Risques de violence accrus en
République Centrafricaine, alors que s'ouvrent des pourparlers –
IRC
NAIROBI, 11 décembre
2008 (IRIN) - Un conflit armé
généralisé risque d'éclater de nouveau en République centrafricaine (RCA) si les
pourparlers importants, engagés cette semaine s'éloignent du thème de la
démocratisation et de la justice de transition, a averti l'International crisis
group (ICG).
« Le régime et les
principales forces d'opposition considèrent tous le conflit armé comme le moyen
suprême de sortir le pays de la crise, et se préparent à y revenir », a prévenu
ICG dans un document directif intitulé « Untangling the Political Dialogue »
[Démêler le dialogue politique].
Le Dialogue
politique inclusif a été engagé le 8 décembre pour tenter de sortir
Sous la présidence
de Pierre Buyoya, ancien président du Burundi, les pourparlers réunissent le
gouvernement de
« Contrairement à
presque tous les autres pays d'Afrique subsaharienne,
« Tandis qu'en
Afrique, les revenus réels ont été décuplés, en RCA, ils ont stagné. De même,
aucune amélioration n'a été observée, en RCA, sur presque tous les indicateurs,
qu'ils se rapportent aux domaines de la santé, de l'éducation et de la
gouvernance, ou à la facilité de faire des affaires ».
« La crise de
développement de
Selon ICG, « une
démocratisation et une réforme publique réelles semblent néanmoins possibles si
toutes les parties parviennent à résister à la tentation [de s'éloigner du
sujet] et à régler leurs différends de manière consensuelle, mais le dialogue
politique doit être recentré sur l'organisation des élections de 2010 et la
négociation d'un mécanisme crédible de justice transitionnelle ».
« Pour éviter un
nouveau changement de régime violent, le gouvernement devrait également achever
de réformer le secteur de la sécurité, notamment en assurant l'intégration
équitable des anciens rebelles dans les services de sécurité », a averti ICG.
La cellule de
réflexion a également pris la communauté internationale à partie pour son «
immobilisme sur la question de la démocratie en RCA [et son] empressement à
baisser les bras au sujet de la réconciliation en échange d'un simple
désarmement. Il est certain qu'en faisant des concessions inconditionnelles en
faveur des chefs rebelles, sans rien exiger d'autre, de leur part, qu'un
semblant de légalité, ils encouragent de facto de nouvelles insurrections ».
Dans un message à
l'attention des participants au dialogue, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des
Nations Unies, a reconnu que le chemin vers la réconciliation serait pavé
d'embûches.
« Les deux
prochaines semaines exigeront d'énormes efforts, ainsi qu'un sentiment de
compromis et de sacrifice de la part de tous les participants », a-t-il dit.