chrétiens protestants.

Actualité Centrafrique de sangonet – spéciale DPI